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Les petits plus



Alors que les premiers filent toujours bien calés dans un alizé de sud-est établit entre 12 et 15 nœuds, Mike Golding (Gamesa) vient de passer l'équateur. A part Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) et Tanguy Delamotte (Initiatives coeur), tous les concurrents pénalisés ont réparé dans la nuit.


J + 12 et 18 h au large du cap Calcanhar (Brésil)
Pas de grand changement ce matin en tête de flotte. Solide leader depuis près de six jours, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) parvient à maintenir l'écart qui le sépare de ses poursuivants. A 46 milles dans son sillage sur la route idéale, François Gabart (Macif) s'accroche de belle manière à sa position de dauphin pendant que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), légèrement décalé à l'ouest, semble baissé un peu de rythme.

Si le classement le donne toujours troisième par rapport au parcours théorique, il semble être un peu décroché ce matin et affiche la plus faible moyenne des dernières 24 h dans le peloton de tête. Vincent Riou (PRB), Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) et Alex Thomson (Hugo Boss) naviguent toujours très groupés, séparés d'une dizaine de milles seulement. La performance de l'Anglais, sur un plan Farr construit en 2007, est vraiment remarquable.

Son compatriote Mike Golding (Gamesa) semble également bien pousser sa machine et grappille les milles sur ses compagnons de jeu Dominique Wavre (Mirabaud) et Jean Le Cam (SynerCiel), avec une vitesse supérieure de près de deux nœuds sur son poursuivant suisse, qu'il distance ce matin d'une cinquantaine de milles (même si le classement, calculé sur la route théorique montre un écart de 13 milles seulement). Une avance significative qui lui a permis d'entrer cette nuit, à 3 h 15 précise, dans l'hémisphère sud, pour la 22e fois de son impressionnante carrière de marin...Jean Le Cam et Dominique Wavre devraient le rejoindre de l'autre côté de l'équateur ce matin, respectivement aux alentours de 8 h et de 8 h 30.

Progressions diverses à l'arrière

Derrière, Arnaud Boissière (Akena Verandas) semblait très ralenti sur la fin du passage du pot au noir. A moins d'un nœud de progression sur la dernière heure, il perdait ce matin une trentaine de milles au classement. Il devrait pourtant s'extirper de ces calmes très prochainement. Cette peut être une belle occasion de revenir pour Bertand De Broc (Votre nom autour du monde avec EDM projets), même s'il est également freiné à l'approche de la zone de convergence intertropicale. Si ce passage se passe bien, il pourrait bien rejoindre et doubler le skipper d'Akena Verandas dans deux jours.

Deux autres concurrents se rapprochent à belle vitesse de cette zone de vents erratiques, Javier Sanso en tête. Le skipper espagnol de Acciona 100 % EcoPowered affichait la plus belle progression de la nuit avec 383,2 milles parcourus en 24 h. Avec son poursuivant Tanguy Delamotte, également auteur d'une belle progression (327 milles en 24 h), il est le seul à ne pas avoir encore réparé sa pénalité de deux heures (infligée suite au non respect du règlement visant à prévenir les abordages en mer au passage du Dispositif de Séparation du Trafic (DST) du cap Finisterre). Les deux marins ont jusqu'à minuit heure française pour s'en acquitter. Des soucis qui semblent bien loin des préoccupations d'Alessandro Di Benedetto (Team Plastique). Sous le soleil, à belle allure, soit près de 13 nœuds de moyenne ces dernières 24 h, il a gagné près de 100 milles sur le leader du classement !
Rédigé par Les Sables d'Olonne Info le Jeudi 22 Novembre 2012 à 11:32 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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"Aujourd'hui, j'ai besoin de vous dire ce que j'ai en tête depuis quelques jours. Le courage, ce n'est pas seulement combattre, mais aussi savoir s'arrêter.Je sais que j'ai fait tout ce que je pouvais pour réparer mes problèmes électroniques depuis plusieurs jours.Je sais aussi que mon équipe et mes amis ont fait de leur mieux. Et je suis extrêmement reconnaissant pour le soutien.Mais je ne peux pas continuer comme ça. N'ayant aucun pilote automatique, je ne peux pas courir, et si je ne peux pas courir, je dois abandonner.C'est une décision difficile, une des plus difficiles de ma vie. Mais c'est le Vendée Globe, c'est la puissance de l'océan et vous ne pouvez pas vous y opposer. C'est comme conduire sur la route, de nuit, avec de nombreux virages et de nombreux arbres.Soudain, les lumières s'éteignent et vous ne pouvez pas ralentir. Quelles sont vos chances de survie ? C'est la même chose avec le pilote automatique, si vous naviguez sur l'océan avec les vagues en guise de danger ..."
Rédigé par Les Sables d'Olonne Info le Mercredi 21 Novembre 2012 à 14:43 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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Premier à toucher les alizés de sud-est, Armel Le Cleac'h (Banque Populaire) a augmenté son avance d'une dizaine de milles sur ses poursuivants, toujours très groupés.


