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Même si les mers du sud et l'océan Austral ne sont pas les zones de navigation préférées de Mike Golding, le skipper de Gamesa les a traversées à de très nombreuses reprises et sait y apprécier les challenges que ces eaux hostiles impliquent.
Photo : © Mike Golding Yacht Racing
Après 23 jours de course dans son 4ème Vendée Globe, Mike est en bonne condition physique et mentale. Il se trouve toujours en 6ème position, solidement ancré dans le trio des 'quinca', comme aime à les appeler la direction de course : l'enthousiaste Jean Le Cam dont l'apparence jovial cache une forte détermination et grande expérience et le très expérimenté et réservé skipper suisse Dominique Wavre. Ils font appel à leurs grandes expériences et meilleures ruses pour suivre le rythme imposé par le groupe leader.
Gamesa a franchit la longitude du cap de Bonne-Espérance à 19h20 le 04 décembre. Le skipper britannique a expliqué a plusieurs reprises que pendant ces longues courses océaniques, le temps semble être suspendu et il faut prendre un à un les points de passages, prendre chaque heure, chaque classement chaque jour comme il vient.
"Je me sens vraiment bien. Je sens que le bateau est également en bonne condition. Et je commence à me dire que nous avons déjà fait une bonne partie du parcours. Pour être tout à fait honnête, j'aimerai que l'encart avec les leaders soit moindre mais nous sommes dans le même système météo qu'eux.
Et nous avons désormais eu à faire à des conditions de navigations extrêmes, comme la nuit dernière, pour nous rappeler que nous ne pouvons pas pousser les bateaux trop fort. Si on regarde comme les trois leaders se tirent la bourre en ce moment, on croise vraiment les doigts pour eux.
Physiquement, le départ de la course a été dur pour moi et j'ai eu du mal à trouver mes marques, mais ça y est maintenant, je suis complètement dedans et prêt à prendre la course à bras le corps.
Si je regarde ce que j'ai fait jusque là, il n'y a pas de grosses erreurs à reporter. Avec un peu de recul, ma décision sur la traversée de la dorsale anticyclonique m'a fait perdre un peu de terrain mais cette décision était la meilleure à prendre à ce moment là. Avec Jean [Le Cam] et Dom [Dominique Wavre] à mes côtés, je me sens en bonne compagnie.
Je dois dire qu'Alex [Thomson, Hugo Boss] fait une très belle course avec un bateau un peu plus vieux. Mais pour le moment, je ne vois pas comment nous, dans ce groupe, pouvons atteindre les vitesses des nouveaux bateaux qui se trouvent dans le groupe de tête."
Tandis que le sujet des portes des glaces restent légèrement épineux, Mike Golding et son équipe sont sans équivoque: avec le degré d'information disponible et la capacité à localiser les glaces en instantané, la direction de course ne peut pas se permettre de laisser les concurrents entrer dans des zones à risques.
Graham Tourell, Boat captain de Gamesa expliquait : "Nous devons prendre en compte que la course a déjà perdu deux IMOCA 60 dans des collisions avec des bateaux de pécheurs, prendre le moindre risque de perdre d'autres bateaux avec les glaces serait vraiment imprudent de la part de la direction de course. Les glaces se trouvent vraiment très nord pour le moment, à seulement 150 miles au sud du parcours, donc la direction de course doit faire son maximum pour empêcher la flotte d'aller dans cette zone.
En 2004, Mike était juste derrière Seb Josse [VMI] quand le français a heurté un growler. Je me rappelle d'une conversation avec Mike sur le sujet et il disait que la meilleure décision à prendre était d'aller exactement à ce même endroit car ce qui était sûr est que le growler n'y serait plus. La glace peut faire des centaines de miles par jour donc tout ce que le skipper peut faire est jeter un coup d'oeil à l'information qui lui ai envoyé, accepter que celle ci n'est immédiatement plus valable et surtout garder ses yeux bien grands ouverts."
Gamesa a franchit la longitude du cap de Bonne-Espérance à 19h20 le 04 décembre. Le skipper britannique a expliqué a plusieurs reprises que pendant ces longues courses océaniques, le temps semble être suspendu et il faut prendre un à un les points de passages, prendre chaque heure, chaque classement chaque jour comme il vient.
"Je me sens vraiment bien. Je sens que le bateau est également en bonne condition. Et je commence à me dire que nous avons déjà fait une bonne partie du parcours. Pour être tout à fait honnête, j'aimerai que l'encart avec les leaders soit moindre mais nous sommes dans le même système météo qu'eux.
Et nous avons désormais eu à faire à des conditions de navigations extrêmes, comme la nuit dernière, pour nous rappeler que nous ne pouvons pas pousser les bateaux trop fort. Si on regarde comme les trois leaders se tirent la bourre en ce moment, on croise vraiment les doigts pour eux.
