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Planté au cœur d’un anticyclone depuis le début de la semaine, Dominique a dépensé une énergie folle pour faire progresser son voilier de quelques centaines de milles. C’est paradoxal, mais son travail de marin est plus exténuant dans la « pétole » que dans une brise soutenue. Il lui est par ailleurs absolument impossible de décrocher un tant soit peu des rigueurs de la course, pour s’adonner par exemple à la lecture ou à une quelconque activité ludique.
« C’est nettement plus facile lorsqu’il y a un bon vent bien soutenu », précise Dominique. « Et s’il souffle de façon régulière et dans la bonne direction, par exemple les alizés, c’est encore mieux et on peut alors parfois songer à décrocher pendant quelques instants. Mais dans les conditions que l’on rencontre en ce moment, c’est parfaitement impossible. Je dois sans arrêt faire des réglages, et barrer le plus possible afin de m’extirper enfin de ce système météo. »
Depuis le départ de la course, Dominique a lu « une vingtaine de pages » du livre Leviathan, de Maxime Chattam. « Mais je serais absolument incapable de raconter de quoi ça parle… »
Il n’y a pas de jeu ou de passe-temps à bord du Mirabaud, et aucun objet qui n’est pas absolument nécessaire. Finalement, la seule activité ludique du bord est la musique.
« J’ai des fichiers MP3 dans mon ordinateur, avec ma playlist. Ça ne pèse rien, c’est parfait, et j’adore ça. » Musique a tous les étages : il y a des haut-parleurs étanches sur le pont ainsi qu’à l’intérieur de l’habitacle. Et il n’est pas rare, lors des vacations radio, d’entendre la musique en bruit de fond. Si ce n’est à tue-tête. « L’avantage, c’est qu’on ne risque pas de déranger les voisins ! »
Dominique doit aussi regarder dans le rétroviseur.
Ce sacré anticyclone joue des tous à Dominique, qui a navigué hier à 4 petits nœuds de moyenne pendant 24 heures, mais aussi à certains de ses concurrents. Ainsi, hier, Jean-Pierre Dick se plaignait : « Si l’anticyclone me rattrape, je suis foutu : les deux premiers vont s’échapper et de gros écarts vont se creuser. »
L’évolution de la météo est telle que les riches s’enrichissent. Armel Le Cleac’h et François Gabart, lancés dans un terrible bras de fer et séparés par une poignée de milles, naviguent encore dans du vent soutenu tandis que leurs poursuivants ont ralenti la cadence. Bernard Stamm et Alex Thomson, qui étaient au contact des leaders en début de semaine, ont été contraints d’adopter une route radicalement différente ; ils comptent désormais près de 400 milles de retard sur les leaders.
Or, si les riches s’enrichissent, les pauvres semblent aussi faire de substantiels bénéfices, à l’image de l’espagnol Javier Sanso, qui caracole à plus de 15 nœuds de vitesse moyenne et qui a refait une grande partie de son retard sur Dominique, qui doit donc aussi commencer à regarder dans son rétroviseur.
Depuis le départ de la course, Dominique a lu « une vingtaine de pages » du livre Leviathan, de Maxime Chattam. « Mais je serais absolument incapable de raconter de quoi ça parle… »
Il n’y a pas de jeu ou de passe-temps à bord du Mirabaud, et aucun objet qui n’est pas absolument nécessaire. Finalement, la seule activité ludique du bord est la musique.
« J’ai des fichiers MP3 dans mon ordinateur, avec ma playlist. Ça ne pèse rien, c’est parfait, et j’adore ça. » Musique a tous les étages : il y a des haut-parleurs étanches sur le pont ainsi qu’à l’intérieur de l’habitacle. Et il n’est pas rare, lors des vacations radio, d’entendre la musique en bruit de fond. Si ce n’est à tue-tête. « L’avantage, c’est qu’on ne risque pas de déranger les voisins ! »
Dominique doit aussi regarder dans le rétroviseur.
Ce sacré anticyclone joue des tous à Dominique, qui a navigué hier à 4 petits nœuds de moyenne pendant 24 heures, mais aussi à certains de ses concurrents. Ainsi, hier, Jean-Pierre Dick se plaignait : « Si l’anticyclone me rattrape, je suis foutu : les deux premiers vont s’échapper et de gros écarts vont se creuser. »
L’évolution de la météo est telle que les riches s’enrichissent. Armel Le Cleac’h et François Gabart, lancés dans un terrible bras de fer et séparés par une poignée de milles, naviguent encore dans du vent soutenu tandis que leurs poursuivants ont ralenti la cadence. Bernard Stamm et Alex Thomson, qui étaient au contact des leaders en début de semaine, ont été contraints d’adopter une route radicalement différente ; ils comptent désormais près de 400 milles de retard sur les leaders.
Or, si les riches s’enrichissent, les pauvres semblent aussi faire de substantiels bénéfices, à l’image de l’espagnol Javier Sanso, qui caracole à plus de 15 nœuds de vitesse moyenne et qui a refait une grande partie de son retard sur Dominique, qui doit donc aussi commencer à regarder dans son rétroviseur.
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Les Sables d'Olonne Info
De trois à six nœuds de moyenne en plus sur 24 heures, voici l’écart de vitesse entre les deux hommes de tête et le reste de la flotte. François Gabart et Armel Le Cleac’h s’échappent inexorablement par 46° sud et font désormais route vers la prochaine marque de parcours, est Australie. Les deux hommes naviguent actuellement à 360 milles de la longitude du deuxième cap du parcours, le cap Leeuwin. Si pour l’arrière de la flotte les conditions sont plus propices à de belles moyennes, les concurrents en milieu de peloton auront tous un délicat passage à négocier dans la journée et la nuit prochaine.
À la lecture du premier classement de cette nouvelle journée de course, la sanction est terrible pour les poursuivants directs des deux leaders. Positonné à moins de 100 milles il y a 24 heures, Jean Pierre Dick (Virbac Paprec 3), longtemps à lutte avec les deux hommes, vient de perdre 148 milles dans ce laps de temps. Pour Bernard Stamm sur Cheminées Poujoulat, l’addition est encore plus salée avec 225 milles, Alex Thomson sur Hugo Boss, perdant quant à lui 162 milles. Inutile de parler des 700 milles perdus de Mike Golding et de Dominique Wavre au cours des 72 dernières heures. Pour bien comprendre la situation, Macif et Banque Populaire sont ce matin par 46° 49’ sud alors que Mike Golding, le plus nord de la flotte, navigue par 36° et 34’, soit la distance des Sables d’Olonne à Gibraltar (en ligne droite). Avec environ 2610 milles d’écart entre la tête et l’arrière (sur une route directe sans prendre en compte les portes), soit la distance entre Brest et Koweit city, il est alors beaucoup plus aisé de comprendre que les phénomènes météorologiques soient si différents.
