Les prévisions météo de la zone des Canaries ont effet obligé les deux skippers de Vale Inco Nouvelle Calédonie à abandonner leur option Sud. L’archipel espagnol était noyé dans une mer d'huile, sans vent : il aurait été trop laborieux de viser cet objectif.
Patience et longueur de temps
Dimanche après-midi, le duo a donc raisonnablement remis de l’Ouest dans sa route. Mais, là encore, le vent s’est évanoui. Yves et Lionel ont dû traverser une « dorsale », zone sans vent qui marque la transition entre deux systèmes météorologiques. Alors, depuis dimanche dernier, le duo caledo-vendéen ne cesse de travailler sur les réglages pour exploiter le moindre souffle, en tirer le meilleur…
Dans ces cas là, les heures sont bien longues en mer, mais les deux complices se sont fait une raison : « Rien ne sert de s’énerver : quand c'est pétole c'est pétole ! Mais les fichiers météo ne l'avaient pas prévue celle-là ! Lionel a passé des heures sur l'ordinateur ces derniers jours à étudier la météo... Quoiqu’il en soit, il est clair que notre petite escale à La Corogne nous a bien détruit la course... Mais nous restons combatifs ! L'important pour nous désormais est de réaliser une belle traversée, nous sommes toujours en course, c'est cela qui compte. »
Au près, sur la route
Depuis ce mercredi, le Class40 Vale Inco Nouvelle Calédonie évolue au près, comme le gros de la flotte, sur une route Sud Ouest, rapprochante du but. La brise devrait forcir demain, jeudi. Vendredi elle sera beaucoup plus faible mais toujours de secteur Sud Ouest, soit pile sur l’axe de la route. Un nouveau long bord de près se profile donc à l'horizon pour les skippers de la transat France-Mexique. En fin de semaine le flux devrait s’orienter au secteur Sud : les concurrents pourront enfin ouvrir un peu les voiles, les étraves cesseront de cogner dans les vagues.
Les alizés enfin ?
Et, à partir de dimanche, une nouvelle zone de transition sera le signe – enfin – du retour des alizés sur l’Atlantique. Là, Yves, Lionel et l’ensemble des concurrents de la Solidaire du Chocolat encore en course devraient pouvoir hisser leurs spis et glisser vers les Antilles.
D’ici là, patience et longueur de temps sont toujours d’actualité sur cette transat aux conditions météorologiques exceptionnelles qui ont encore fait une victime hier avec un 8e abandon.
Message spécial d’Yves pour les enfants calédoniens
« Lundi dernier, après bon quart de nuit à surveiller l'air de rien les cargos (il y en a partout ! Ce doit être les périodes de départ en vacances !), je vois un gros sac poubelle bleu accroché dans le safran tribord ! Après avoir essayé de le fondre d'un regard noir et déterminé, je me suis résolu à l’attraper avec la gaffe… Mais une heure plus tard, c’est un bidon en plastique à la dérive qui croisait notre route.
Je m’attends même à re-croiser le réfrigérateur que j’avais vu flotter entre deux eaux à mon retour d’Horta cet été…
En tout cas ce ne sont sûrement pas les enfants de Nouvelle Calédonie qui ont jeté ça dans la mer ! »