Physiquement, le départ de la course a été dur pour moi et j'ai eu du mal à trouver mes marques, mais ça y est maintenant, je suis complètement dedans et prêt à prendre la course à bras le corps.
Si je regarde ce que j'ai fait jusque là, il n'y a pas de grosses erreurs à reporter. Avec un peu de recul, ma décision sur la traversée de la dorsale anticyclonique m'a fait perdre un peu de terrain mais cette décision était la meilleure à prendre à ce moment là. Avec Jean [Le Cam] et Dom [Dominique Wavre] à mes côtés, je me sens en bonne compagnie.
Je dois dire qu'Alex [Thomson, Hugo Boss] fait une très belle course avec un bateau un peu plus vieux. Mais pour le moment, je ne vois pas comment nous, dans ce groupe, pouvons atteindre les vitesses des nouveaux bateaux qui se trouvent dans le groupe de tête."
Tandis que le sujet des portes des glaces restent légèrement épineux, Mike Golding et son équipe sont sans équivoque: avec le degré d'information disponible et la capacité à localiser les glaces en instantané, la direction de course ne peut pas se permettre de laisser les concurrents entrer dans des zones à risques.
Graham Tourell, Boat captain de Gamesa expliquait : "Nous devons prendre en compte que la course a déjà perdu deux IMOCA 60 dans des collisions avec des bateaux de pécheurs, prendre le moindre risque de perdre d'autres bateaux avec les glaces serait vraiment imprudent de la part de la direction de course. Les glaces se trouvent vraiment très nord pour le moment, à seulement 150 miles au sud du parcours, donc la direction de course doit faire son maximum pour empêcher la flotte d'aller dans cette zone.
En 2004, Mike était juste derrière Seb Josse [VMI] quand le français a heurté un growler. Je me rappelle d'une conversation avec Mike sur le sujet et il disait que la meilleure décision à prendre était d'aller exactement à ce même endroit car ce qui était sûr est que le growler n'y serait plus. La glace peut faire des centaines de miles par jour donc tout ce que le skipper peut faire est jeter un coup d'oeil à l'information qui lui ai envoyé, accepter que celle ci n'est immédiatement plus valable et surtout garder ses yeux bien grands ouverts."
Message reçu de Mike le 04 Décembre à 21h
"24 heures horribles dans des vagues énormes et effrayantes. Le bateau a, et continu a, prendre de sacrés coups dans ces conditions. J'ai seulement à reporter quelques dégâts mineurs tels que la casse du tambour d'enrouleur de gennaker qui s'est décroché et a causé quelques dégâts à l'avant, certainement juste des éraflures mais il pourrait y avoir un peu de délimitation, je ne suis pas inquiet c'est un endroit très solide. Une des protections de dérive est sortie et a cassé donc le ballast sous le vent se remplie et doit être vidé constamment. La fuite dans le tableau arrière est plus pénible, j'ai pas mal d'eau qui rentre dans le bateau et avec les sauts et les mouvements, cette eau est passée par dessus la prochaine cloison. Je pourrais fermer la porte mais j'aime voir ce qui se passe.
Pour le reste, système de quille, voile, mât, accastillage de pont et skipper, on a pas mal souffert : c'est un sévère passage de Bonne Espérance et il n'y a aucun moyen d'y échapper. C'est en fait du à une mer très formée à cause du courant qui fait face au vent. L'eau est chaude et nous y retrouvons des poissons volants (que nous ne voyons normalement jamais dans le sud) et des galères portugaises (petite espèce très colorée de méduse) qu'il vaut mieux éviter dans le cockpit.
La compression de la flotte que nous attendions se transforme en une sérieuse extension du groupe de tête, très décevant. Il faut que je fasse avancer le bateau du mieux que je peux, malgré les conditions, au cas où l'anticyclone arrive plus/ moins vite que prévu et me permette de passer avec eux. J'en doute maintenant, mais ça vaut le coup d'essayer."
Graham Tourell, Boat Captain de Gamesa fait un point sur la situation météorologique de cette fin de semaine
"Si nous analysons les prochains jours, il semble que le groupe de poursuivants va avoir du pain sur la planche pour rattraper les leaders, car la météo les emmènent tranquillement vers la prochaine porte des glaces de Crozet. C'est en fait une course de vitesse pure, et comme on peut le voir, il y a deux nombreux miles à engranger! Mike fait tout ce qu’il peut pour rester dans ce système météo qui devrait l’emmener directement à Crozet, mais il y a encore un risque d’être décroché de l’anticyclone et rester derrière. Je lui ai parlé ce matin et il est dans un vent de 12 nœuds de sud-sud ouest et Gamesa avance à 15-18 nœuds, ce qui est bon signe. Si on regarde les fichiers GRIB de plus près, il devrait faire un peu plus d’ouest, mais il a l’air de s’accrocher. Les 24 prochaines heures seront critiques.
