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Peu importe la météo, les skippers en tête ne cessent d’accumuler les milles. Impressionnant à ce jeu de vitesse, Jean Pierre Dick fond sur François Gabart, 6 milles devant. À 450 milles de l’équateur et à la porte de la zone de convergence intertropicale, les leaders devraient sérieusement ralentir. Les stratèges vont commencer à abattre leurs cartes et quelques options pourraient se dessiner. En 6e position, si la cadence et les vitesses enregistrées par Hugo Boss ne laissaient rien transpirer hier, Alex Thomson a eu un sérieux problème de barre de liaison de safrans. Une réparation forcée au milieu d’un océan agité lui permet de continuer sa route. À Madère, Samantha Davies devrait prendre la mer d’ici une heure, direction la France mais au moteur tandis qu’à Santo Antao au Cap Vert, Jérémie Beyou tente de trouver une solution pour fixer définitivement sa quille.
Les champs de vent, sa direction et la mer ne semblent pas avoir d’incidence sur la cadence imposée par les leaders depuis quelques jours. Toujours mené d’une main de maître par Armel Le Cleac’h (1er sur Banque Populaire), le groupe leader, composé de François Gabart (2e sur Macif), Jean Pierre Dick (3e sur Virbac Paprec 3), Bernard Stamm (4e sur Cheminées Poujoulat), Vincent Riou (5e sur PRB) et enfin Alex Thomson (6e sur Hugo Boss), file toujours au portant à des vitesses comprises entre 13 et 17 nœuds. Mais la plus belle remontée est à mettre depuis 24h sur le compte du niçois Jean Pierre Dick qui navigue presque un nœuds plus vite que Le Cleac’h et avec 390 milles parcourus en 24 heures.
À moins de 6 milles dans le tableau arrière de Macif, Dick met la pression et se place idéalement pour attaquer le Pot au Noir. Toujours à la lutte pour la 7e place, Mike Golding (7e sur Gamesa), Dominique Wavre (8e sur Mirabaud) et Jean Le Cam (9e sur SynerCiel) se tiennent en 4,7 milles. Leur route, longtemps lointaine, est désormais commune et c’est de front qu’ils naviguent en direction du Pot au Noir. Trois marins qui accumulent une douzaine de tours du monde à eux seuls et qui savent bien qu’une 7e place avant d’attaquer l’équateur n’est pas si mal et que de nombreux changements peuvent encore intervenir
De son côté, Bertrand de Broc (12e sur Votre Nom Autour du Monde), après avoir doublé Tanguy De Lamotte (14e sur Initiatives Cœur) et Javier Sanso (13e sur Acciona) a du travail pour aller chercher Jérémie Beyou (11e sur Maitre Coq) et Arnaud Boissières (10e sur Akéna Vérandas). À l’arrière de la flotte, Gutek sur Energa navigue toujours au ralenti (ces problèmes de pilotes et d’électronique ne semblent pas encore stabilisés), tandis qu’Alessandro Di Benedetto (15e sur Team Plastique) file plein sud et devrait bénéficier de conditions très favorables pour bien glisser vers le sud.
Les problèmes d’Hugo Boss
Hier, Alex Thomson a dû relever ce qui est pour lui le plus gros défi depuis le départ de ce Vendée Globe 2012/2013. En effet, son hydrogénérateur s’est cassé, endommageant au passage la partie tribord de la barre de liaison de ses safrans.
L’incident s’est produit à 11h samedi matin alors que son monocoque avançait à une vingtaine de 20 nœuds. Alex s’est alors trouvé dans l’incapacité de barrer son bateau, qui est alors devenu totalement incontrôlable. Alex a dû immobiliser son bateau pendant une heure - alors que de fortes vagues s’écrasaient sur l’arrière du bateau – afin de rendre le safran tribord à nouveau opérationnel et de pouvoir reprendre la navigation.
“Cette barre est un tube en carbone assez fin, qui fait 3 mètres de long et qui est cassé à deux endroits différent. Malheureusement, il n’y en a pas un de rechange à bord. Pour la réparation, J’ai pris des bandes de carbone et je les ai utilisées comme des attelles au niveau des fissures. Il a d’abord fallu couper ces bandes avec une meule et une lame spéciale que j’avais à bord. Ce n’était pas une partie de plaisir car tout a immédiatement été couvert de poudre de carbone. J’ai fait de la place dans le cockpit et je me suis mis au travail, tout en maintenant une vitesse moyenne de 19 noeuds. Et je ne me suis même pas coupé un doigt et je n’ai pas non plus fait de trou dans la coque! À la fin, j’étais couvert de peinture argentée et de poudre de carbone, le cockpit ressemblait vraiment à l’atelier de Cliff’s! Évidemment, la réparation n’est pas très jolie à voir, mais au moins, ça fonctionne. Tout ça représente quand-même 7 heures de travail et pas mal de rangements ensuite! J’étais crevé mais plutôt content de nous. Un sacré travail d’équipe !» expliquait Alex.
Le skipper britannique a depuis enclenché la vitesse supérieure et continue d’afficher de très belles moyennes.
Plus au nord mais hors course, Samantha Davies sur Savéol s’apprête à prendre la mer direction la Bretagne mais au moteur. Une route pas si facile que ça surtout en hiver. Bon courage à Sam et à son équipe pour ce long périple qui sera marqué par plusieurs escales au Portugal et en Espagne.
Plus d'informations : http://www.vendeeglobe.org/fr/
Les champs de vent, sa direction et la mer ne semblent pas avoir d’incidence sur la cadence imposée par les leaders depuis quelques jours. Toujours mené d’une main de maître par Armel Le Cleac’h (1er sur Banque Populaire), le groupe leader, composé de François Gabart (2e sur Macif), Jean Pierre Dick (3e sur Virbac Paprec 3), Bernard Stamm (4e sur Cheminées Poujoulat), Vincent Riou (5e sur PRB) et enfin Alex Thomson (6e sur Hugo Boss), file toujours au portant à des vitesses comprises entre 13 et 17 nœuds. Mais la plus belle remontée est à mettre depuis 24h sur le compte du niçois Jean Pierre Dick qui navigue presque un nœuds plus vite que Le Cleac’h et avec 390 milles parcourus en 24 heures.
À moins de 6 milles dans le tableau arrière de Macif, Dick met la pression et se place idéalement pour attaquer le Pot au Noir. Toujours à la lutte pour la 7e place, Mike Golding (7e sur Gamesa), Dominique Wavre (8e sur Mirabaud) et Jean Le Cam (9e sur SynerCiel) se tiennent en 4,7 milles. Leur route, longtemps lointaine, est désormais commune et c’est de front qu’ils naviguent en direction du Pot au Noir. Trois marins qui accumulent une douzaine de tours du monde à eux seuls et qui savent bien qu’une 7e place avant d’attaquer l’équateur n’est pas si mal et que de nombreux changements peuvent encore intervenir
De son côté, Bertrand de Broc (12e sur Votre Nom Autour du Monde), après avoir doublé Tanguy De Lamotte (14e sur Initiatives Cœur) et Javier Sanso (13e sur Acciona) a du travail pour aller chercher Jérémie Beyou (11e sur Maitre Coq) et Arnaud Boissières (10e sur Akéna Vérandas). À l’arrière de la flotte, Gutek sur Energa navigue toujours au ralenti (ces problèmes de pilotes et d’électronique ne semblent pas encore stabilisés), tandis qu’Alessandro Di Benedetto (15e sur Team Plastique) file plein sud et devrait bénéficier de conditions très favorables pour bien glisser vers le sud.
