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Le petit port de Saint-Pierre dans l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon devrait tard ce soir, heure française, mais en fin d’après-midi heure locale, être le théâtre d’une grande et inaccoutumée effervescence, avec l’arrivée groupée et étonnamment resserrée d’au moins 17 grands voiliers, 15 appartenant à la Class40 et deux à la classe Open, de la plus indécise des Transat Québec Saint-Malo. Le passage ces dernières heures sous Terre-Neuve des protagonistes de la course a donné lieu en effet à une étonnante redistribution des cartes, sous l’effet de l’arrivée d’un petit centre dépressionnaire au déplacement quelque peu erratique et qui plonge les navigateurs dans des affres de cogitation. La hiérarchie hier encore d’apparence sinon immuable, au moins solidement établie, a volé en éclat, et les « perdus » du Saint-Laurent jubileront à Saint-Pierre, tandis que les rattrapés du jour envisagent avec philosophie ni plus ni moins qu’un nouveau départ passé l’archipel français du bout du monde. Fabrice Amédéo (Geodis) longtemps aux basques de l’Allemand Riechers (Mare) touche ce soir le bénéfice de ses obstinations en endossant la casaque de leader. Gare cependant, Stéphane Le Diraison (IXBlue) véritablement revenu du diable vauvert cravache fort moins de 3 petits milles sous son vent. À n’en point doutez, Saint-Pierre est ce soir pour tous les amoureux des belles bagarres nautiques, « The place to be ! »
Copyright : Latitude Neige - Longitude Mer
Contourner la « bulle » !
La vedette du jour, sans diminuer en rien les formidables efforts des 103 marins toujours engagés, après plus de 4 jours de course dans la 8ème édition de Québec Saint-Malo, est sans doute cette petite dépression en développement depuis les Iles de la Nouvelle Ecosse et qui paresse en plein sur la route des 24 voiliers de la transat encore concernés par l’Ouest de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le leader toutes classes confondues, Erwan Le Roux sur son trimaran Multi50 FenêtréA Cardinal, est déjà sous le cap Race, à la pointe orientale de Terre-Neuve et entre en solitude Atlantique. Dans son sillage, la bataille est à son paroxysme. Freiné dans sa velléité de prendre le large, le petit groupe leader emmené hier encore par l’Allemand Joerg Riechers a vu sa faible avance fondre comme neige au soleil. Ramené par des vents de secteur ouest-nord-ouest plus soutenus, le gros du peloton est venu mêler ses étraves aux échappés du Saint-Laurent et le classement général provisoire s’en trouve totalement chamboulé. Un troisième leader en 24 heures se fraie un chemin dans les vents mollissants qui bordent le centre de la dépression. Fabrice Amédéo profite pour l’heure de la radicalité des choix d’Aurélien Ducroz (Latitude Neige-Longitude Mer), qui avait brièvement succédé ce matin à Riechers dans le fauteuil décidément bien éjectable du leader. La route plein Sud de Latitude Neige-Longitude Mer s’explique par l’incertain mouvement du centre de la dépression, zone déventée par excellence, que les marins veulent éviter à tout prix mais dont l’identification tant sur l’eau que sur les fichiers s’avère particulièrement ardue. Amédéo suivi de l’un des grands gagnants du jour, Stéphane Le Diraison, tente de forcer le passage plein est, tandis que Riechers s’essaie au grand contournement de la « bulle » par le Sud. Une option pour l’heure positive pour le tenace Hambourgeois qui touche un peu plus de pression d’ouest-sud-ouest et reprend heure après heure du terrain. C’est finalement le tenant du titre Halvard Mabire (Campagne de France), jamais avare d’un bon mot, qui résumait l’ambiance générale cet après-midi : « C’est un beau mer…r ! » L’expérimenté Jacques Fournier (Groupe Picoty) ne dit pas autre chose dans son analyse : « Comment aborder les côtes de Terre-Neuve ? Nous savions que c'était un nouveau sujet à se faire piéger. Donc, prudence ; car nous avions assez subi de revers dans le Saint-Laurent. Stratégie donc : revenir dans le paquet et ensuite adopter une position que nous avons appelée « d'embuscade » tant elle restait incertaine. Toute la nuit fut donc très combative, ne lâchant rien et passant toutes les voiles en revu du code 5, code 0, solent, retour à spinnaker, puis l'inverse, etc, etc, etc… Bilan, quelques 80 milles gagnés en moins de 24 heures sur les bateaux de tête et un regroupement dans un rayon de 20 milles de plus des 2/3 de la course. Pourquoi ? Et bien une zone de dévent sous Terre-Neuve dû à un petit centre dépressionnaire. L'ensemble des bateaux est tombé dans cette zone et nul ne sait, je pense, comment il va en sortir… »
Quelques avaries au programme
Avec quelques spis déchirés, Robert Patenaude sur Persévérence à Percé, Georges Leblanc sur Océan Phénix, spi en lambeaux suite à un départ au tas, des lattes de grand-voile explosés sur Défi Saint-Malo Agglo de Gilles Lamiré, des problèmes sur un safran pour Benoit Pranaudeau sur Transport Cohérance, quelques problèmes de drisses et une girouette arrachée sur le Class40 Bleu d’Eric Tabardel et surtout deux problèmes sur des bouts dehors pour Partouche de Christophe Coatnoan et Mare de Jörge Riechers, ce début de course n’a pas épargné les équipages même si aucun abandon n’est à déplorer. Seule une escale technique est à enregistrer à l’heure actuelle, mais la liste pourrait s’allonger avec Transport Cohérance qui envisage un arrêt à Saint-Pierre et Miquelon. L’Atlantique réservera-t-il d’autres déboires à nos marins ?