Tandis que le vent fort s'installe dans le sud ouest, il attendra parfois 35 à 40 noeuds. Comme nous l'ont déjà dit les skippers, certains ont déjà expérimenté ces fortes rafales, mais c'est principalement l'état de la mer et les vagues qui rendent la vie très inconfortable à bord.
À chaque édition du Vendée Globe, nous regardons les bateaux faire leurs premiers pas dans les mers du Sud et nous regardons avec stupéfaction la violence des efforts sur les bateaux et se demandons combien de temps ces allures peuvent être maintenues.
La réponse est simple et clair… ces gars là ont la capacité physique et mentale de maintenir de telles vitesses jusqu'au Cap Horn. La question est donc 'qui se verra essuyer un revers par Madame Chance' ?
L'ajout de la porte des glaces Amsterdam par la direction de course n'est pas anodin. De là, il semble que la flotte pourra enfin plonger vers le sud et les 50èmes tandis qu'ils se dirigeront vers le sud de l'Australie et de la Nouvelle Zélande."
"24 heures horribles dans des vagues énormes et effrayantes. Le bateau a, et continu a, prendre de sacrés coups dans ces conditions. J'ai seulement à reporter quelques dégâts mineurs tels que la casse du tambour d'enrouleur de gennaker qui s'est décroché et a causé quelques dégâts à l'avant, certainement juste des éraflures mais il pourrait y avoir un peu de délimitation, je ne suis pas inquiet c'est un endroit très solide. Une des protections de dérive est sortie et a cassé donc le ballast sous le vent se remplie et doit être vidé constamment. La fuite dans le tableau arrière est plus pénible, j'ai pas mal d'eau qui rentre dans le bateau et avec les sauts et les mouvements, cette eau est passée par dessus la prochaine cloison. Je pourrais fermer la porte mais j'aime voir ce qui se passe.
Pour le reste, système de quille, voile, mât, accastillage de pont et skipper, on a pas mal souffert : c'est un sévère passage de Bonne Espérance et il n'y a aucun moyen d'y échapper. C'est en fait du à une mer très formée à cause du courant qui fait face au vent. L'eau est chaude et nous y retrouvons des poissons volants (que nous ne voyons normalement jamais dans le sud) et des galères portugaises (petite espèce très colorée de méduse) qu'il vaut mieux éviter dans le cockpit.
La compression de la flotte que nous attendions se transforme en une sérieuse extension du groupe de tête, très décevant. Il faut que je fasse avancer le bateau du mieux que je peux, malgré les conditions, au cas où l'anticyclone arrive plus/ moins vite que prévu et me permette de passer avec eux. J'en doute maintenant, mais ça vaut le coup d'essayer."
Graham Tourell, Boat Captain de Gamesa fait un point sur la situation météorologique de cette fin de semaine
"Si nous analysons les prochains jours, il semble que le groupe de poursuivants va avoir du pain sur la planche pour rattraper les leaders, car la météo les emmènent tranquillement vers la prochaine porte des glaces de Crozet. C'est en fait une course de vitesse pure, et comme on peut le voir, il y a deux nombreux miles à engranger! Mike fait tout ce qu’il peut pour rester dans ce système météo qui devrait l’emmener directement à Crozet, mais il y a encore un risque d’être décroché de l’anticyclone et rester derrière. Je lui ai parlé ce matin et il est dans un vent de 12 nœuds de sud-sud ouest et Gamesa avance à 15-18 nœuds, ce qui est bon signe. Si on regarde les fichiers GRIB de plus près, il devrait faire un peu plus d’ouest, mais il a l’air de s’accrocher. Les 24 prochaines heures seront critiques.
Tandis que le vent fort s'installe dans le sud ouest, il attendra parfois 35 à 40 noeuds. Comme nous l'ont déjà dit les skippers, certains ont déjà expérimenté ces fortes rafales, mais c'est principalement l'état de la mer et les vagues qui rendent la vie très inconfortable à bord.
À chaque édition du Vendée Globe, nous regardons les bateaux faire leurs premiers pas dans les mers du Sud et nous regardons avec stupéfaction la violence des efforts sur les bateaux et se demandons combien de temps ces allures peuvent être maintenues.
La réponse est simple et clair… ces gars là ont la capacité physique et mentale de maintenir de telles vitesses jusqu'au Cap Horn. La question est donc 'qui se verra essuyer un revers par Madame Chance' ?
L'ajout de la porte des glaces Amsterdam par la direction de course n'est pas anodin. De là, il semble que la flotte pourra enfin plonger vers le sud et les 50èmes tandis qu'ils se dirigeront vers le sud de l'Australie et de la Nouvelle Zélande."
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