Les problèmes d’Hugo Boss
Hier, Alex Thomson a dû relever ce qui est pour lui le plus gros défi depuis le départ de ce Vendée Globe 2012/2013. En effet, son hydrogénérateur s’est cassé, endommageant au passage la partie tribord de la barre de liaison de ses safrans.
L’incident s’est produit à 11h samedi matin alors que son monocoque avançait à une vingtaine de 20 nœuds. Alex s’est alors trouvé dans l’incapacité de barrer son bateau, qui est alors devenu totalement incontrôlable. Alex a dû immobiliser son bateau pendant une heure - alors que de fortes vagues s’écrasaient sur l’arrière du bateau – afin de rendre le safran tribord à nouveau opérationnel et de pouvoir reprendre la navigation.
“Cette barre est un tube en carbone assez fin, qui fait 3 mètres de long et qui est cassé à deux endroits différent. Malheureusement, il n’y en a pas un de rechange à bord. Pour la réparation, J’ai pris des bandes de carbone et je les ai utilisées comme des attelles au niveau des fissures. Il a d’abord fallu couper ces bandes avec une meule et une lame spéciale que j’avais à bord. Ce n’était pas une partie de plaisir car tout a immédiatement été couvert de poudre de carbone. J’ai fait de la place dans le cockpit et je me suis mis au travail, tout en maintenant une vitesse moyenne de 19 noeuds. Et je ne me suis même pas coupé un doigt et je n’ai pas non plus fait de trou dans la coque! À la fin, j’étais couvert de peinture argentée et de poudre de carbone, le cockpit ressemblait vraiment à l’atelier de Cliff’s! Évidemment, la réparation n’est pas très jolie à voir, mais au moins, ça fonctionne. Tout ça représente quand-même 7 heures de travail et pas mal de rangements ensuite! J’étais crevé mais plutôt content de nous. Un sacré travail d’équipe !» expliquait Alex.
Le skipper britannique a depuis enclenché la vitesse supérieure et continue d’afficher de très belles moyennes.
Plus au nord mais hors course, Samantha Davies sur Savéol s’apprête à prendre la mer direction la Bretagne mais au moteur. Une route pas si facile que ça surtout en hiver. Bon courage à Sam et à son équipe pour ce long périple qui sera marqué par plusieurs escales au Portugal et en Espagne.
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Les Sables Info
« On dit que les grands champions sont ceux qui se relèvent. Je vais me relever, mais là, il va me falloir un peu de temps… » : colère et tristesse mêlées dans la voix de Jérémie Beyou ce matin au téléphone. Il est impossible de réparer seul, même provisoirement, le vérin de quille de son Maître CoQ. Il ne peut continuer sa route dans des conditions sécuritaires minimum. Il n’y a pas d’autre issue que l’abandon.
Jérémie Beyou a travaillé d’arrache-pied depuis quatre ans pour participer au Vendée Globe. Contraint à l’abandon en 2008 pour avarie technique, il était revenu, cette année, en toute humilité, prendre sa revanche et réaliser son rêve et celui des milliers de salariés Maître CoQ qui le suivent.
À force de ténacité, de démarche auprès de partenaires, d’investissement personnel, d’ouverture sur d’autres circuits et de belles victoires à l’image de celles en 2011 de la Solitaire du Figaro et de la Transat Jacques Vabre, Jérémie a réussi à monter, en dix mois seulement, avec Maître CoQ, un beau projet basé sur l’humain et la performance, pour les quatre années à venir.
Aujourd’hui, ce bel élan est suspendu. Une pièce estimée indestructible, surdimensionnée, révisée a lâché. Mais Jérémie Beyou et Maître CoQ n’en sont qu’aux premières pages de leur histoire commune, l’entreprise vendéenne ayant annoncé la poursuite de son partenariat jusqu’au Vendée Globe 2016.
Un cordage ne peut remplacer du titane
La réparation provisoire effectuée hier par le skipper Maître CoQ pour lui permettre de rallier le Cap Vert ne peut tenir très longtemps. Du textile ne peut remplacer du titane. Et un cordage ne pourra pas résister aux tonnes de charges qui se répercutent dans la tête de quille du monocoque Maître CoQ.
Avec les moyens du bord (le règlement du Vendée Globe n’autorise aucune assistance extérieure), il est tout simplement impossible de réparer, même provisoirement.
Et quand bien même Jérémie aurait pu trouver une solution viable mécaniquement pour fixer sa quille à la verticale, il n’aurait pas pu effectuer un tour du monde dans une telle configuration. Son bateau, comme une majorité des 60 pieds Imoca, est en effet conçu pour naviguer avec une quille basculante, et donc basculée. La répartition des poids et des forces qui s’exercent sur la quille comme sur le gréement est calculée avec un appendice qui n’est jamais dans l’axe du mât. Contrer cela, c’est aller contre l’équilibre du bateau, c’est s’exposer à d’autres soucis techniques.
La seule décision raisonnable et de bon marin à prendre est celle que Jérémie a prise : s’arrêter pour, avec l’aide de son équipe technique, tenter de réparer provisoirement ce vérin de quille et rentrer en France préparer la saison 2013.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Le diagnostique est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier, c’est la meilleure des façons de l’amarrer, cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire de cette attache hier soir et jusqu’en début de nuit, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas.
Donc pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie.
Il y a beaucoup de frustration et de déception… Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (Directeur général de Maître CoQ) en premier lieu et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver.
Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire.
Lorsque c’est arrivé, j’étais tellement nerveux que j’étais mort de rire, tellement je n’y croyais pas. Après j’étais dans un énervement total, complètement concentré sur la réparation. Hier, toute la journée, j’ai été incapable de dormir. Je me suis jeté sur la nourriture, il y a de quoi faire… et j’ai fini par m’écrouler de sommeil. Ce matin, ça va mieux, j’ai l’esprit plus clair.