Photo : Vincent Curutchet / Dark Frame
Photo : Vincent Curutchet / Dark Frame
Bientôt l'hémisphère sud !

Ils ne doivent pas être mécontents d'avoir échappé à ce satané pot au noir ! Armel Le Cleac'h, bien installé en patron de flotte, continue à ouvrir la voie et progresse maintenant à 11 nœuds vers l'équateur, distant d'une quarantaine de milles. A cette vitesse, il devrait entrer dans l'hémisphère sud dans la matinée, entre 8 et 9 heures.

Derrière, les vitesses augmentent sensiblement également. François Gabart (Macif), Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3), Vincent Riou (PRB) et Alex Thomson (Hugo Boss) naviguent toujours très groupés, même si l'Anglais s'est ce matin fait légèrement distancer, 10 milles derrière le skipper de PRB. A 150 milles dans leur nord-ouest, Mike Golding (Gamesa) en tête, Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre (Mirabaud) semblent avoir bénéficié d'une traversée du pot au noir beaucoup plus sereine, en ligne droite et sans arrêt buffet. Une belle opération qui leur a permis de refaire la moitié de leur retard.

Chacun son rythme

Espérons que le passage sera également clément pour Arnaud Boissière (Akena Verandas), entré cette nuit dans la zone de convergence intertropicale. Il concède pour l'instant 263 milles de retard à Armel Le Cleac'h. A 447 milles du leader, Bertand de Broc (Votre nom autour du monde avec EDM projets) devrait quant à lui s'approcher de cette zone de vents erratiques dans la nuit de demain. A une vingtaine de milles de Tanguy Delamotte (Initiatives-coeurs), Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) a bien réussi à se recaler en profitant de bons vents pour se recaler à l'ouest et attaquer les alizés plus légers avec un meilleur angle pour descendre vers le sud.

Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), à près de 950 milles du leader dans le nord de Madère poursuit sa descente vers le sud à son rythme et semble prendre beaucoup de plaisir à naviguer au soleil. A 100 km au nord des îles Canaries, Gutek profite actuellement de conditions légères pour poursuivre ses tentatives de réparation du pilote automatique.
Rédigé par Les Sables Info le Mercredi 21 Novembre 2012 à 10:32 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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Dominique franchit en ce moment la zone de convergence intertropicale, également dénommée Pot au Noir ; une dénomination qui date du XIXè siècle et qui désignait une situation peu claire et dangereuse.


Copyright photo : © Thierry Martinez/Mirabaud
Copyright photo : © Thierry Martinez/Mirabaud
Plus concrètement, le Pot au Noir est une ceinture de zones de basses pressions entourant la Terre près de l'équateur, d'une épaisseur variable de quelques centaines de kilomètres du nord au sud. Elle est formée par la convergence des masses d'air chaudes et humides anticycloniques provenant des tropiques portées par les alizés, et est caractérisée par des formations importantes de cumulonimbus. Conséquence : des grains, des orages, des rafales brusques et inattendues, ainsi que des calmes plats interminables.

« Cette année, le Pot au Noir est actif », précise Dominique. « Ça veut dire qu'il y a de grosses masses nuageuses, sur deux étages, et que la situation est assez complexe. Je travaille sur cette zone depuis plusieurs jours, car le lieu de franchissement est déterminant pour la suite. J'ai également effectué plusieurs simulations de routages à dix jours, pour commencer à estimer mon entrée dans les mers du sud, car le positionnement actuel a aussi un impact à long terme. »