Hormis pour le groupe des nordistes, Jean Le Cam, 6e sur SynerCiel, Mike Golding 7e sur Gamesa et Dominque Wavre 8e sur Mirabaud, qui va devoir composer avec une phase de transition peu ventée, les autres concurrents bénéficient d’une bonne pression pour faire route vers leur objectif. Javier Sanso sur Acciona 100% EcoPowered bénéficiera de son côté d’un bon flux de nord ouest et d’ouest de 25 à 35 nœuds qui pourrait lui permettre de légèrement revenir sur le groupe des tontons flingueurs.
Voir Saint-Paul et repartir
Véritable désert aquatique, la partie sud de l’océan Indien et du Pacifique n’est jalonnée que de très peu d’îles. Alors passer à quelques encablures de l’une d’entre elles mérite quelques lignes. Malheureusement pour Jean Le Cam, c’est de nuit qu’il a longé la côte de l’île Saint-Paul. D’une superficie de 8 km2 et de 5km de long, le point le plus haut de cette île volcanique, la crête Novara, culmine à 268 mètres. Elle aurait été découverte en 1559 par le géographe Evert Gysaerths mais ce n’est qu’en 1696 que le navigateur hollandais Willen de Vlaming y débarqua le premier. 214 milles dans l’ouest de Saint-Paul, Dominique Wavre devrait lui aussi passer à proximité et avec un peu de chance apercevoir ce bout de France du bout du monde. En revanche pas d’arrêt pour Dominique car l’île est interdite pour des raisons environnementales.
À la Crozet des chemins.
Si les deux hommes de tête ont passé la porte ouest Australie la nuit dernière, il y aura de l’action aujourd’hui à Crozet. Dans très peu de temps Bertrand de Broc sur Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets devrait franchir cette deuxième porte et rapidement reprendre une route sud pour échapper à l’anticyclone positionné juste dans son nord. Une situation quasi identique pour Tanguy De Lamotte à 180 milles de ce passage. Après De Broc et De Lamotte, seul Di Benedetto devra s’acquitter de cette tâche. La porte pourra alors se refermer et Crozet retrouver la quiétude océanique.
À la lecture du premier classement de cette nouvelle journée de course, la sanction est terrible pour les poursuivants directs des deux leaders. Positonné à moins de 100 milles il y a 24 heures, Jean Pierre Dick (Virbac Paprec 3), longtemps à lutte avec les deux hommes, vient de perdre 148 milles dans ce laps de temps. Pour Bernard Stamm sur Cheminées Poujoulat, l’addition est encore plus salée avec 225 milles, Alex Thomson sur Hugo Boss, perdant quant à lui 162 milles. Inutile de parler des 700 milles perdus de Mike Golding et de Dominique Wavre au cours des 72 dernières heures. Pour bien comprendre la situation, Macif et Banque Populaire sont ce matin par 46° 49’ sud alors que Mike Golding, le plus nord de la flotte, navigue par 36° et 34’, soit la distance des Sables d’Olonne à Gibraltar (en ligne droite). Avec environ 2610 milles d’écart entre la tête et l’arrière (sur une route directe sans prendre en compte les portes), soit la distance entre Brest et Koweit city, il est alors beaucoup plus aisé de comprendre que les phénomènes météorologiques soient si différents.
Hormis pour le groupe des nordistes, Jean Le Cam, 6e sur SynerCiel, Mike Golding 7e sur Gamesa et Dominque Wavre 8e sur Mirabaud, qui va devoir composer avec une phase de transition peu ventée, les autres concurrents bénéficient d’une bonne pression pour faire route vers leur objectif. Javier Sanso sur Acciona 100% EcoPowered bénéficiera de son côté d’un bon flux de nord ouest et d’ouest de 25 à 35 nœuds qui pourrait lui permettre de légèrement revenir sur le groupe des tontons flingueurs.
Voir Saint-Paul et repartir
Véritable désert aquatique, la partie sud de l’océan Indien et du Pacifique n’est jalonnée que de très peu d’îles. Alors passer à quelques encablures de l’une d’entre elles mérite quelques lignes. Malheureusement pour Jean Le Cam, c’est de nuit qu’il a longé la côte de l’île Saint-Paul. D’une superficie de 8 km2 et de 5km de long, le point le plus haut de cette île volcanique, la crête Novara, culmine à 268 mètres. Elle aurait été découverte en 1559 par le géographe Evert Gysaerths mais ce n’est qu’en 1696 que le navigateur hollandais Willen de Vlaming y débarqua le premier. 214 milles dans l’ouest de Saint-Paul, Dominique Wavre devrait lui aussi passer à proximité et avec un peu de chance apercevoir ce bout de France du bout du monde. En revanche pas d’arrêt pour Dominique car l’île est interdite pour des raisons environnementales.
À la Crozet des chemins.
Si les deux hommes de tête ont passé la porte ouest Australie la nuit dernière, il y aura de l’action aujourd’hui à Crozet. Dans très peu de temps Bertrand de Broc sur Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets devrait franchir cette deuxième porte et rapidement reprendre une route sud pour échapper à l’anticyclone positionné juste dans son nord. Une situation quasi identique pour Tanguy De Lamotte à 180 milles de ce passage. Après De Broc et De Lamotte, seul Di Benedetto devra s’acquitter de cette tâche. La porte pourra alors se refermer et Crozet retrouver la quiétude océanique.
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Les Sables Info
Ça y est. Après le passage d’Alessandro Di Benedetto au cap de Bonne Espérance hier soir, les 13 concurrents du Vendée Globe naviguent tous dans le même océan. Mais le fait du jour est le délitement des groupes qui progressaient ensemble. François Gabart et Armel Le Cléach, qui passeront ce soir la porte Australie Ouest, sont en train de prendre la poudre d’escampette.