Dans l’immédiat, la première difficulté va être de rentrer dans le port, il y a juste ce qu’il faut en tirant d’eau. Ensuite, il va falloir tout démonter et ça ne va pas être une mince affaire, car tout est un peu tordu. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps. »
Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, présent à la vacation du Vendée Globe, ce lundi : « Comme tu le sais Jérémie, nous sommes partis pour nous inscrire dans la durée avec toi et je suis ici pour redire tout l’engagement, le soutien et la confiance que nous avons envers toi. Sur cette épreuve tu as montré que tu es dans le match. Nous sommes déçus, tous les salariés et les éleveurs le sont avec nous, c'est normal mais nous le sommes moins que toi et ton équipe. Cette déception est aussi le moteur de notre engagement dans la durée. C’est une péripétie, nous en gérons tous les jours, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut passer par-dessus et penser dores et déjà à l'avenir qui s’annonce chargé ! »
Rappel de la chronologie des événements
- Samedi 17 novembre à 23h35 la tête de vérin de quille de Maître CoQ casse net.
- Jérémie Beyou naviguait à une vingtaine de nœuds au portant, dans des conditions sereines, il se reposait à l’intérieur de son bateau.
- Il était à une centaine de milles du Cap Vert, il y avait 25 nœuds de vent et une mer formée.
- Après trois heures d’efforts, il sécurise et bloque sa tête de quille à l’aide de cordages.
- L’avarie a également endommagé un joint d’étanchéité : le bateau prend l’eau, Jérémie doit pomper en permanence.
- Il décide de s’abriter au Cap Vert.
- Nombreux échanges dans la nuit de samedi à dimanche avec l’équipe technique et les experts de « Mer Forte » (l’équipe de Michel Desjoyeaux qui a conçu puis vendu le bateau à Jérémie) pour comprendre et chercher une solution.
- Dimanche soir, 18 novembre, Jérémie est à l’abri.
- Au lever du jour, ce lundi, après avoir longuement réfléchi à toutes les solutions possibles, la mort dans l’âme le skipper Maître CoQ décide de jeter l’éponge, il n’y pas d’autre choix possible.
- Son équipe technique est déjà à Mindelo, prête à intervenir.
- Le travail de réparation sera long, mais Jérémie tient à ramener son bateau en France par la mer.
- Depuis hier matin, les messages de soutien affluent…
Le vérin de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce en titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler. Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
À force de ténacité, de démarche auprès de partenaires, d’investissement personnel, d’ouverture sur d’autres circuits et de belles victoires à l’image de celles en 2011 de la Solitaire du Figaro et de la Transat Jacques Vabre, Jérémie a réussi à monter, en dix mois seulement, avec Maître CoQ, un beau projet basé sur l’humain et la performance, pour les quatre années à venir.
Aujourd’hui, ce bel élan est suspendu. Une pièce estimée indestructible, surdimensionnée, révisée a lâché. Mais Jérémie Beyou et Maître CoQ n’en sont qu’aux premières pages de leur histoire commune, l’entreprise vendéenne ayant annoncé la poursuite de son partenariat jusqu’au Vendée Globe 2016.
Un cordage ne peut remplacer du titane
La réparation provisoire effectuée hier par le skipper Maître CoQ pour lui permettre de rallier le Cap Vert ne peut tenir très longtemps. Du textile ne peut remplacer du titane. Et un cordage ne pourra pas résister aux tonnes de charges qui se répercutent dans la tête de quille du monocoque Maître CoQ.
Avec les moyens du bord (le règlement du Vendée Globe n’autorise aucune assistance extérieure), il est tout simplement impossible de réparer, même provisoirement.
Et quand bien même Jérémie aurait pu trouver une solution viable mécaniquement pour fixer sa quille à la verticale, il n’aurait pas pu effectuer un tour du monde dans une telle configuration. Son bateau, comme une majorité des 60 pieds Imoca, est en effet conçu pour naviguer avec une quille basculante, et donc basculée. La répartition des poids et des forces qui s’exercent sur la quille comme sur le gréement est calculée avec un appendice qui n’est jamais dans l’axe du mât. Contrer cela, c’est aller contre l’équilibre du bateau, c’est s’exposer à d’autres soucis techniques.
La seule décision raisonnable et de bon marin à prendre est celle que Jérémie a prise : s’arrêter pour, avec l’aide de son équipe technique, tenter de réparer provisoirement ce vérin de quille et rentrer en France préparer la saison 2013.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Le diagnostique est clair : la façon dont j’ai amarré la tête de quille hier, c’est la meilleure des façons de l’amarrer, cela m’a permis de ramener le bateau à l’abri des côtes. En revanche, l’analyse que l’on a pu faire de cette attache hier soir et jusqu’en début de nuit, c’est que cela ne permet pas de mettre quelque charge que ce soit sur la tête de quille. On risque de la casser. Cela ne permet donc pas de faire un Vendée Globe, d’aller dans les mers du sud... Et même en naviguant sous-toilé, cela ne fonctionnerait pas.
Donc pour être très clair, j’ai fait sauter mon plomb de moteur et je me dirige vers l’île Saint Vincent où mon équipe technique m’attend. La course est finie.
Il y a beaucoup de frustration et de déception… Je suis déçu aussi pour toutes les personnes qui m’ont fait confiance, Stéphane Sallé (Directeur général de Maître CoQ) en premier lieu et toutes les personnes qui m’envoient des messages depuis hier, les éleveurs partenaires de Maître CoQ… tous sont derrière moi. Je suis en colère. Cela n’aurait pas dû arriver.
Est-ce que l’on a tapé quelque chose ? Il y a des butées de jauge sur le vérin de quille : est-ce que cela a pu fragiliser la pièce ? Est-ce la pièce elle-même ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire.
Lorsque c’est arrivé, j’étais tellement nerveux que j’étais mort de rire, tellement je n’y croyais pas. Après j’étais dans un énervement total, complètement concentré sur la réparation. Hier, toute la journée, j’ai été incapable de dormir. Je me suis jeté sur la nourriture, il y a de quoi faire… et j’ai fini par m’écrouler de sommeil. Ce matin, ça va mieux, j’ai l’esprit plus clair.
Dans l’immédiat, la première difficulté va être de rentrer dans le port, il y a juste ce qu’il faut en tirant d’eau. Ensuite, il va falloir tout démonter et ça ne va pas être une mince affaire, car tout est un peu tordu. Un fournisseur en hydraulique va venir, on va expertiser tout cela. Ça va prendre pas mal de temps. »
Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, présent à la vacation du Vendée Globe, ce lundi : « Comme tu le sais Jérémie, nous sommes partis pour nous inscrire dans la durée avec toi et je suis ici pour redire tout l’engagement, le soutien et la confiance que nous avons envers toi. Sur cette épreuve tu as montré que tu es dans le match. Nous sommes déçus, tous les salariés et les éleveurs le sont avec nous, c'est normal mais nous le sommes moins que toi et ton équipe. Cette déception est aussi le moteur de notre engagement dans la durée. C’est une péripétie, nous en gérons tous les jours, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut passer par-dessus et penser dores et déjà à l'avenir qui s’annonce chargé ! »
Rappel de la chronologie des événements
- Samedi 17 novembre à 23h35 la tête de vérin de quille de Maître CoQ casse net.