Dominique navigue actuellement au cœur d'un trio avec Jean Le Cam et Mike Golding ; deux compères qu'il connait bien, et avec lesquels il entretient d'excellentes relations. « Mike navigue sur un voilier dessiné par le même architecte que moi, mais d'une génération plus moderne. Quant à Jean, il navigue sur l'ancien voilier de Loïck Peyron, qui est aussi excellent. Nous ne nous sommes pas vus », précise Dominique. « Nous sommes très proches au classement, mais tout de même séparés en longitude. Et je ne leur ai pas parlé. Par contre j'ai échangé quelques mots avec Jérémie Beyou ; je suis vraiment désolé pour ses problèmes de quille ; ça m'a rappelé de très mauvais souvenirs. En ce qui me concerne, tout va bien. J'ai encore toutes mes voiles en parfait état de marche, et je n'ai rien cassé de sérieux. Je consacre environ deux heures par jour au bricolage, à l'entretien du voilier et à la réparation de points de détail. Mais je n'ai jamais dû ralentir. J'ai la chance de bénéficier d'un voilier qui a été parfaitement préparé par toute mon équipe, et ça se sent ! »

Le soleil, un ami dont il faut se protéger

Il fait actuellement chaud à bord du Mirabaud ; très chaud, même ! « La chaleur est arrivée assez tardivement, et brusquement après le coup de vent d'ouest. Mais je me suis bien adapté », précise Dominique. « J'ai deux ventilateurs à l'intérieur du voilier, et la circulation de l'air est supportable. A l'extérieur, ce n'est pas un problème car il y a presque toujours du vent. »

Dominique n'apprécie pas particulièrement les grandes chaleurs, mais il ne souffre pas de la situation actuelle. « Je me protège le mieux possible du soleil. Je porte une casquette et des T-shirts à manches longues. Ce sont des conditions normales sur cette partie du globe, pour lesquelles nous nous sommes préparés. »

Pas de soucis donc au niveau de la température. En revanche, Dominique raconte être surpris par la quantité de cargos qu'il croise sur sa route. « Je n'en avais encore jamais vu autant dans cette partie du globe », précise-t-il. « Bien sûr, nous avons des instruments toujours plus sophistiqués, qui nous permettent de mieux les identifier. Mais je pense sincèrement qu'il y en a plus qu'avant. Ça implique une veille très active, je suis très prudent. »

Classement :

20/11/2012 - 12:00 GMT
1 Banque Populaire - Armel Le Cléac'h 0.0 nm
2 PRB - Vincent Riou +26.1 nm
3 HUGO BOSS - Alex Thomson +27.2 nm
4 MACIF - François Gabart +27.5 nm
5 Virbac Paprec 3 - Jean-Pierre Dick +27.5 nm
...
9 Mirabaud - Dominique Wavre +165.5 nm.

Mardi 20 Novembre 2012

Classement Dominique : 9è
DTL : +165.5 nm
DTF : 21381.2 nm
Position : 6° 53'6''N 27° 51'26''O
Vitesse : 8.8 nds.

Météo : Vent du nord, 10 nœuds, s'atténuant 2-8 nœuds, mer agitée. Grains orageux avec rafales possibles, 30/35 nœuds.
Rédigé par Les Sables d'Olonne Info le Mercredi 21 Novembre 2012 à 10:12 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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En cette deuxième semaine de course, dans les dernières longueurs de l’Atlantique Nord, tout va pour le mieux dans le meilleur des « Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets ». Après un week-end dans des conditions favorables – beau temps, belle mer dans un alizé bien établi – Bertrand De Broc semble avoir trouvé la bonne cadence pour tirer pleinement profit des conditions offertes par ce début de circumnavigation planétaire. En 11è position, il a commencé à gagner de précieuses places. Il a ainsi récemment doublé, au large du Cap vert, Tanguy de Lamotte sur Initiatives Cœur. A mesure qu’il se rapproche du Pot au Noir qui se montre particulièrement virulent avec la tête de flotte, il engrange les milles qui le séparent du « top ten ».


Photo : Thierry Martinez (Sea & Co)
Photo : Thierry Martinez (Sea & Co)
Bientôt le saut du Pot…

Dans sa remontée dans les classements, difficile d’ignorer que le skipper du bateau aux milliers de noms et aux étoiles dorées, tire bien malgré lui les bénéfices des abandons marquant ce début Vendée Globe. Le dernier en date, celui de Jérémie Beyou sur Maître CoQ, contraint de jeter l’éponge sur avarie de quille, rappelle combien ce tour du monde est impitoyable, et exige de se concentrer sur sa navigation pour mieux faire fi des risques inhérents à un tel challenge. Pour autant, difficile de ne pas souligner la belle course de Bertrand de Broc qui fait montre, depuis son départ avec douze heures de retard, d’un bon état d’esprit et d’un solide sens marin. « Peaufiner les réglages, bien faire marcher le bateau », tels semblent être les crédos du bord de Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets dont tous les indicateurs sont désormais au vert.