Les efforts consentis par le leader François Gabart (MACIF) et son meilleur ennemi Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) n’auront pas été vains. En maintenant des vitesses très soutenues depuis plusieurs jours, le couple est en train de convoler en justes noces en semant derrière lui la cohorte des garçons d’honneur. Comme souvent en course à la voile, « ça part par devant ». Comprenez : les conditions sont toujours plus favorables aux hommes de tête. Depuis hier soir, François et Armel profitent de conditions perturbées et naviguent à 18 nœuds de moyenne à l’arrière d’un front, dans un solide vent de sud-ouest (25 nœuds moyens) et 5 mètres de creux. Ils plongent vers les 50e hurlants en direction des deux portes australiennes et devraient passer demain soir la longitude du cap Leeuwin. Or, ils sont les seuls dans cette situation.
Le fin du club des 5 ?
Le club des 5 pourtant inséparable depuis le passage au large des Canaries, est en train d’exploser. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a bien du mal à échapper à l’anticyclone qui est en train de le rattraper. Il ne marche plus qu’à 12 nœuds.
L’hémorragie est encore plus importante pour Alex Thomson (Hugo Boss) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). Ils ont perdu plus de 200 milles en l’espace de 24 heures et doivent désormais négocier l’arrivée de la dépression tropicale Claudia. Leur objectif : passer dans sa partie nord pour bénéficier de vents portant. Ce faisant, ils se rallongent sensiblement leur route.
….Et du ménage à trois ?
Le fossé se creuse également avec le trio franco-anglo-suisse qui accuse désormais entre 1000 et 1400 milles de retard sur la tête de course. Et ce ménage à trois a lui aussi du plomb dans l’aile. Les images de Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre se filmant mutuellement à 100 mètres l’un de l’autre il y a une semaine, semblent désormais bien lointaines. Le skipper de Mirabaud s’est empêtré à plusieurs reprises dans des zones de calmes et aujourd’hui encore, sa progression dans un front sans gradient, excroissance lointaine de « Claudia », est poussive. Mike Golding (Gamesa) s’est fait prendre au piège à son tour et c’est désormais Jean Le Cam qui ouvre la voie tout près de l’Ile de Saint Paul.
10 jours d’écart
Derrière, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered), Arnaud Boissières (AKENA Vérandas), Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy de Lamotte (Initiatives cœur) font marcher au mieux à l’arrière ou à l’avant d’une succession de fronts.
En franchissant hier à 17h30 la longitude du cap Bonne Espérance, Alessandro du Benedetto a débouché le champagne. Le skipper de Team Plastique a fait son entrée dans l’océan Indien 10 jours après Banque Populaire. Bientôt, il y aura bientôt un océan d’écart …
En bref :
Demain vendredi, dans le Live du Vendée Globe, Catherine Pottier recevra en direct du Nautic les navigateurs Charles Caudrelier et Raphaël Dinelli.
Le fin du club des 5 ?
Le club des 5 pourtant inséparable depuis le passage au large des Canaries, est en train d’exploser. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a bien du mal à échapper à l’anticyclone qui est en train de le rattraper. Il ne marche plus qu’à 12 nœuds.
L’hémorragie est encore plus importante pour Alex Thomson (Hugo Boss) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). Ils ont perdu plus de 200 milles en l’espace de 24 heures et doivent désormais négocier l’arrivée de la dépression tropicale Claudia. Leur objectif : passer dans sa partie nord pour bénéficier de vents portant. Ce faisant, ils se rallongent sensiblement leur route.
….Et du ménage à trois ?
Le fossé se creuse également avec le trio franco-anglo-suisse qui accuse désormais entre 1000 et 1400 milles de retard sur la tête de course. Et ce ménage à trois a lui aussi du plomb dans l’aile. Les images de Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre se filmant mutuellement à 100 mètres l’un de l’autre il y a une semaine, semblent désormais bien lointaines. Le skipper de Mirabaud s’est empêtré à plusieurs reprises dans des zones de calmes et aujourd’hui encore, sa progression dans un front sans gradient, excroissance lointaine de « Claudia », est poussive. Mike Golding (Gamesa) s’est fait prendre au piège à son tour et c’est désormais Jean Le Cam qui ouvre la voie tout près de l’Ile de Saint Paul.
10 jours d’écart
Derrière, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered), Arnaud Boissières (AKENA Vérandas), Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Tanguy de Lamotte (Initiatives cœur) font marcher au mieux à l’arrière ou à l’avant d’une succession de fronts.
En franchissant hier à 17h30 la longitude du cap Bonne Espérance, Alessandro du Benedetto a débouché le champagne. Le skipper de Team Plastique a fait son entrée dans l’océan Indien 10 jours après Banque Populaire. Bientôt, il y aura bientôt un océan d’écart …
En bref :
Demain vendredi, dans le Live du Vendée Globe, Catherine Pottier recevra en direct du Nautic les navigateurs Charles Caudrelier et Raphaël Dinelli.
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Les Sables Info
Depuis les îles Canaries, Jean Le Cam et Mike Golding jouent à « qui de toi ou de moi prendra la tête ». Nouveau rebondissement dans le groupe des « tontons flingueurs » ce matin ! Le skipper de SynerCiel gagne une place et met son adversaire britannique dans son tableau arrière. Un coup stratégique rondement mené que le « Roi » Jean prend plaisir à nous raconter …
« Je suis hyper content. Cette nuit a vraiment été extra. J’ai sorti la Rolls Royce du coup stratégique ! J’attendais le classement de 4h avec impatience, comme un enfant devant un sapin de Noël ! Est-ce que mon coup a marché ou pas ? Là je suis vraiment heureux, en plus SynerCiel avance bien. Je suis au près depuis un jour et demi et le vent est stable - autour de 17 nœuds - ce qui m’a permis de bien me reposer. »
Une stratégie construite jusqu’en Tasmanie
« J’ai passé beaucoup de temps à la table à carte à étudier les fichiers et les images satellite pour éviter les zones sans vent et trouver le trou de souris pour m’échapper. Je travaille aussi beaucoup sur l’anticipation en téléchargeant des fichiers plus globaux. Ma stratégie, je la construis sur le long terme avec des routages non pas sur la prochaine porte mais sur celle d’après. J’ai déjà la tête en Tasmanie ! »
Mr Le Cam va d’île en île
« C’est marrant. Mon routage me fait passer à 2 milles de l’île de St Paul. J’en aurai vu des îles sur ce tour du monde. Vous savez ce qu’il y a sur St Paul ?