- Jérémie Beyou naviguait à une vingtaine de nœuds au portant, dans des conditions sereines, il se reposait à l’intérieur de son bateau.
- Il était à une centaine de milles du Cap Vert, il y avait 25 nœuds de vent et une mer formée.
- Après trois heures d’efforts, il sécurise et bloque sa tête de quille à l’aide de cordages.
- L’avarie a également endommagé un joint d’étanchéité : le bateau prend l’eau, Jérémie doit pomper en permanence.
- Il décide de s’abriter au Cap Vert.
- Nombreux échanges dans la nuit de samedi à dimanche avec l’équipe technique et les experts de « Mer Forte » (l’équipe de Michel Desjoyeaux qui a conçu puis vendu le bateau à Jérémie) pour comprendre et chercher une solution.
- Dimanche soir, 18 novembre, Jérémie est à l’abri.
- Au lever du jour, ce lundi, après avoir longuement réfléchi à toutes les solutions possibles, la mort dans l’âme le skipper Maître CoQ décide de jeter l’éponge, il n’y pas d’autre choix possible.
- Son équipe technique est déjà à Mindelo, prête à intervenir.
- Le travail de réparation sera long, mais Jérémie tient à ramener son bateau en France par la mer.
- Depuis hier matin, les messages de soutien affluent…
Le vérin de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce en titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler. Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
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Actualité
Jérémie Beyou
Les Sables d'Olonne
Maître CoQ
Skipper
Vendée
Vendée Globe 2012
Voile
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Les Sables d'Olonne Info
Le skipper de Maître CoQ est arrivé aux îles du Cap Vert où il a pu analyser la situation. Avec son équipe technique, Jérémie a recherché toutes les solutions possibles pour pouvoir continuer la course. Mais aucune ne permettait à Jérémie de continuer dans des conditions satisfaisantes de sécurité sans l'apport d'une intervention extérieure. La règle du Vendée Globe stipule que le skipper ne peut recevoir d'assistance, Jérémie a donc annoncé à la vacation officielle son abandon.
C'est évidemment un coup très dur pour le navigateur qui avait abordé ce Vendée Globe avec un mélange de gourmandise et de grande détermination. Au moment de ce coup du sort qui l'a obligé à se détourner vers les îles du Cap Vert, Jérémie naviguait en 6eme position, premier des bateaux de la génération 2008-2009. Sa sincérité et son énergie vont manquer.
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Les Sables d'Olonne Info
Comme au théâtre : au fur et à mesure que la pièce se déroule, on est pris par l’intrigue. On garde en mémoire la sortie de l’un des personnages, mais ceux qui sont à l’avant-scène continuent de prendre la lumière. Jérémie Beyou aimerait bien prolonger son rôle, mais l’incertitude pèse.
C’est l’histoire du grain de sable. Auteur jusque là d’une course parfaitement maîtrisée, Jérémie Beyou risque de devoir quitter prématurément la course suite à la rupture improbable d’une pièce du vérin de quille : une pièce éprouvée qui jusque là avait encaissé des milles de navigation sans broncher. Le skipper de Maître CoQ avait joué la prudence dans les premiers jours de course, veillant à préserver sa monture avant d’aborder le grand Sud. Le sort semble en avoir décidé autrement. Toute l’équipe technique de Jérémie travaille à trouver une solution pour permettre au navigateur de continuer sa course, quille bloquée. Elle peut compter sur le renfort de la structure de Michel Desjoyeaux. Le double vainqueur du Vendée Globe faisait de Jérémie un candidat sérieux au podium ; il connaît son bateau par cœur et son diagnostic pèsera forcément dans la balance. Blaise Pascal disait qu’agir dans l’incertitude est encore le plus raisonnable. Au mieux, on gagne tout… Au pire, on ne perd pas grand-chose. S’il reste encore une chance de terminer ce Vendée Globe, nul doute que Jérémie la saisira.
A la fortune du pot
La tête de flotte est, quant à elle, déjà mobilisée par le prochain passage à niveau, le pot au noir. En éclaireur, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) sait que le moindre faux pas sera exploité par ses adversaires. Derrière lui, François Gabart (MACIF), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Vincent Riou (PRB) espèrent recueillir quelques uns des fruits que le leader pourrait laisser en route. Mais tous savent trop bien ce que la Zone de Convergence Inter Tropicale peut receler de pièges. On y a déjà vu des voiliers se faire piéger sous un nuage et voir un adversaire, positionné parfois à quelques encablures, démarrer pour se constituer, au fil des heures, un matelas de plus de cent milles. Pour Alex Thomson (Hugo Boss) les heures à venir risquent d’être plus compliquées. A la lutte avec Jérémie Beyou, le navigateur britannique avait là un excellent moyen de mesurer sa progression. Quand on est tout seul, l’étalonnage est plus complexe.
Pour l’heure, les trios Le Cam (SynerCiel), Golding (Gamesa), Wavre (Mirabaud) d’une part et de Lamotte (Initiatives-cœur), de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Di Benedetto (Team Plastique) de l’autre, n’ont pas ce souci. A la lutte, ils ont à chaque classement l’occasion de mesurer leur niveau de performance. Zbigniew Gutkowski (Energa) n’en est pas là. Il a réussi à sortir vainqueur de la bagarre avec son gennaker, mais n’a toujours pas résolu ses problèmes de pilote. Continuer la course ou non, tel est, pour l’heure, le dilemme du navigateur. En Français comme en Polonais, le pari de Pascal a la même valeur.
"J’ai entendu un grand bruit et le bateau est parti au lof. En fait, c’est le vérin qui a cassé. Il a cassé net à la liaison entre la tête de quille et le vérin. Je n’arrive pas à bloquer la tête de quille, donc c’est inquiétant. Il faut mettre le bateau au portant pour assurer le tout et faire attention où on met les doigts parce qu’il y a 40 tonnes qui se baladent là dedans. On est sur le cul qu’une pièce comme ça puisse péter. On a besoin de matériel pour essayer de bloquer la quille et éventuellement imaginer la suite qui, je ne vous le cache pas, va être très compliquée. Si j’arrive à bloquer la quille, bien sûr que je repars. Je ne suis pas venu sur cette course pour m’arrêter au Cap Vert."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"Tout va bien en ce dimanche estival avec le soleil du Cap Vert. Le pot au noir c’est la prochaine étape, il bouge pas mal en ce moment. Je regarde mes cartes au moins deux fois par jour pour déterminer quelle va être ma stratégie. La course était assez rythmée au début. Depuis deux ou trois jours c’est un peu plus tranquille, on est plus dans un rythme de Vendée Globe avec la gestion du matériel et du bonhomme. On est parti sur le marathon, après le sprint du départ. La route est longue."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Actuellement, il fait 30 degrés dans la cabine, c’est un peu couvert, mais c’est de la bonne navigation. Le seul petit coup dur était près de Madère avec une légère dépression, mais là ça glisse bien, c’est vraiment plaisant. Ça reste un peu humide mais l’eau est chaude et il y a du soleil. On est un petit groupe avec Jean Le Cam, Mike Golding et moi. C’est sympathique d’avoir des copains comme ça. Maintenant que les conditions sont plus régulières, je dors demi-heure par demi-heure alors qu’avant je dormais par tranches de 10 minutes."
Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
"Je ne reçois pas beaucoup de messages de mes contributeurs et il ne vaut mieux pas parce que sinon, je serais très, très vite inondé. J’ai quelques supporters assez proches qui ont contribué à la mise en route du projet et à ce que le bateau soit au départ. C’est une aventure extraordinaire."
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets)
"C’est un bilan mitigé pour l’instant, mais il n’y a pas non plus péril, il n’y a pas eu de grosse casse. Je suis content d’être dans une flotte homogène. Maintenant il y a le pot au noir, c’est l’inconnu des deux prochains jours. Toute mon attention est tournée vers le pot au noir, voir comment il se développe. Hier matin j’ai eu une grosse frayeur parce que je suis entré en collision avec un gros tronc d’arbre. Les deux safrans sont remontés."
Vincent Riou (FRA, PRB)
"Je dois enlever le grand gennaker qui était coincé et qui est détruit. Je n’ai pas eu à aller en haut du mât, je me suis arrangé pour intervenir depuis le pont. Je suis très embêté car le pilote automatique ne fonctionne pas. Je me suis arrêté et là je pêche en réfléchissant à une solution pour résoudre mes problèmes. Pour être honnête, à l’instant présent, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire après. J’ai failli perdre ma vie dans les mers du Sud par le passé et il est hors de question que cette situation se reproduise. Je n’arrive pas à dormir, parce que je passe mon temps à réfléchir à ce que je dois faire."
Zbigniew « Gutek » Gutkowski (POL, Energa)
"Lors de la dernière journée, nous avons réalisé notre meilleure performance sur 24 heures depuis le départ de la course. J’ai réussi à m’accrocher au groupe de tête, ce qui est excellent lorsque l’on prend en considération l’avantage qu’ils devraient avoir au niveau de la vitesse. J’ai accentué l’écart avec Maître CoQ qui était mon ombre mais qui a commencé à perdre beaucoup de terrain hier. Aujourd’hui nous avons appris qu’il avait un problème de quille et qu’il va s’arrêter au Cap Vert. Je suis vraiment désolé pour lui et j’espère qu’il pourra réparer ça et continuer. Je commence à regarder le pot au noir avec beaucoup d’attention mais c’est dur de dire ce que je vais faire. Nous allons tous dans la même direction donc j’aurai une idée de ce qu’il se passe grâce à ceux qui sont devant moi."
Alex Thomson (GB, Hugo Boss)
A la fortune du pot
La tête de flotte est, quant à elle, déjà mobilisée par le prochain passage à niveau, le pot au noir. En éclaireur, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) sait que le moindre faux pas sera exploité par ses adversaires. Derrière lui, François Gabart (MACIF), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) et Vincent Riou (PRB) espèrent recueillir quelques uns des fruits que le leader pourrait laisser en route. Mais tous savent trop bien ce que la Zone de Convergence Inter Tropicale peut receler de pièges. On y a déjà vu des voiliers se faire piéger sous un nuage et voir un adversaire, positionné parfois à quelques encablures, démarrer pour se constituer, au fil des heures, un matelas de plus de cent milles. Pour Alex Thomson (Hugo Boss) les heures à venir risquent d’être plus compliquées. A la lutte avec Jérémie Beyou, le navigateur britannique avait là un excellent moyen de mesurer sa progression. Quand on est tout seul, l’étalonnage est plus complexe.
Pour l’heure, les trios Le Cam (SynerCiel), Golding (Gamesa), Wavre (Mirabaud) d’une part et de Lamotte (Initiatives-cœur), de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) et Di Benedetto (Team Plastique) de l’autre, n’ont pas ce souci. A la lutte, ils ont à chaque classement l’occasion de mesurer leur niveau de performance. Zbigniew Gutkowski (Energa) n’en est pas là. Il a réussi à sortir vainqueur de la bagarre avec son gennaker, mais n’a toujours pas résolu ses problèmes de pilote. Continuer la course ou non, tel est, pour l’heure, le dilemme du navigateur. En Français comme en Polonais, le pari de Pascal a la même valeur.
"J’ai entendu un grand bruit et le bateau est parti au lof. En fait, c’est le vérin qui a cassé. Il a cassé net à la liaison entre la tête de quille et le vérin. Je n’arrive pas à bloquer la tête de quille, donc c’est inquiétant. Il faut mettre le bateau au portant pour assurer le tout et faire attention où on met les doigts parce qu’il y a 40 tonnes qui se baladent là dedans. On est sur le cul qu’une pièce comme ça puisse péter. On a besoin de matériel pour essayer de bloquer la quille et éventuellement imaginer la suite qui, je ne vous le cache pas, va être très compliquée. Si j’arrive à bloquer la quille, bien sûr que je repars. Je ne suis pas venu sur cette course pour m’arrêter au Cap Vert."
Jérémie Beyou (FRA, Maître CoQ)
"Tout va bien en ce dimanche estival avec le soleil du Cap Vert. Le pot au noir c’est la prochaine étape, il bouge pas mal en ce moment. Je regarde mes cartes au moins deux fois par jour pour déterminer quelle va être ma stratégie. La course était assez rythmée au début. Depuis deux ou trois jours c’est un peu plus tranquille, on est plus dans un rythme de Vendée Globe avec la gestion du matériel et du bonhomme. On est parti sur le marathon, après le sprint du départ. La route est longue."
Armel Le Cléac’h (FRA, Banque Populaire)
"Actuellement, il fait 30 degrés dans la cabine, c’est un peu couvert, mais c’est de la bonne navigation. Le seul petit coup dur était près de Madère avec une légère dépression, mais là ça glisse bien, c’est vraiment plaisant. Ça reste un peu humide mais l’eau est chaude et il y a du soleil. On est un petit groupe avec Jean Le Cam, Mike Golding et moi. C’est sympathique d’avoir des copains comme ça. Maintenant que les conditions sont plus régulières, je dors demi-heure par demi-heure alors qu’avant je dormais par tranches de 10 minutes."
Dominique Wavre (SUI, Mirabaud)
"Je ne reçois pas beaucoup de messages de mes contributeurs et il ne vaut mieux pas parce que sinon, je serais très, très vite inondé. J’ai quelques supporters assez proches qui ont contribué à la mise en route du projet et à ce que le bateau soit au départ. C’est une aventure extraordinaire."