Fort de la belle vitesse de progression de l’ordre des 13-14 nœuds affichée ces derniers jours, Bertrand ne manque pas de saisir toutes les opportunités qui se présentent devant son étrave pour reprendre du terrain. Aux avant-postes, la flotte connaît un sérieux coup de frein au passage de la zone propice à tous les rebondissements, le fameux et célèbre Pot au Noir, il en profite pour avaler les milles avec bonheur et réussite. Ce mardi midi, Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets avance déjà 1,5 nœuds plus vite que son plus proche prédécesseur, Arnaud Boissières, 10è à bord d’Akena Vérandas. De quoi gagner quelques précieux milles sur les chemins qui mènent à la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCTI), avant que les coups du Pot ne viennent encore semer un peu la zizanie dans les classements. Particulièrement actif au passage des leaders, il pourrait se montrer plus conciliant avec le peloton de chasse. Affaire à suivre d’ici les prochaines 48 heures, quand Bertrand de Broc ira à son tour en découdre avec la ligne de grains et d’orages qui barre la route vers l’équateur et les eaux de l’Atlantique Sud…

Dernière vacation, Bertrand par téléphone par l’organisation du Vendée Globe le mardi 20 novembre :

« Tout va bien, je profite de conditions bien sympathiques. Je viens de renvoyer le grand gennak dans un bon 18 nœuds. Il n’y a pas un grand soleil, mais il fait très bon. J’ai toujours un peu de bricole à droite et à gauche. Là, je viens de réparer un petit bout de l’hydrogénérateur, et voilà que le téléphone sonne ! Comme quoi, on est toujours très occupé sur ces bateaux-là ! Sans compter que j’ai déjà eu un avant-goût des 40è et 50è au passage d’un coup de vent qui m’a mis dans le vif du sujet. Ce que j’aime bien en mer, c’est trouver les bon réglages et les petites bidouilles pour aller plus vite, et bien faire marcher le bateau que je découvre encore. Je m’efforce de peaufiner donc ! A présent, je me rapproche du Pot au Noir. J’espère qu’il sera plus conciliant qu’avec les premiers. Bien sûr, j’aimerais pouvoir être plus devant, mais il reste 80 jours de nav’ pour se refaire la cerise. »

Rédigé par Les Sables Info le Mercredi 21 Novembre 2012 à 10:01 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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Il faut une part de chance pour s'extirper rapidement du pot au noir, cette zone d'incertitude qui résiste aux systèmes de prévisions météorologiques les plus affûtés. Mais le talent des meilleurs est peut-être de faire que cette chance advienne, à l'image d'Armel le Cléac'h (Banque Populaire), qui parvient, sûrement aux prix de manœuvres et de réglages incessants, à maintenir sa position de leader conquise dans la nuit de vendredi dernier.


Photo : Vincent Curutchet / Dark Frame
Photo : Vincent Curutchet / Dark Frame
Avec 81,6 milles parcourus dans la nuit, il affiche la plus rapide progression du groupe de tête. Il pourrait même toucher, d'ici une cinquantaine de milles, des vents de sud est un peu plus frais, oscillant entre 10 et 15 nœuds. Mais la zone reste encore potentiellement très instable et ce beau scénario peut encore changer. Dans le sillage d'Armel, un groupe très compact composé de François Gabart (Macif), Vincent Riou (PRB), Jean Pierre Dick (Virbac Paprec 3), Alex Thompson (Hugo Boss) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), non localisé la dernière heure, lutte pour grappiller le moindre mille. Riou semble avoir produit beaucoup d'efforts pour se défaire de l'emprise de Thompson, revenu hier soir à moins d'un mille de son tableau arrière. Il devance ce matin l'Anglais de plus de 10 milles...