Réponse de l’équipe de SynerCiel : « des rats » – ndlr : l’île a longtemps été infestée de rats avant un dératisation massive dans les années 90.
« Ah ! En même temps ça tombe bien, je n’avais pas l’intention de m’y arrêter ! »
Classement du 13 décembre à 12h :
1er : Macif - François Gabart à 14 200 milles de l’arrivée
2e : Banque Populaire – Armel Le Cléach à 6,1 milles du premier
3e : Virbac Paprec 3 – Jean-Pierre Dick à 136,8 milles du premier
6e : SynerCiel - Jean Le Cam à 1107,7 milles du premier.
« Je suis hyper content. Cette nuit a vraiment été extra. J’ai sorti la Rolls Royce du coup stratégique ! J’attendais le classement de 4h avec impatience, comme un enfant devant un sapin de Noël ! Est-ce que mon coup a marché ou pas ? Là je suis vraiment heureux, en plus SynerCiel avance bien. Je suis au près depuis un jour et demi et le vent est stable - autour de 17 nœuds - ce qui m’a permis de bien me reposer. »
Une stratégie construite jusqu’en Tasmanie
« J’ai passé beaucoup de temps à la table à carte à étudier les fichiers et les images satellite pour éviter les zones sans vent et trouver le trou de souris pour m’échapper. Je travaille aussi beaucoup sur l’anticipation en téléchargeant des fichiers plus globaux. Ma stratégie, je la construis sur le long terme avec des routages non pas sur la prochaine porte mais sur celle d’après. J’ai déjà la tête en Tasmanie ! »
Mr Le Cam va d’île en île
« C’est marrant. Mon routage me fait passer à 2 milles de l’île de St Paul. J’en aurai vu des îles sur ce tour du monde. Vous savez ce qu’il y a sur St Paul ?
Réponse de l’équipe de SynerCiel : « des rats » – ndlr : l’île a longtemps été infestée de rats avant un dératisation massive dans les années 90.
« Ah ! En même temps ça tombe bien, je n’avais pas l’intention de m’y arrêter ! »
Classement du 13 décembre à 12h :
1er : Macif - François Gabart à 14 200 milles de l’arrivée
2e : Banque Populaire – Armel Le Cléach à 6,1 milles du premier
3e : Virbac Paprec 3 – Jean-Pierre Dick à 136,8 milles du premier
6e : SynerCiel - Jean Le Cam à 1107,7 milles du premier.
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Les Sables Info
Les leaders naviguent dans des conditions toniques en direction de la porte Australie Ouest située par 46 degrés sud. Ce matin, ils ont subi le passage d’un front. Les 30 à 40 nœuds de nord-ouest ont alors basculé au sud-ouest et il a fallu empanner. Les vitesses de progression qui frôlaient jusqu’alors les 20 nœuds, ont légèrement chuté. Le vent est temporairement plus faible mais c’est surtout la mer qui est en train de se chiffonner, contrariant sensiblement la glisse.
Combat de coques
En tête, le combat de coques entre MACIF et Banque Populaire est toujours aussi féroce. François Gabart reste en moyenne plus rapide (1 nœud), mais Armel Le Cléac’h n’est pas prêt à baisser les bras et attend probablement le moment opportun de contre-attaquer.
Derrière les duellistes, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) résiste, de même que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Alex Thomson (Hugo Boss), pourtant victimes de soucis techniques à répétition. Pas facile de s’accrocher aux locomotives Gabart/Le Cléac’h !
Le physique et le moral
La tâche est encore moins facile pour le trio Golding/Le Cal/Wavre. La présence des portes de sécurité ne complique pas seulement le jeu stratégique. Le fait de devoir remonter vers le nord pour les respecter implique de manœuvrer plus souvent. A cette donne, s’ajoute la rapidité de l’enchaînement des phénomènes météo (un front toutes les 24 heures) qui exige de réadapter fréquemment son style de vie et son plan de voilure. En bref, naviguer dans le Grand Sud, y tenir un rythme élevé et constant, est un exercice de bravoure physique. Aux chutes de tonus, correspondent souvent les baisses de moral, lesquelles son amplifiées lorsque les classements sont défavorables.
Aujourd’hui, le groupe des quinquas, est dans cette situation. Pendant le Live de la mi-journée, les voix lasses de Jean Le Cam (SynerCiel) et de Mike Golding trahissaient l’usure et la frustration : celles de naviguer au près, dans les parages d’un anticyclone, et de voir le fossé se creuser avec les leaders (plus de 900 milles). Pour se sortir de ce mauvais pas, le skipper de Gamesa a décidé de prendre la tangente et de mettre un peu de nord dans sa route. Son but : aller chercher les vents forts qui seront générés d’ici deux à trois jours par le passage de Claudia.
Claudia on my mind
Ce cyclone situé au beau milieu de l’océan Indien par 26 degrés sud est l’objet de toutes les attentions de la part de Météo France. Certes, il devrait perdre en intensité et se transformer en grosse dépression tropicale au moment de s’approcher, d’ici 3 jours, de la route des concurrents. Mais il faut surveiller de près sa trajectoire et son évolution. Car ces phénomènes virulents (grains, orages, grosse mer, très fortes rafales) peuvent occasionner des conditions de navigation dantesques.
Autres lieux, autre front
Au niveau de la porte de Crozet, à plus de 1700 milles dans le sillage des premiers, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) profitent eux aussi de jolies conditions à l’avant d’un front. Le bateau du marin espagnol est légèrement handicapé. Suite à une petite collision il y a 48 heures avec un objet flottant, la partie basse de son safran tribord a été arrachée sur 40 centimètres.
Leurs lointains poursuivants, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde ave EDM Projets) et Tanguy De Lamotte (Initiatives-Cœur) naviguent dans le même contexte, mais à l’arrière de ce système, et prennent progressivement la mesure du Grand Sud.
Enfin, au sud de l’Afrique du sud, dans des températures presque estivales, Alessandro Di Benedetto est sur le point de passer la longitude du cap de Bonne Espérance et d’entrer à son tour dans l’océan Indien. Le Franco-italien s’apprête à sortir le champagne comme il l’avait fait il y a deux ans lors de son périple en Mini 6,50.
En bref :
Demain jeudi, dans le Live du Vendée Globe, Catherine Pottier recevra en direct du Nautic Louis Burton, et Alexandre Delpérier.