Bertrand de Broc (FRA, Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets)
"C’est un bilan mitigé pour l’instant, mais il n’y a pas non plus péril, il n’y a pas eu de grosse casse. Je suis content d’être dans une flotte homogène. Maintenant il y a le pot au noir, c’est l’inconnu des deux prochains jours. Toute mon attention est tournée vers le pot au noir, voir comment il se développe. Hier matin j’ai eu une grosse frayeur parce que je suis entré en collision avec un gros tronc d’arbre. Les deux safrans sont remontés."
Vincent Riou (FRA, PRB)
"Je dois enlever le grand gennaker qui était coincé et qui est détruit. Je n’ai pas eu à aller en haut du mât, je me suis arrangé pour intervenir depuis le pont. Je suis très embêté car le pilote automatique ne fonctionne pas. Je me suis arrêté et là je pêche en réfléchissant à une solution pour résoudre mes problèmes. Pour être honnête, à l’instant présent, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire après. J’ai failli perdre ma vie dans les mers du Sud par le passé et il est hors de question que cette situation se reproduise. Je n’arrive pas à dormir, parce que je passe mon temps à réfléchir à ce que je dois faire."
Zbigniew « Gutek » Gutkowski (POL, Energa)
"Lors de la dernière journée, nous avons réalisé notre meilleure performance sur 24 heures depuis le départ de la course. J’ai réussi à m’accrocher au groupe de tête, ce qui est excellent lorsque l’on prend en considération l’avantage qu’ils devraient avoir au niveau de la vitesse. J’ai accentué l’écart avec Maître CoQ qui était mon ombre mais qui a commencé à perdre beaucoup de terrain hier. Aujourd’hui nous avons appris qu’il avait un problème de quille et qu’il va s’arrêter au Cap Vert. Je suis vraiment désolé pour lui et j’espère qu’il pourra réparer ça et continuer. Je commence à regarder le pot au noir avec beaucoup d’attention mais c’est dur de dire ce que je vais faire. Nous allons tous dans la même direction donc j’aurai une idée de ce qu’il se passe grâce à ceux qui sont devant moi."
Alex Thomson (GB, Hugo Boss)
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Les Sables Info
Coup dur pour le skipper Maître CoQ : dans la nuit de samedi à dimanche, une pièce maîtresse, le vérin de quille, a cassé. Il est contraint depuis la nuit dernière de faire route vers les îles du Cap Vert pour s’abriter et tenter de trouver une solution à ce souci technique majeur.
Tout allait pour le mieux hier soir à bord de Maître CoQ. Le bateau filait au portant, sans forcer, à une vingtaine de nœuds, sur la route directe. Jérémie Beyou se reposait à l’intérieur lorsqu’il a entendu un gros « bong ». Le bateau est parti au lof et sa quille a pris 10° d’angle.
Le skipper de Maître CoQ a vite constaté que la tête de vérin de quille, qui permet de basculer l’appendice en latéral de façon à augmenter son efficacité, avait cassé net. Jérémie a réussi à sécuriser sa quille à l’aide de cordages, mais cette réparation ne pourra résister aux milliers de milles à venir de ce tour du monde. Déjà, aujourd’hui, par 25 nœuds de vent et une mer formée, Jérémie est obligé de brider son Maître CoQ pour préserver sa réparation.
Par chance, les îles du Cap Vert, relativement proches de sa route, vont lui offrir un abri salutaire, le temps de trouver, si possible, une solution à cet épineux problème technique.
« Cela n’aurait jamais dû arriver »
« Une telle pièce ne casse jamais ! C’est incroyable, cela n’aurait jamais dû arriver » : les experts qui se sont penchés la nuit dernière sur le cas de cette tête de vérin de quille, ont été unanimes : cela n’aurait jamais dû casser. Cette pièce en titane est conçue pour supporter des charges de 120 tonnes alors qu’au maximum, sur Maître CoQ, la charge à supporter est de 40 tonnes (10t en moyenne). Enfin, cette pièce avait été révisée l’hiver dernier, juste avant que Jérémie ne prenne le bateau en main.
Mais ce mystère sera à élucider plus tard. Aujourd’hui, l’urgence pour Jérémie est de faire face et, si possible, de repartir. Il fait actuellement cap, à 5 – 6 nœuds, sur Sao Vicente, la deuxième île la plus à l’ouest de l’archipel capverdien.
Toute son équipe technique est sur le pont depuis la nuit dernière, et tout sera mis en œuvre pour permettre à Jérémie et à Maître CoQ de poursuivre leur tour du monde.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Hier en début de nuit, j'ai entendu un grand bruit, le bateau est parti au lof et la quille a pris 10° d’angle. Ai-je tapé quelque chose ? Le vérin a-t-il cassé seul ? Toujours est-il que la tête de vérin de quille s’est cassée net.
L’urgence fut avant tout de sécuris er la quille et de bloquer la tête de quille qui, du coup, n’était plus retenue. Avec la mer qu’il y a dans le coin, ça n’a vraiment pas été facile de ligaturer le tout. Il faut faire très attention où on met les doigts dans ces cas là, car chaque mouvement de l’appendice, c’est plusieurs tonnes de déplacement ! J'ai quand même réussi à amarrer la tête de quille avec des cordages d'un côté, et à bloquer le bout de vérin qui restait de l’autre.
Mais ces cordages, qui prennent donc 40 tonnes de charges à chaque secousse du bateau, ne vont pas tenir indéfiniment. Cela permet de se mettre à l’abri, mais pas de faire un tour du monde. Surtout que, dès que le bateau gîte, il prend l’eau maintenant (un joint a été abîmé lors du bris de la tête de vérin et de la fixation des cordages destinés à bloquer la tête de quille, ndlr). Les pompes fonctionnent en permanence, ça arrive à peine à étaler les rentrées d’eau. »
Jérémie devrait rallier les belles îles capverdiennes en soirée, ce dimanche. Là, il pourra se reposer un peu après ces dernières 24 heures plus qu’éprouvantes et réfléchir, avec l’aide de son équipe, à la meilleure des solutions.
Quelle que soit l’issue de ce coup du sort si imprévisible, Jérémie aura marqué ce début de Vendée Globe par la gestion intelligente et saine de sa course.
Les conditions au moment de l’avarie
Vent de 20 à 26 nœuds, mer formée, mais pas cassante. Le bateau, sous GV 1 ris et Solent, se comportait bien, entre 17 et 21 nœuds de vitesse. Jérémie se reposait à l'intérieur, serein dans ces conditions.
Timing de l’avarie et de la réparation
L'avarie s'est produite à 22h35 TU (23h35 heure française). Temps de réparation (préparer le matériel, effectuer les virements nécessaires et la ligature de la tête de quille) : 3 heures.
Verin de quille de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler.
Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
Position de Maître CoQ à 16h ce 18 novembre
Vitesse instantanée : 5,6 noeuds
Place : 10
Cap : 113
Position :17° 2'20'' N - 25° 48'18'' O
Plus d'informations : http://www.vendeeglobe.org/fr/
Le skipper de Maître CoQ a vite constaté que la tête de vérin de quille, qui permet de basculer l’appendice en latéral de façon à augmenter son efficacité, avait cassé net. Jérémie a réussi à sécuriser sa quille à l’aide de cordages, mais cette réparation ne pourra résister aux milliers de milles à venir de ce tour du monde. Déjà, aujourd’hui, par 25 nœuds de vent et une mer formée, Jérémie est obligé de brider son Maître CoQ pour préserver sa réparation.