Passage à Saint-Pierre et Miquelon
À l’heure actuelle, seuls deux concurrents se sont affranchis du passage à Saint-Pierre et Miquelon et peuvent désormais faire route vers la vieille Europe. Premier de cordée, c’est à 22h30 (heure française) hier soir, qu’Erwan Leroux et son équipage sur le Multi 50 FenêtréA Cardinal ont franchi le passage devant une cinquantaine de personnes massée sur les rives. C’est à 14h (heure française), soit 8h du matin de l’autre côté de l’Atlantique qu’Erik Nigon se présentait à son tour. Avec 15h30 de retard sur FenêtréA Cardinal, Vers un Monde sans Sida est le deuxième voilier toutes classes confondues à arrondir Saint-Pierre. Mais dans un peu moins de 3h c’est un essaim d’abeilles qui va fondre entre les deux îles. (NDLR : Aucun pointage n’est effectué à cet endroit du parcours, c’est un passage balise qui est retenu pour le temps)
Cependant il est très intéressant d’observer que le monocoque de 50 pieds d’Andrea Mura, Vento di Sardegna, sur une route plus directe devrait passer devant Défi Saint-Malo Agglo de Gilles Lamiré, contraint de tirer des bords pour passer les îles. Dans cette manœuvre, il se pourrait bien que le multi de 60 pieds se fasse également doubler par quelques Class40 comme IX Blue de Stéphane Le Diraison et Eole Generation - GDF SUEZ de Sébastien Rogues qui naviguent sur une route quasi directe.
Heureux Saint Pierrais ! Sortez glacières et tabourets (avec parapluies en option) ; la Transat Québec Saint-Malo vous propose dès ce soir (22h heure française et 16h heure canadienne) un formidable défilé de bateaux de course au large !
La vedette du jour, sans diminuer en rien les formidables efforts des 103 marins toujours engagés, après plus de 4 jours de course dans la 8ème édition de Québec Saint-Malo, est sans doute cette petite dépression en développement depuis les Iles de la Nouvelle Ecosse et qui paresse en plein sur la route des 24 voiliers de la transat encore concernés par l’Ouest de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le leader toutes classes confondues, Erwan Le Roux sur son trimaran Multi50 FenêtréA Cardinal, est déjà sous le cap Race, à la pointe orientale de Terre-Neuve et entre en solitude Atlantique. Dans son sillage, la bataille est à son paroxysme. Freiné dans sa velléité de prendre le large, le petit groupe leader emmené hier encore par l’Allemand Joerg Riechers a vu sa faible avance fondre comme neige au soleil. Ramené par des vents de secteur ouest-nord-ouest plus soutenus, le gros du peloton est venu mêler ses étraves aux échappés du Saint-Laurent et le classement général provisoire s’en trouve totalement chamboulé. Un troisième leader en 24 heures se fraie un chemin dans les vents mollissants qui bordent le centre de la dépression. Fabrice Amédéo profite pour l’heure de la radicalité des choix d’Aurélien Ducroz (Latitude Neige-Longitude Mer), qui avait brièvement succédé ce matin à Riechers dans le fauteuil décidément bien éjectable du leader. La route plein Sud de Latitude Neige-Longitude Mer s’explique par l’incertain mouvement du centre de la dépression, zone déventée par excellence, que les marins veulent éviter à tout prix mais dont l’identification tant sur l’eau que sur les fichiers s’avère particulièrement ardue. Amédéo suivi de l’un des grands gagnants du jour, Stéphane Le Diraison, tente de forcer le passage plein est, tandis que Riechers s’essaie au grand contournement de la « bulle » par le Sud. Une option pour l’heure positive pour le tenace Hambourgeois qui touche un peu plus de pression d’ouest-sud-ouest et reprend heure après heure du terrain. C’est