Ils ne désarment pas les opposants à l'aéroport de Notre Dame des Landes. Les tracteurs sont de nouveau alignés sur le site de Notre-Dames-des-Landes où doit se dresser le futur aéroport de Nantes. Les manifestants, venus ce lundi matin pour occuper le site, ont attaché leurs machines agricoles pour que la police ne puisse pas les déloger, tout en s’installant dans des cabanes construites pour l’occasion un peu partout. Pour eux : pas de négociation tant que les forces de l’ordre ne se seront pas retirées. Depuis vendredi en effet, elles sont intervenues plusieurs fois pour déloger squatteurs et manifestants, entraînant parfois de violents affrontements. En face, le gouvernement, pour jouer la carte de l’apaisement, a créé ce week-end une commission du dialogue.
« Une infraction à la loi sur l’eau »


Pas suffisant pour Françoise Verchère, porte-parole du CéDpa, le comité des élus opposés à l'aéroport. « Quand bien même il faudrait un nouvel aéroport, le site retenu est le pire qu’il soit, car il a été choisi il y a 40 ans et qu’il est absolument impropre à ce type d’infrastructures. Aller construire dans une zone humide, fragile, c’est une aberration et une infraction à la loi sur l’eau ». « Le TGV emmène Paris à 2 heures de Nantes »


Pour certains pilotes aussi, l’aéroport n’a rien à faire à Notre-dame-des-Landes. C’est le cas de Marc Fradet, pilote basé à Nantes pour une filiale d'Air France. « Il existe aujourd’hui beaucoup d’aéroports dotés d’une seule piste en France ou en Europe, notamment Genève, et qui traitent beaucoup plus de passagers que Nantes, qui fait environ 3 millions de passagers. Donc c’est un faux problème de dire qu’il faudrait plusieurs pistes. Je sais que les prévisions imaginent des augmentations de trafic énormes, mais aujourd’hui, compte tenu du prix du kérosène, on a plutôt tendance à limiter les vols. Et il ne faut pas oublier que le TGV emmène Paris à 2 heures ».