Par chance, les îles du Cap Vert, relativement proches de sa route, vont lui offrir un abri salutaire, le temps de trouver, si possible, une solution à cet épineux problème technique.
« Cela n’aurait jamais dû arriver »
« Une telle pièce ne casse jamais ! C’est incroyable, cela n’aurait jamais dû arriver » : les experts qui se sont penchés la nuit dernière sur le cas de cette tête de vérin de quille, ont été unanimes : cela n’aurait jamais dû casser. Cette pièce en titane est conçue pour supporter des charges de 120 tonnes alors qu’au maximum, sur Maître CoQ, la charge à supporter est de 40 tonnes (10t en moyenne). Enfin, cette pièce avait été révisée l’hiver dernier, juste avant que Jérémie ne prenne le bateau en main.
Mais ce mystère sera à élucider plus tard. Aujourd’hui, l’urgence pour Jérémie est de faire face et, si possible, de repartir. Il fait actuellement cap, à 5 – 6 nœuds, sur Sao Vicente, la deuxième île la plus à l’ouest de l’archipel capverdien.
Toute son équipe technique est sur le pont depuis la nuit dernière, et tout sera mis en œuvre pour permettre à Jérémie et à Maître CoQ de poursuivre leur tour du monde.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « Hier en début de nuit, j'ai entendu un grand bruit, le bateau est parti au lof et la quille a pris 10° d’angle. Ai-je tapé quelque chose ? Le vérin a-t-il cassé seul ? Toujours est-il que la tête de vérin de quille s’est cassée net.
L’urgence fut avant tout de sécuris er la quille et de bloquer la tête de quille qui, du coup, n’était plus retenue. Avec la mer qu’il y a dans le coin, ça n’a vraiment pas été facile de ligaturer le tout. Il faut faire très attention où on met les doigts dans ces cas là, car chaque mouvement de l’appendice, c’est plusieurs tonnes de déplacement ! J'ai quand même réussi à amarrer la tête de quille avec des cordages d'un côté, et à bloquer le bout de vérin qui restait de l’autre.
Mais ces cordages, qui prennent donc 40 tonnes de charges à chaque secousse du bateau, ne vont pas tenir indéfiniment. Cela permet de se mettre à l’abri, mais pas de faire un tour du monde. Surtout que, dès que le bateau gîte, il prend l’eau maintenant (un joint a été abîmé lors du bris de la tête de vérin et de la fixation des cordages destinés à bloquer la tête de quille, ndlr). Les pompes fonctionnent en permanence, ça arrive à peine à étaler les rentrées d’eau. »
Jérémie devrait rallier les belles îles capverdiennes en soirée, ce dimanche. Là, il pourra se reposer un peu après ces dernières 24 heures plus qu’éprouvantes et réfléchir, avec l’aide de son équipe, à la meilleure des solutions.
Quelle que soit l’issue de ce coup du sort si imprévisible, Jérémie aura marqué ce début de Vendée Globe par la gestion intelligente et saine de sa course.
Les conditions au moment de l’avarie
Vent de 20 à 26 nœuds, mer formée, mais pas cassante. Le bateau, sous GV 1 ris et Solent, se comportait bien, entre 17 et 21 nœuds de vitesse. Jérémie se reposait à l'intérieur, serein dans ces conditions.
Timing de l’avarie et de la réparation
L'avarie s'est produite à 22h35 TU (23h35 heure française). Temps de réparation (préparer le matériel, effectuer les virements nécessaires et la ligature de la tête de quille) : 3 heures.
Verin de quille de quille, qu’est-ce que c’est ?
Il y a un seul vérin par quille. C’est une pièce titane normalement « indestructible » qui pèse une centaine de kilogrammes. Il faut être à trois pour le manipuler.
Impossible et inutile d’en embarquer un de rechange.
Maître CoQ avait la tête de vérin la plus puissante de la flotte de ce Vendée Globe, elle était capable de supporter une charge de 120 tonnes, alors qu’en navigation ce sont des charges de 40 tonnes maximum (10 tonnes en moyenne) qui sont nécessaires pour basculer la quille.
De mémoire d’experts (les responsables de Mer Forte notamment, dont Michel Desjoyeaux), jamais une telle pièce n’avait cassé et personne ne comprend les raisons de cette avarie.
Position de Maître CoQ à 16h ce 18 novembre
Vitesse instantanée : 5,6 noeuds
Place : 10
Cap : 113
Position :17° 2'20'' N - 25° 48'18'' O
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Jérémie Beyou
Les Sables d'Olonne
Maître CoQ
Skipper
Vendée
Vendée Globe 2012
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Les Sables d'Olonne Info
Hier, samedi, à 23h, heure française, Jérémie Beyou a décelé une anomalie de fonctionnement de son vérin de quille. Il profite de la proximité du Cap Vert pour s’y abriter et inspecter plus en détail ce système qui permet à l’appendice de basculer.
Jérémie est en contact depuis hier soir avec son équipe technique pour diagnostiquer le problème. Ce dimanche matin, Maître CoQ évolue à une centaine de milles (180 km) de l’archipel capverdien. Il devrait être à l’abri de Sao Vicente, la deuxième île la plus à l'ouest de l'archipel, en soirée ce dimanche ou la nuit prochaine.
Jérémie est en contact depuis hier soir avec son équipe technique pour diagnostiquer le problème. Ce dimanche matin, Maître CoQ évolue à une centaine de milles (180 km) de l’archipel capverdien. Il devrait être à l’abri de Sao Vicente, la deuxième île la plus à l'ouest de l'archipel, en soirée ce dimanche ou la nuit prochaine.
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Les Sables Info
Jean Pierre Dick dans le top 3
Des poursuivants à l’attaque
La course de vitesse qui s’est engagée depuis 24h commence à porter ses fruits pour quelques marins. Si le Top 5 reste le même en ce deuxième dimanche de course, l’ordre s’est inversé en tête avec le retour de Macif en deuxième position et l’arrivée de Virbac Paprec 3 à la troisième place. Très rapide au portant sous ces allures Banque Populaire accentue légèrement son avance qui se porte désormais à 62,6 milles sur Macif. À 800 milles de l’équateur, la vitesse et plaisir de la glisse sont les maîtres mots de cette nouvelle journée.
