Face à ce genre de problématique, les uns et les autres réagissent différemment. Il y a ceux qui refusent d’aller tenter le diable, quitte à perdre sur la route ; la gestion de bon père de famille n’a pas que des inconvénients. Elle minimise les risques, garantit une certaine maîtrise de ses choix. Mais il faut bien le reconnaître, la fortune sourit quand même plus souvent aux audacieux. Parmi les tenants de ce décalage, certains le vivent avec fatalisme, voire parfois une certaine confiance. D’autres le subissent, en se disant qu’ils ne peuvent pas rater ce coup-là, mais se rongent les sangs de savoir si leur option s’avèrera payante, question de tempérament.
Pour l’heure, presque toute la flotte a joué de plonger au sud de la route directe en attendant la bascule des vents au nord-est. C’est quand la rotation des vents commencera à se faire qu’il faudra évaluer les routes des uns et des autres. D’autant que le long des côtes de Galice et du Portugal, au sud du cap Villano, les bulletins continuent de parler de régimes de vents de 25 nœuds moyens avec des rafales, promesses de mer croisée, de fatigue accumulée et de quelques jolies figures libres dans un endroit où la mer est souvent courte et vacharde.
Pour d’autres navigateurs, il s’agit avant tout de finaliser les derniers calages : réparer la fiche d’alimentation du GPS, résoudre quelques soucis de charge de batteries, résoudre quelques menues bricoles font aussi partie du lot quotidien des navigateurs. Les Minis sont, par définition, de petites unités et ils demandent beaucoup d’ordre et de méthode. Et parfois, rien ne vaut une bonne journée de navigation pour mettre à mal les plans sophistiqués que l’on avait patiemment échafaudés. C’est ce qu’on appelle le calage des premières vingt-quatre heures.