finalement le tenant du titre Halvard Mabire (Campagne de France), jamais avare d’un bon mot, qui résumait l’ambiance générale cet après-midi : « C’est un beau mer…r ! » L’expérimenté Jacques Fournier (Groupe Picoty) ne dit pas autre chose dans son analyse : « Comment aborder les côtes de Terre-Neuve ? Nous savions que c'était un nouveau sujet à se faire piéger. Donc, prudence ; car nous avions assez subi de revers dans le Saint-Laurent. Stratégie donc : revenir dans le paquet et ensuite adopter une position que nous avons appelée « d'embuscade » tant elle restait incertaine. Toute la nuit fut donc très combative, ne lâchant rien et passant toutes les voiles en revu du code 5, code 0, solent, retour à spinnaker, puis l'inverse, etc, etc, etc… Bilan, quelques 80 milles gagnés en moins de 24 heures sur les bateaux de tête et un regroupement dans un rayon de 20 milles de plus des 2/3 de la course. Pourquoi ? Et bien une zone de dévent sous Terre-Neuve dû à un petit centre dépressionnaire. L'ensemble des bateaux est tombé dans cette zone et nul ne sait, je pense, comment il va en sortir… »
Quelques avaries au programme
Avec quelques spis déchirés, Robert Patenaude sur Persévérence à Percé, Georges Leblanc sur Océan Phénix, spi en lambeaux suite à un départ au tas, des lattes de grand-voile explosés sur Défi Saint-Malo Agglo de Gilles Lamiré, des problèmes sur un safran pour Benoit Pranaudeau sur Transport Cohérance, quelques problèmes de drisses et une girouette arrachée sur le Class40 Bleu d’Eric Tabardel et surtout deux problèmes sur des bouts dehors pour Partouche de Christophe Coatnoan et Mare de Jörge Riechers, ce début de course n’a pas épargné les équipages même si aucun abandon n’est à déplorer. Seule une escale technique est à enregistrer à l’heure actuelle, mais la liste pourrait s’allonger avec Transport Cohérance qui envisage un arrêt à Saint-Pierre et Miquelon. L’Atlantique réservera-t-il d’autres déboires à nos marins ?
Passage à Saint-Pierre et Miquelon
À l’heure actuelle, seuls deux concurrents se sont affranchis du passage à Saint-Pierre et Miquelon et peuvent désormais faire route vers la vieille Europe. Premier de cordée, c’est à 22h30 (heure française) hier soir, qu’Erwan Leroux et son équipage sur le Multi 50 FenêtréA Cardinal ont franchi le passage devant une cinquantaine de personnes massée sur les rives. C’est à 14h (heure française), soit 8h du matin de l’autre côté de l’Atlantique qu’Erik Nigon se présentait à son tour. Avec 15h30 de retard sur FenêtréA Cardinal, Vers un Monde sans Sida est le deuxième voilier toutes classes confondues à arrondir Saint-Pierre. Mais dans un peu moins de 3h c’est un essaim d’abeilles qui va fondre entre les deux îles. (NDLR : Aucun pointage n’est effectué à cet endroit du parcours, c’est un passage balise qui est retenu pour le temps)
Cependant il est très intéressant d’observer que le monocoque de 50 pieds d’Andrea Mura, Vento di Sardegna, sur une route plus directe devrait passer devant Défi Saint-Malo Agglo de Gilles Lamiré, contraint de tirer des bords pour passer les îles. Dans cette manœuvre, il se pourrait bien que le multi de 60 pieds se fasse également doubler par quelques Class40 comme IX Blue de Stéphane Le Diraison et Eole Generation - GDF SUEZ de Sébastien Rogues qui naviguent sur une route quasi directe.
Heureux Saint Pierrais ! Sortez glacières et tabourets (avec parapluies en option) ; la Transat Québec Saint-Malo vous propose dès ce soir (22h heure française et 16h heure canadienne) un formidable défilé de bateaux de course au large !
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