Il n’existe pas 36 routes à l’heure actuelle pour gagner dans le sud et tous les marins sont désormais sur le même axe. Dans ces conditions, seules les performances des monocoques et de leur skipper font la différence. Toujours en tête en accentuant même son avance (+62,6 milles) Armel Le Cleac’h sur Banque Populaire doit regarder avec intérêt le travail de ses concurrents. À ce jeu de vitesse, deux skippers ont réussi dans la nuit à remonter d’une place. François Gabart sur Macif redevient le dauphin de Le Cleac’h, mais la nouveauté est l’arrivée à la troisième place de Jean Pierre Dick sur Virbac Paprec 3. Avec la meilleure progression sur les 24 dernières heures (430 milles contre 415 pour Banque Populaire), le niçois se place idéalement pour l’attaque du Pot au Noir qui doit sérieusement commencer à faire travailler les méninges des skippers. Outre ces 3 marins, 3 autres solitaires composent un groupe qui navigue désormais à la latitude du Cap Vert. Un temps malade, Alex Thomson n’a pourtant pas baissé les bras et garde le rythme imposé par les leaders. Hugo Boss est actuellement 6e à 123 milles de Banque Populaire. Dans 800 milles, l’équateur sera devant l’étrave pour le premier. Une bascule synonyme de nouveaux horizons avec Bonne Espérance, l’Indien, le Pacifique Sud et le Horn comme terrain de jeu, mais ça c’est une autre histoire. Pour l’heure place à la glisse et au plaisir dans la chaleur de l’alizé.
Les poursuivants
Ils sont logiquement 15 à envier la place de Le Cleac’h mais derrière le premier groupe, 10 marins se battent à leur rythme pour ne pas trop se laisser distancer, faire leur course et gagner dans le sud. En pointe de ces poursuivants, Jérémie Beyou (7e sur Maitre CoQ) est actuellement dans la partie nord ouest du Cap Vert avec dans son tableau arrière un duo d’inséparables composé de Jean Le Cam (8e sur SynerCiel) et Mike Golding (9e sur Gamesa). Toujours dans le sillage de ces deux hommes à une centaine de milles, Arnaud Boissières (11e sur Akéna Vérandas) est dans le ton tout comme Dominique Wavre (10e sur Mirabaud) qui semble prendre beaucoup de plaisir sous ces latitudes en affichant souvent de très belles progressions. Sur une route en provenance directe des Canaries, Javier Sanso affiche fièrement sa grand- voile haute et se lance à la poursuite de la tête. L’épisode Ténérife est désormais loin et c’est remotivé comme jamais que le skipper espagnol d’Acciona, 12e au classement, file dans le sud ouest. Avec des objectifs autres qu’une victoire, Tanguy De Lamotte sur Initiatives Cœur réalise un beau début de course en 13e position et l’association qu’il défend doit très certainement le motiver encore plus à boucler son premier tour du monde. Longtemps aux prises avec les petits airs et un front très actifs, Bertrand de Broc (14e sur Votre Nom autour du Monde) devrait bientôt doubler Tanguy de Lamotte. Alessandro di Benedetto (15e sur Team Plastique) goûte aux joies d’une bonne glisse sur l’Atlantique tandis que pour Gutek (16e sur Energa), sa route actuelle laisse supposer que le polonais ait décidé de ralentir pour vérifier ou réparer son électronique.
Le classement cliquez ici
La course de vitesse qui s’est engagée depuis 24h commence à porter ses fruits pour quelques marins. Si le Top 5 reste le même en ce deuxième dimanche de course, l’ordre s’est inversé en tête avec le retour de Macif en deuxième position et l’arrivée de Virbac Paprec 3 à la troisième place. Très rapide au portant sous ces allures Banque Populaire accentue légèrement son avance qui se porte désormais à 62,6 milles sur Macif. À 800 milles de l’équateur, la vitesse et plaisir de la glisse sont les maîtres mots de cette nouvelle journée.
Il n’existe pas 36 routes à l’heure actuelle pour gagner dans le sud et tous les marins sont désormais sur le même axe. Dans ces conditions, seules les performances des monocoques et de leur skipper font la différence. Toujours en tête en accentuant même son avance (+62,6 milles) Armel Le Cleac’h sur Banque Populaire doit regarder avec intérêt le travail de ses concurrents. À ce jeu de vitesse, deux skippers ont réussi dans la nuit à remonter d’une place. François Gabart sur Macif redevient le dauphin de Le Cleac’h, mais la nouveauté est l’arrivée à la troisième place de Jean Pierre Dick sur Virbac Paprec 3. Avec la meilleure progression sur les 24 dernières heures (430 milles contre 415 pour Banque Populaire), le niçois se place idéalement pour l’attaque du Pot au Noir qui doit sérieusement commencer à faire travailler les méninges des skippers. Outre ces 3 marins, 3 autres solitaires composent un groupe qui navigue désormais à la latitude du Cap Vert. Un temps malade, Alex Thomson n’a pourtant pas baissé les bras et garde le rythme imposé par les leaders. Hugo Boss est actuellement 6e à 123 milles de Banque Populaire. Dans 800 milles, l’équateur sera devant l’étrave pour le premier. Une bascule synonyme de nouveaux horizons avec Bonne Espérance, l’Indien, le Pacifique Sud et le Horn comme terrain de jeu, mais ça c’est une autre histoire. Pour l’heure place à la glisse et au plaisir dans la chaleur de l’alizé.
Les poursuivants
Ils sont logiquement 15 à envier la place de Le Cleac’h mais derrière le premier groupe, 10 marins se battent à leur rythme pour ne pas trop se laisser distancer, faire leur course et gagner dans le sud. En pointe de ces poursuivants, Jérémie Beyou (7e sur Maitre CoQ) est actuellement dans la partie nord ouest du Cap Vert avec dans son tableau arrière un duo d’inséparables composé de Jean Le Cam (8e sur SynerCiel) et Mike Golding (9e sur Gamesa). Toujours dans le sillage de ces deux hommes à une centaine de milles, Arnaud Boissières (11e sur Akéna Vérandas) est dans le ton tout comme Dominique Wavre (10e sur Mirabaud) qui semble prendre beaucoup de plaisir sous ces latitudes en affichant souvent de très belles progressions. Sur une route en provenance directe des Canaries, Javier Sanso affiche fièrement sa grand- voile haute et se lance à la poursuite de la tête. L’épisode Ténérife est désormais loin et c’est remotivé comme jamais que le skipper espagnol d’Acciona, 12e au classement, file dans le sud ouest. Avec des objectifs autres qu’une victoire, Tanguy De Lamotte sur Initiatives Cœur réalise un beau début de course en 13e position et l’association qu’il défend doit très certainement le motiver encore plus à boucler son premier tour du monde. Longtemps aux prises avec les petits airs et un front très actifs, Bertrand de Broc (14e sur Votre Nom autour du Monde) devrait bientôt doubler Tanguy de Lamotte. Alessandro di Benedetto (15e sur Team Plastique) goûte aux joies d’une bonne glisse sur l’Atlantique tandis que pour Gutek (16e sur Energa), sa route actuelle laisse supposer que le polonais ait décidé de ralentir pour vérifier ou réparer son électronique.
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