Et pourtant…
Et pourtant les deux hommes n’ont pas été hors du coup sur cette première étape, loin de là ! Avec concentration et application, ils avaient d’ailleurs plutôt bien négocié une première partie de course piégeuse pour aborder le passage de la pointe bretonne dans le peloton de tête. Mieux, jouant parfaitement quelques coups stratégiques, Frédéric Rivet avait même pris la tête de la flotte aux nez et à la barbe des Le Cléac’h, Beyou et autre Elies juste avant d’aborder le passage du Four, avant de se retrouver engluer dans une interminable molle qui l’expédia en queue de peloton et mit fin à ses espoirs… De son côté, Sébastien Josse, réalisait lui une course discrète mais efficace quand à une vingtaine d’heures de l’arrivée, en compagnie du vainqueur de l’édition 2009, Nicolas Lunven, il tentait une « petite » option à l’est qui allait s’avérer fatale…
Frédéric Rivet : « Juste avant le passage du Four, je suis en tête…»
"Je suis d'autant plus déçu que ça se joue à rien du tout !! A quelques minutes... Après une bonne première partie d'étape où au gré des coups, je parviens à rester dans le groupe de tête, juste avant le passage du Four, je suis en tête !! Derrière moi j'aperçois Armel et toute la meute... A ce moment là, je suis euphorique, j'attaque, trop peut être... Je me dis que tous ces efforts depuis 30 heures, sans dormir et quasiment sans manger vont être payants, que je vais aborder l'entrée dans le Golfe de Gascogne devant la troupe... Je suis juste un peu plus vers la terre que mes adversaires, trois fois rien... Et puis brusquement : plus rien, stoppé net. Je vois alors tous les concurrents passer là à quelques centaines de mètres de moi. Je ne peux rien faire. Ca dure au moins 20 minutes, une éternité... Quand je repars, c'est trop tard : je suis en queue de peloton. Après la descente du Golfe de Gascogne est un peu un long chemin de croix. J'ai pris un tel coup derrière la tête en quelques secondes que j'ai du mal à me reconcentrer. En plus, ça part par devant, inexorablement... Après, ma place n'est presque plus qu'anecdotique."
Sébastien Josse : « Je n’ai jamais été vraiment en phase… »
« Le moins que l’on puisse dire c’est que ça ne s’est pas super bien passé. En fait, je n’ai jamais été vraiment en phase sur cette étape, je n’ai pas bien navigué. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Il y a des courses comme ça où on passe à côté, ça a été mon cas. Et pourtant jusqu’au raz de Sein, je n’étais pas si mal, juste à l’arrière du bon paquet, mais pas largué. Et puis après, j’optionne légèrement dans l’est en compagnie de Nicolas Lunven : rien d’extrême, juste une petite option comme une autre… Petite, mais au final qui me coûte très cher ! Mais bon c’est comme ça. Avec 4 heures de retard, je sais que, sauf miracle, c’est bâché pour le général. Maintenant il reste 3 étapes que je vais prendre les unes après les autres avec en tête le championnat de France mais aussi la volonté de prouver que je vaux beaucoup mieux que cette 39ème place. »
Se tourner vers la suite…
La suite maintenant pour Sébastien et Frédéric c’est cette deuxième étape dont le départ sera donné demain, mardi, de Gijón à destination de Brest. 418 milles vers la pointe bretonne avec l’obligation de laisser à bâbord une marque de passage devant l’embouchure de la Loire. Un parcours en deux temps donc où tout peut se jouer sur les premiers et les derniers milles. Les décollages de Gijon, dans de très faibles airs sont en effet toujours très compliqués à gérer et souvent aléatoires. Les atterrissages à Brest, précédés du toujours décisif passage du Raz de Sein, le sont tout autant. Une étape à suspense donc une fois de plus qui peut, de nouveau, creuser des écarts significatifs à l’arrivée.
Frédéric Rivet : « Un gros piège au départ, un gros piège à l’arrivée… »
« Pour l’instant, tout se présente pour qu’on ait un départ plus que mou ! Il n’y aura quasiment pas de vent demain ce qui va rendre le départ particulièrement délicat à gérer. Les six premières heures, où il va d’abord falloir s’extirper des côtes espagnoles puis se positionner pour négocier au mieux la dorsale, vont donc être déterminantes. Après ça, la remontée jusqu’à St Nazaire puis le passage au milieu des iles bretonnes, même si ce n’est pas facile, c’est plutôt une course de vitesse « standard ». Et puis pour finir, il faudra être devant et attentif pour bien négocier le Raz de Sein : là, tu peux perdre ou gagner 4 heures ! Pour résumer, on peut dire que c’est un peu une étape de vitesse avec un gros piège au départ et un gros piège à l’arrivée. Concernant mon état d’esprit avant le départ, je n’ai pas grand chose à dire, j’ai juste envie d’y aller ! »
Sébastien Josse : « La même que la première en sens inverse… »
« Cette seconde étape c’est un peu la même que la première en sens inverse. Comme sur la première, et finalement comme d’habitude, ceux qui seront devant seront favorisés donc on sait ce qu’on a à faire… Le gros risque, c’est de rester scotché au départ et ensuite de ramer. De toute façon en Figaro, quelle que soit l’étape, il n’y a pas de secret : il faut avoir la vitesse ! Mais la vitesse, c’est d’abord dans la tête que ça se passe. Tout le début de la saison, je l’ai eu et puis sur la première étape, elle n’était pas là. Je vais tout faire pour qu’elle soit de retour demain, je suis motivé, j’ai envie. Maintenant en voile, on n’est jamais sûr de rien… »
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