En tête, le combat de coques entre MACIF et Banque Populaire est toujours aussi féroce. François Gabart reste en moyenne plus rapide (1 nœud), mais Armel Le Cléac’h n’est pas prêt à baisser les bras et attend probablement le moment opportun de contre-attaquer.
Derrière les duellistes, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) résiste, de même que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Alex Thomson (Hugo Boss), pourtant victimes de soucis techniques à répétition. Pas facile de s’accrocher aux locomotives Gabart/Le Cléac’h !
Le physique et le moral
La tâche est encore moins facile pour le trio Golding/Le Cal/Wavre. La présence des portes de sécurité ne complique pas seulement le jeu stratégique. Le fait de devoir remonter vers le nord pour les respecter implique de manœuvrer plus souvent. A cette donne, s’ajoute la rapidité de l’enchaînement des phénomènes météo (un front toutes les 24 heures) qui exige de réadapter fréquemment son style de vie et son plan de voilure. En bref, naviguer dans le Grand Sud, y tenir un rythme élevé et constant, est un exercice de bravoure physique. Aux chutes de tonus, correspondent souvent les baisses de moral, lesquelles son amplifiées lorsque les classements sont défavorables.
Aujourd’hui, le groupe des quinquas, est dans cette situation. Pendant le Live de la mi-journée, les voix lasses de Jean Le Cam (SynerCiel) et de Mike Golding trahissaient l’usure et la frustration : celles de naviguer au près, dans les parages d’un anticyclone, et de voir le fossé se creuser avec les leaders (plus de 900 milles). Pour se sortir de ce mauvais pas, le skipper de Gamesa a décidé de prendre la tangente et de mettre un peu de nord dans sa route. Son but : aller chercher les vents forts qui seront générés d’ici deux à trois jours par le passage de Claudia.
Claudia on my mind
Ce cyclone situé au beau milieu de l’océan Indien par 26 degrés sud est l’objet de toutes les attentions de la part de Météo France. Certes, il devrait perdre en intensité et se transformer en grosse dépression tropicale au moment de s’approcher, d’ici 3 jours, de la route des concurrents. Mais il faut surveiller de près sa trajectoire et son évolution. Car ces phénomènes virulents (grains, orages, grosse mer, très fortes rafales) peuvent occasionner des conditions de navigation dantesques.
Autres lieux, autre front
Au niveau de la porte de Crozet, à plus de 1700 milles dans le sillage des premiers, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Arnaud Boissières (AKENA Vérandas) profitent eux aussi de jolies conditions à l’avant d’un front. Le bateau du marin espagnol est légèrement handicapé. Suite à une petite collision il y a 48 heures avec un objet flottant, la partie basse de son safran tribord a été arrachée sur 40 centimètres.
Leurs lointains poursuivants, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde ave EDM Projets) et Tanguy De Lamotte (Initiatives-Cœur) naviguent dans le même contexte, mais à l’arrière de ce système, et prennent progressivement la mesure du Grand Sud.
Enfin, au sud de l’Afrique du sud, dans des températures presque estivales, Alessandro Di Benedetto est sur le point de passer la longitude du cap de Bonne Espérance et d’entrer à son tour dans l’océan Indien. Le Franco-italien s’apprête à sortir le champagne comme il l’avait fait il y a deux ans lors de son périple en Mini 6,50.
En bref :
Demain jeudi, dans le Live du Vendée Globe, Catherine Pottier recevra en direct du Nautic Louis Burton, et Alexandre Delpérier.
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Les Sables Info
Ces derniers jours n'ont pas été des plus faciles pour Mike dans l'Océan Indien, marquant ainsi la fin de ce premier mois en mer dans le Vendée Globe.
Alors que les poursuivants Gamesa, Synerciel et Mirabaud avaient profité d'une petite dépression pour regagner du terrain sur le groupe leader, la situation s'est inversée il y a quelques jours, et ce sont de précieux milles qui ont été reperdus. Tandis que le groupe de 3 navigue à des moyennes raisonnables de 10-12 noeuds, la tête de course évolue à 19-20 noeuds.
Pour Mike, cette situation est difficile à accepter, voyant les leaders s'échapper un peu plus à chaque classement. Il se trouve désormais dans un système météo complètement différent du groupe de tête.
Lundi, alors que François Gabart établissait un nouveau record en 24h avec 545,3 milles et que la barrière des 500 milles a été franchie à 8 reprises par 3 skippers différents, les conditions dans lesquelles se trouvaient Mike étaient loin d'être idéales et certainement pas propices à des records de vitesse.
Plus récemment, le skipper de Gamesa a du faire face à une mer et des vents très inconsistants résultants dans une situation à bord très intense et stressante. Mike se trouve désormais à 800 milles derrière le groupe de tête mais à l'affut de toutes les opportunités pour revenir au plus vite. En 2004-2005, il avait rattrapé plus de 600 milles dans le grand Sud et prenait la tête de la course après le Cap Horn, une expérience qui l'aide à prendre la situation actuelle avec philosophie.
Cela dit, Mike ne restera pas à attendre que les choses se passent sans lui. Il a pris la décision de faire une route plus nord que prévue pour aller à la rencontre d'une dépression du nom de Claudia, qui devrait lui permettre de rejoindre plus rapidement le sud de l'Australie.
Graham 'Gringo' Tourell, boat captain de Mike Golding fait un point sur la météo des jours à venir
Si l'on regarde les prévisions météos pour les quelques jours à venir pour les leaders, c'est une pure course de vitesse. Les 5 bateaux de tête sont élancés, pied au plancher, vers la prochaine porte des glaces, 'Australie Ouest' positionnée à 46 degrés Sud, dans un vent de nord-ouest. La route semble bien tracée pour eux. Ils prendront ensuite la direction d'Australie Est, la prochaine porte située à 50 degrés Sud.
Les leaders sont désormais à environ 600 milles du point le plus proche de cette première porte et à ce rythme, cela ne devrait leurs prendre qu'environ 2 jours pour l'atteindre. Ils seront dans un vent de 25 noeuds de Sud Ouest qui tournera rapidement vers l'ouest. Nous pourrions être témoin de quelques variances dans leur positionnement pour atteindre cette porte, mais la situation actuelle ne laisse pas beaucoup de place aux options tactiques.