Bientôt le pot au noir

Derrière, Mike Golding (Gamesa), Jean le Cam (Synerciel) et Dominique Wavre (Mirabaud) poursuivent leur descente à bonne vitesse mais ralentissent inexorablement. Le pot au noir est maintenant tout proche et ses premiers effets se font sentir. A 150 milles dans leur sillage, Arnaud Boissières (Akena Verandas), 10e, poursuit une course sage, toujours bien installé dans les alizés de nord-est. A la latitude du Cap Vert, Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) continu sa belle remontée, trois nœuds au dessus de Tanguy Delamotte (Initiatives Coeur). Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) revient également progressivement dans la course en se réalignant sur l'axe de la route, après sa réparation de grand-voile à l'abri des Iles Canaries. Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), toujours menacé par l'extension d'une zone anticyclonique parvient à maintenir une moyenne supérieure à 10 nœuds sur les dernières 24 heures. La trajectoire de Gutek (Energa) laisse supposer qu'il est toujours aux prises avec des soucis de pilote automatique...
Rédigé par Les Sables Info le Mardi 20 Novembre 2012 à 09:38 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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Des vitesses qui chutent, des masses nuageuses qui s’étalent sur des dizaines de milles, des orages, des grains, des vents erratiques : pas de doute, la tête de flotte est bien entrée dans le pot au noir.


- La tête de flotte est dans le pot au noir, le peloton s’apprête à y entrer
- Jérémie Beyou annonce son abandon
- Alex Thomson répare sa barre de liaison et cherche à remettre en marche l’hydrogénérateur

En tête de cortège, le panache blanc d’Armel Le Cléac’h est un bon indicateur de l’activité de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Hier le navigateur de Banque Populaire pouvait encore espérer passer sans encombre, mais, dans la nuit de dimanche à lundi, la donne a changé radicalement. De nombreuses petites cellules convectives se sont formées et la route du leader comme de ses poursuivants peut s’avérer semée d’embuches. Pour reprendre une image culinaire, la formation des grains est aléatoire et pourrait s’apparenter à la naissance des bulles dans une casserole, quand on fait bouillir de l’eau. A ce petit jeu, il faut savoir être réactif, essayer d’anticiper les phénomènes à quelques heures près et compter sur le coup de pouce du destin. On a vu plusieurs fois des concurrents, éloignés de quelques centaines de mètres à peine, connaître des fortunes opposées : l’un partant avec une risée et retrouvant progressivement du vent, quand l’autre restait scotché sur place pendant des heures. Ajoutons à ce tableau les orages et la foudre qui peuvent endommager l’électronique embarquée et l’on comprendra que le plat peut être parfois salement épicé.

Sainte alliance

Les classements reprendront véritablement leur sens, une fois le groupe de tête sorti du pot au noir. D’ici là, on peut assister à des retournements de situation, à des rebondissements vaudevillesques. D’Armel Le Cléac’h, leader, à Vincent Riou (PRB), cinquième, tout est encore possible. Alex Thomson peut avoir lui aussi son mot à dire. A bord d’Hugo Boss, le skipper gallois a réalisé un petit exploit en se maintenant au contact des premiers, tout en réparant la barre de liaison de ses deux safrans, endommagée par son hydrogénérateur qui s’était désolidarisé du tableau arrière. Pour Alex, il faut maintenant réparer cette autre pièce, car le navigateur, de son propre aveu, ne dispose pas de suffisamment de gazole à bord pour boucler son tour avec son seul moteur comme producteur d’énergie. Derrière lui, Dominique Wavre (Mirabaud), Mike Golding (Gamesa) et Jean Le Cam (SynerCiel) avancent en rangs serrés. Le navigateur breton a bien tenté de proposer à son homologue helvète une sainte alliance contre la perfide Albion, mais il n’est pas certain que la négociation aboutisse. Ces trois-là sont sans aucun doute ceux qui possèdent le plus d’expérience cumulée des tours du monde. Ils ont choisi de naviguer à leur propre rythme, sachant que la route est encore longue.