Pour Mike et Jean [Le Cam], ils devraient avoir du vent d’Ouest - Sud Ouest dans les prochaines 24 heures. Avec un peu de chance, Mike ne devrait pas être pris dans l’instabilité générée par l'anticyclone et devrait s'installer dans un flux d'ouest à l'arrière de la dépression. Pour rajouter de l'huile sur le feu, Mike et Jean vont se retrouver dans une mer très hachée jusqu'à ce qu'ils retrouvent le flux d’Ouest qui devrait les conduire gentiment à la prochaine porte tandis que le groupe leader évolue dans un vent stable et une mer organisée.
Mike est, pour le moment, sous GV haute et gennaker et navigue à environ 12 noeuds donc j'espère qu'il va rester comme cela sans perdre trop de milles.
L'objectif de Mike pour le moment est de se concentrer sur la bataille qu'il mène déjà depuis quelques semaines avec Jean, plutôt que de s'inquiéter du progrès des leaders, qui eux évoluent dans un système météo différent.
Hydro-générateurs, panneaux solaires, énergie fossile. Le détail des ressources énergétiques à bord de Gamesa
Les sources d'énergie alternatives à bord de Gamesa - deux hydro-générateurs et une petite surface de panneaux solaires derrière le poste de barre de Mike - sont un réel succès jusqu'à maintenant. Depuis le début de la course, le bateau est plus ou moins autonome et utilise principalement l'énergie crée par ses deux hydro-générateurs et son énergie solaire. De cette façon, Golding n'utilise qu'une toute petite partie de son diesel embarqué aux Sables d'Olonne.
Graham Tourell, Boat Captain de Gamesa explique le pour et le contre, ainsi que le fonctionnement de ces sources d'énergie.
Quand avez vous commencé à vous intéresser à ces sources d'énergie et décider de les adopter sur Gamesa?
Nous avons commencé à nous intéresser aux hydro-générateurs après la Barcelona World Race, quand le bateau est revenu après sa location à Jean Le Cam, sous les couleurs de Président et que Mike venait de signer son partenariat avec Gamesa. Tous les commentaires des bateaux de la Barcelona World Race sur les hydro-générateurs étaient très positifs.
Avant cela, j'avais beaucoup échangé avec JC, qui était le boat captain de Yannick Bestaven lors du dernier Vendée Globe et sponsorisé par Aquarelle, principal développeur et producteur d'hydro. Il construisait à l'époque des prototypes pour son bateau.
Il avait déjà fait la Québec-Saint Malo sans avoir utilisé son moteur du tout. Nous savions tous que cela apportait un sacré plus mais le système n'était pas encore validé sur de la longue durée. Pour ce qui est de notre projet, nous avons décidé de les adopter lors de notre gros chantier en préparation de la Transat Jacques Vabre [2011].
Nous n'avons pas obtenu toutes les informations que nous souhaitions lors de la TJV ou de sa transat retour, la Transat BtoB car l'un des hydro générateur à été arraché en course et le second a cassé. Ce que cela nous a appris est qu'il fallait redéfinir les périodes d'utilisation.
Quand peuvent ils être utilisés?
Dans notre cas, nous les utilisons ou les relevons en même temps que le stabilisateur d'assiette du bateau, que nous utilisons dès 8 noeuds de vitesse du bateau et jusqu'à 16-17 noeuds. Nous pourrions les utiliser plus, mais on augmente le risque de collision avec des débris et donc de casse. En dessous de 8 noeuds, nous considérons que c'est un trop grand frein pour le bateau.
Même si nous n'en avons pas appris beaucoup sur leurs capacités, nous avons appris comment les utiliser. Depuis la BtoB, nous avons fait pas mal de test avec ces hydro générateurs et la puissance énergétique est bien plus efficace que des éoliennes ou des panneaux solaires. Ils sont bien mieux.
Quelle puissance apportent ils?
Nous pouvons avoir jusqu'à 42 ampères à 16 noeuds, donc délivrant beaucoup d'électricité. Presque le double de l'énergie dont nous avons besoin sur une journée normale. Généralement, les dépenses d'énergies sont plus importantes dans le sud avec principalement l'utilisation du chauffage.
Donc nous produisons le double d'énergie nécessaire et rechargeons largement les batteries.
Pour les batteries, nous devons les décharger complètement avant de les recharger, un peu comme un téléphone portable, si vous les gardez en charge constamment, les batteries ne durent pas très longtemps. C'est bien mieux de faire un circuit complet.
On attend que les batteries descendent à 15 ou 20% puis on les rechargent à 90% et on prévoit d'avoir les hydro générateurs en marche environ 6 heures par jour. C'est notre calcul pour le Vendée Globe.
Pour la durée du Vendée Globe, c'est un véritable pari. On connaît les risques avec les algues, les débris, les mammifères, la glace etc… capable de tout détruire et notamment les hydro générateurs.
Pourriez vous, ou souhaiteriez vous, faire le choix d'embarquer uniquement des hydros et des panneaux solaires?
Nous ne pensons pas qu'on peut 'survivre' uniquement avec les hydros sur le Vendée Globe. Donc sur Gamesa, mais toutes les équipes ont leur propre opinion sur le sujet, nous pensons que si les hydro-générateurs font la moitié du tour, ça sera assez. Parce que nous avons embarqué suffisamment de fuel pour effectuer la seconde moitié du parcours.
Notre priorité est bien sur de ne jamais sacrifier la sécurité et dans le sud Mike a toujours le radar en marche pour détecter les glaces. Mais si pour quelques raisons que ce soit vous devez faire des économies d'énergie, c'est le radar qui est coupé en premier. Après ça, vous coupez vos systèmes de communication. Et enfin, la prochaine étape est de tempérer l’utilisation du pilote automatique, ce que vous ne voulez absolument pas faire dans le sud.
Quelle est la moyenne de quantité de fuel embarquée par les bateaux?
Yannick Bestaven était au Sables d'Olonne et estime que les bateaux partent avec entre 50 et 100 litres de fuel. Nous avons un peu plus, tout simplement parce que nous avons eu l'expérience de perdre un hydro générateur et de casser le second, donc on prend certainement un peu plus de précautions.
Et les panneaux solaires, c'était un peu une décision de dernière minute?
Nous avons décidé de mettre des panneaux solaires parce qu'ils sont légers et que ceux que nous utilisons ont déjà été testés par Acciona. Ils se comportent mieux que prévu.
Dans une bonne journée, ils produisent 15-16 ampères, ce qui veut dire que sous les tropiques, ils peuvent suffire au bateau. C'est un super produit car il est efficace et il n'y a pas de trainée dans l'eau.
Les anciens panneaux solaires étaient efficaces mais ils avaient besoin des rayons du soleil alors que ceux là ont simplement besoin de lumière. Vous pourriez vous tenir debout dessus et ils marcheraient encore tandis que la moindre ombre sur les anciens les empêchait de fonctionner. Quand Mike aura passé le Cap Horn, il aura certainement 8 heures d'électricité 'gratuite' grâce aux panneaux.
Et comment fonctionnent réellement ces hydro-générateurs?
En fait, c'est un bras qui est déployé sur un pivot. Il a un petit propulseur au bout, d'environ 130mm de diamètre. Le système pèse environ 20kgs. Ensuite il y a les différents câbles et le boitier de convecteur qui régule et transfert l'électricité vers les batteries.
Pour Mike, cette situation est difficile à accepter, voyant les leaders s'échapper un peu plus à chaque classement. Il se trouve désormais dans un système météo complètement différent du groupe de tête.
Lundi, alors que François Gabart établissait un nouveau record en 24h avec 545,3 milles et que la barrière des 500 milles a été franchie à 8 reprises par 3 skippers différents, les conditions dans lesquelles se trouvaient Mike étaient loin d'être idéales et certainement pas propices à des records de vitesse.
Plus récemment, le skipper de Gamesa a du faire face à une mer et des vents très inconsistants résultants dans une situation à bord très intense et stressante. Mike se trouve désormais à 800 milles derrière le groupe de tête mais à l'affut de toutes les opportunités pour revenir au plus vite. En 2004-2005, il avait rattrapé plus de 600 milles dans le grand Sud et prenait la tête de la course après le Cap Horn, une expérience qui l'aide à prendre la situation actuelle avec philosophie.
Cela dit, Mike ne restera pas à attendre que les choses se passent sans lui. Il a pris la décision de faire une route plus nord que prévue pour aller à la rencontre d'une dépression du nom de Claudia, qui devrait lui permettre de rejoindre plus rapidement le sud de l'Australie.
Graham 'Gringo' Tourell, boat captain de Mike Golding fait un point sur la météo des jours à venir
Si l'on regarde les prévisions météos pour les quelques jours à venir pour les leaders, c'est une pure course de vitesse. Les 5 bateaux de tête sont élancés, pied au plancher, vers la prochaine porte des glaces, 'Australie Ouest' positionnée à 46 degrés Sud, dans un vent de nord-ouest. La route semble bien tracée pour eux. Ils prendront ensuite la direction d'Australie Est, la prochaine porte située à 50 degrés Sud.
Les leaders sont désormais à environ 600 milles du point le plus proche de cette première porte et à ce rythme, cela ne devrait leurs prendre qu'environ 2 jours pour l'atteindre. Ils seront dans un vent de 25 noeuds de Sud Ouest qui tournera rapidement vers l'ouest. Nous pourrions être témoin de quelques variances dans leur positionnement pour atteindre cette porte, mais la situation actuelle ne laisse pas beaucoup de place aux options tactiques.
Pour Mike et Jean [Le Cam], ils devraient avoir du vent d’Ouest - Sud Ouest dans les prochaines 24 heures. Avec un peu de chance, Mike ne devrait pas être pris dans l’instabilité générée par l'anticyclone et devrait s'installer dans un flux d'ouest à l'arrière de la dépression. Pour rajouter de l'huile sur le feu, Mike et Jean vont se retrouver dans une mer très hachée jusqu'à ce qu'ils retrouvent le flux d’Ouest qui devrait les conduire gentiment à la prochaine porte tandis que le groupe leader évolue dans un vent stable et une mer organisée.
Mike est, pour le moment, sous GV haute et gennaker et navigue à environ 12 noeuds donc j'espère qu'il va rester comme cela sans perdre trop de milles.
L'objectif de Mike pour le moment est de se concentrer sur la bataille qu'il mène déjà depuis quelques semaines avec Jean, plutôt que de s'inquiéter du progrès des leaders, qui eux évoluent dans un système météo différent.
Hydro-générateurs, panneaux solaires, énergie fossile. Le détail des ressources énergétiques à bord de Gamesa
Les sources d'énergie alternatives à bord de Gamesa - deux hydro-générateurs et une petite surface de panneaux solaires derrière le poste de barre de Mike - sont un réel succès jusqu'à maintenant. Depuis le début de la course, le bateau est plus ou moins autonome et utilise principalement l'énergie crée par ses deux hydro-générateurs et son énergie solaire. De cette façon, Golding n'utilise qu'une toute petite partie de son diesel embarqué aux Sables d'Olonne.
Graham Tourell, Boat Captain de Gamesa explique le pour et le contre, ainsi que le fonctionnement de ces sources d'énergie.
Quand avez vous commencé à vous intéresser à ces sources d'énergie et décider de les adopter sur Gamesa?
Nous avons commencé à nous intéresser aux hydro-générateurs après la Barcelona World Race, quand le bateau est revenu après sa location à Jean Le Cam, sous les couleurs de Président et que Mike venait de signer son partenariat avec Gamesa. Tous les commentaires des bateaux de la Barcelona World Race sur les hydro-générateurs étaient très positifs.
Avant cela, j'avais beaucoup échangé avec JC, qui était le boat captain de Yannick Bestaven lors du dernier Vendée Globe et sponsorisé par Aquarelle, principal développeur et producteur d'hydro. Il construisait à l'époque des prototypes pour son bateau.
Il avait déjà fait la Québec-Saint Malo sans avoir utilisé son moteur du tout. Nous savions tous que cela apportait un sacré plus mais le système n'était pas encore validé sur de la longue durée. Pour ce qui est de notre projet, nous avons décidé de les adopter lors de notre gros chantier en préparation de la Transat Jacques Vabre [2011].
Nous n'avons pas obtenu toutes les informations que nous souhaitions lors de la TJV ou de sa transat retour, la Transat BtoB car l'un des hydro générateur à été arraché en course et le second a cassé. Ce que cela nous a appris est qu'il fallait redéfinir les périodes d'utilisation.
Quand peuvent ils être utilisés?