Jérémie abattu mais combatif

Jérémie Beyou a donc jeté l’éponge. Joint ce midi à la vacation, alors qu’il était au mouillage devant les îles du Cap Vert, le skipper de Maître CoQ a expliqué qu’il ne pouvait pas réparer par ses propres moyens et qu’en conséquence, il devait abandonner. Mais Jérémie ne compte pas en rester là. Assuré du soutien de son partenaire pour les quatre ans à venir, il va d’abord réparer sur place avant de convoyer son bateau vers Les Sables d’Olonne. Viendra ensuite, le temps de la réflexion et des propositions. Jérémie Beyou n’étant pas homme à fourrer sa tête dans le sable, nul doute que l’on devrait l’entendre assez vite pour faire des propositions d’une part et pointer à nouveau l’étrave de son Maître CoQ au départ des courses océaniques avant le prochain [Vendée Globe]url:.http://www.vendeeglobe.org/fr/actualites.html De quoi avoir hâte à 2016…

Classement le 19/11 - 16h00 :

1 - Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 21319,6 milles de l’arrivée

2 - François Gabart (MACIF) à 26,8 milles du leader

3 - Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) à 33,0 milles du leader

4 - Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 36,2 milles du leader

5 - Vincent Riou (PRB) à 59,3 milles du leader.

"Le diagnostic est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier (dimanche), c’est la meilleure des façons de l’amarrer ; cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du Sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas. Donc, pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie. Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (ndlr : directeur général de Maître CoQ) en premier lieu, et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver. Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)

"(A propos de sa réparation de la barre de liaison des safrans) Ce n’était pas vraiment le bon moment pour faire cela mais pour être honnête, nous n’avions pas vraiment le choix. Ça a l’air d’aller mais il faut toujours réparer l’hydrogénérateur. Je vais peut-être m’y mettre aujourd’hui, si j’arrive à progresser dans le pot au noir. Je me suis arrangé pour continuer à faire avancer le bateau pendant ce temps-là, je n’ai pas senti le besoin de m’arrêter, le bateau allait vite et bien. Je suis très triste pour Jérémie Beyou mais je me doutais que ça pouvait arriver quand j’ai découvert qu’il avait cassé son vérin de quille. La veille, je me disais qu’on allait être ensemble pendant tout le tour du monde. Cette course est très dure. C’est pareil pour Sam Davies et tous ceux qui ont dû abandonner comme Kito (de Pavant), c’est très triste quand ça arrive."
Alex Thomson (GBR, Hugo Boss)

"(A propos de la coalition France-Suisse évoquée par Jean Le Cam) « Je leur souhaite bonne chance ! La nuit a été bonne, j’étais en train de dormir quand vous m’avez appelé. On est concentré à 100% sur la stratégie du pot au noir parce que, selon l’endroit où on y rentre, les logiciels de routage donnent un point de sortie sensiblement différent et il reste très peu de temps pour choisir la route optimale. Pour l’instant, le pot au noir est au centre de toutes nos attentions et non les bateaux qui nous entourent."
Mike Golding (GBR, Gamesa)

"Il n’y a plus beaucoup de soleil ce matin. C’était un peu le 14 juillet cette nuit, il y avait beaucoup d’éclairs. La première douche a été bien violente et comme j’étais dehors à manœuvrer, ça m’a bien rincé. Je fais sécher ce qui a été mouillé lors de la manœuvre."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)

"Ça va chaudement, il fait bon. Le ciel est un peu plus bleu qu’hier, c’est une super journée qui commence. J’ai de l’alizé, 12 nœuds de vent, un peu moins que les autres donc je vais forcément un peu moins vite.
J’ai eu quelques mails qui sont arrivés en rafale ce matin pour ma fête (ndlr : c’est la Saint Tanguy) mais ce n’est pas un événement auquel je prête beaucoup d’attention, même à terre. Pour moi, c’est une journée comme les autres.
"
Tanguy de Lamotte (FRA, Initiatives-Cœur)

"Pour le moment je suis assez satisfait. C’est déjà satisfaisant d’être en course vu ce qu’il se passe aux alentours. Là, on est un trio international, France (ndlr : lui-même), Suisse (Wavre), Angleterre (Golding) : allez la France ! Je ne veux pas trop parler de la stratégie qu’on a mise au point tous les trois. On s’était mis d’accord, enfin pas avec Mike Golding, ça c’est sûr (rire). Mais c’est intéressant d’avoir un petit groupe à trois comme ça. Si on devait tomber dans l’ennui à un moment, avec mes deux compères autour de moi, c’est impossible. Ça me plaît bien d’être à la bagarre avec la Suisse et l’Angleterre. On va faire une coalition avec la Suisse contre les Anglais."
Jean Le Cam (FRA, SynerCiel).
Rédigé par Les Sables Info le Lundi 19 Novembre 2012 à 19:46 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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