Dans notre cas, nous les utilisons ou les relevons en même temps que le stabilisateur d'assiette du bateau, que nous utilisons dès 8 noeuds de vitesse du bateau et jusqu'à 16-17 noeuds. Nous pourrions les utiliser plus, mais on augmente le risque de collision avec des débris et donc de casse. En dessous de 8 noeuds, nous considérons que c'est un trop grand frein pour le bateau.
Même si nous n'en avons pas appris beaucoup sur leurs capacités, nous avons appris comment les utiliser. Depuis la BtoB, nous avons fait pas mal de test avec ces hydro générateurs et la puissance énergétique est bien plus efficace que des éoliennes ou des panneaux solaires. Ils sont bien mieux.
Quelle puissance apportent ils?
Nous pouvons avoir jusqu'à 42 ampères à 16 noeuds, donc délivrant beaucoup d'électricité. Presque le double de l'énergie dont nous avons besoin sur une journée normale. Généralement, les dépenses d'énergies sont plus importantes dans le sud avec principalement l'utilisation du chauffage.
Donc nous produisons le double d'énergie nécessaire et rechargeons largement les batteries.
Pour les batteries, nous devons les décharger complètement avant de les recharger, un peu comme un téléphone portable, si vous les gardez en charge constamment, les batteries ne durent pas très longtemps. C'est bien mieux de faire un circuit complet.
On attend que les batteries descendent à 15 ou 20% puis on les rechargent à 90% et on prévoit d'avoir les hydro générateurs en marche environ 6 heures par jour. C'est notre calcul pour le Vendée Globe.
Pour la durée du Vendée Globe, c'est un véritable pari. On connaît les risques avec les algues, les débris, les mammifères, la glace etc… capable de tout détruire et notamment les hydro générateurs.
Pourriez vous, ou souhaiteriez vous, faire le choix d'embarquer uniquement des hydros et des panneaux solaires?
Nous ne pensons pas qu'on peut 'survivre' uniquement avec les hydros sur le Vendée Globe. Donc sur Gamesa, mais toutes les équipes ont leur propre opinion sur le sujet, nous pensons que si les hydro-générateurs font la moitié du tour, ça sera assez. Parce que nous avons embarqué suffisamment de fuel pour effectuer la seconde moitié du parcours.
Notre priorité est bien sur de ne jamais sacrifier la sécurité et dans le sud Mike a toujours le radar en marche pour détecter les glaces. Mais si pour quelques raisons que ce soit vous devez faire des économies d'énergie, c'est le radar qui est coupé en premier. Après ça, vous coupez vos systèmes de communication. Et enfin, la prochaine étape est de tempérer l’utilisation du pilote automatique, ce que vous ne voulez absolument pas faire dans le sud.
Quelle est la moyenne de quantité de fuel embarquée par les bateaux?
Yannick Bestaven était au Sables d'Olonne et estime que les bateaux partent avec entre 50 et 100 litres de fuel. Nous avons un peu plus, tout simplement parce que nous avons eu l'expérience de perdre un hydro générateur et de casser le second, donc on prend certainement un peu plus de précautions.
Et les panneaux solaires, c'était un peu une décision de dernière minute?
Nous avons décidé de mettre des panneaux solaires parce qu'ils sont légers et que ceux que nous utilisons ont déjà été testés par Acciona. Ils se comportent mieux que prévu.
Dans une bonne journée, ils produisent 15-16 ampères, ce qui veut dire que sous les tropiques, ils peuvent suffire au bateau. C'est un super produit car il est efficace et il n'y a pas de trainée dans l'eau.
Les anciens panneaux solaires étaient efficaces mais ils avaient besoin des rayons du soleil alors que ceux là ont simplement besoin de lumière. Vous pourriez vous tenir debout dessus et ils marcheraient encore tandis que la moindre ombre sur les anciens les empêchait de fonctionner. Quand Mike aura passé le Cap Horn, il aura certainement 8 heures d'électricité 'gratuite' grâce aux panneaux.
Et comment fonctionnent réellement ces hydro-générateurs?
En fait, c'est un bras qui est déployé sur un pivot. Il a un petit propulseur au bout, d'environ 130mm de diamètre. Le système pèse environ 20kgs. Ensuite il y a les différents câbles et le boitier de convecteur qui régule et transfert l'électricité vers les batteries.
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Les Sables Info
Samedi 15 décembre à 16h00, retrouvez la présentation du livre « Vendée Globe, le goût de l’aventure » et une dégustation culinaire avec la présence du chef Nicolas FERRE, du restaurant « Le Quai des saveurs ».
L'idée d'un partage quelque peu décalé a donné naissance à une opération originale menée avant le départ de la course autour du monde. Dans le Village du Vendée Globe, 20 skippers ont été reçus sur le stand de Vendée Tourisme par 20 chefs vendéens pour réaliser, ensemble, des recettes concoctées à partir de produits vendéens. Vendée Globe, le Goût de l'Aventure, témoignage de ces rencontres en 200 pages, vient de voir le jour.
Le Point Info Course (situé sur la Parvis de la Mairie) recevra le samedi 15 décembre à 16h00 Vendée Tourisme et les Editions Offset 5 pour la présentation de cet ouvrage.
Le chef Nicolas FERRE, du restaurant « Le Quai des saveurs » concoctera en public la recette qu'il avait effectué avec Arnaud Boissières avant le départ du Vendée Globe. Le public pourra déguster le plat à base de foie gras et de St Jacques.
L'idée d'un partage quelque peu décalé a donné naissance à une opération originale menée avant le départ de la course autour du monde. Dans le Village du Vendée Globe, 20 skippers ont été reçus sur le stand de Vendée Tourisme par 20 chefs vendéens pour réaliser, ensemble, des recettes concoctées à partir de produits vendéens. Vendée Globe, le Goût de l'Aventure, témoignage de ces rencontres en 200 pages, vient de voir le jour.
Le Point Info Course (situé sur la Parvis de la Mairie) recevra le samedi 15 décembre à 16h00 Vendée Tourisme et les Editions Offset 5 pour la présentation de cet ouvrage.
Le chef Nicolas FERRE, du restaurant « Le Quai des saveurs » concoctera en public la recette qu'il avait effectué avec Arnaud Boissières avant le départ du Vendée Globe. Le public pourra déguster le plat à base de foie gras et de St Jacques.
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Restaurant "Le Quai des saveurs"
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