Depuis plusieurs jours, Jacques et Jean-Edouard réussissent à se faufiler entre les grains, affichant régulièrement de belles vitesses. Hier encore, le duo du Class40 groupe Picoty filait à près de 10 nœuds lorsque leurs poursuivants pourtant à priori dans le même système météo glissaient un ou deux nœuds moins vite…
« On a fait boule de flipper entre les grains pendant toute la matinée avant de pouvoir trouver un échappatoire. L'après midi s'est passée comme prévue avec très peu d'air. La bonne nouvelle est venue en fin de journée : les fichiers météo nous annonçaient pétole et nous avons eu du vent, nous étions à 10 et 12nds de vitesse en route directe ! Donc on prend ! On en profite, car nos amis Chiliens et Anglais (respectivement 6e et 7e à quelques 170 milles (300km) devant groupe Picoty, ndr) sont collés après le passage de St Barth. Cela nous permet de revenir sur eux, même s’il nous faudra nous aussi, dès demain, négocier cette bulle . »
Barbuda, St Christopher, St Barth…
Ce lundi, en effet, à quelques dizaines de milles de Saint Barthélemy, porte de passage obligatoire de la solidaire du Chocolat, les deux complices de groupe Picoty doivent composer avec des vents faibles. Ce matin, Jacques et Jean-Edouard longent la côte Est de l’île de Barbuda afin de remonter Nord vers St Barthélemy.
Après trois semaines, 22 jours et 22 nuits exactement, d’une course éprouvante, sentir une présence terrestre, détecter des parfums, déceler des musiques, apprécier la compagnie d'oiseaux de mer et croiser des pêcheurs ne doit pas être désagréable… mais la course est bel et bien omniprésente dans l’esprit des deux skippers. Le tourisme sera pour plus tard !
« La situation météo, n'est pas très claire et évolue très vite. La tempête tropicale IDA, actuellement sur le Yucatan (là où nous allons !), perturbe le flux d'alizés des Caraïbes. Une fois St Barth franchi, nous essaierons de repartir vers le Sud le plus vite possible afin d’échapper à cette bulle sans vent située derrière l'arc antillais. Nous allons devoir trouver notre chemin au milieu d'îles paradisiaques : Barbuda, Antigua… Si tout va bien, nous allons reprendre des milles sur les Chiliens et les Anglais. Pour cela il va falloir encore et encore être le pied au planché, prendre des risques pour tenir le plus de toile le plus longtemps possible, malgré les grains. »
Une nouvelle course commence !
La nuit prochaine (en fin d’après-midi aux Antilles), le Class40 groupe Picoty entrera en mer des Caraïbes. Ce passage d’une mer à une autre relance la course et la motivation des équipages. Le Golfe du Mexique, berceau des dépressions Atlantique, est une zone météo très perturbée. La Mer des caraïbes et l'entrée dans le Golfe du Mexique sont aussi des terrains de jeu totalement nouveau pour l’ensemble des concurrents de la Solidaire du Chocolat.
Cette dernière semaine de course promet donc d'être à la fois pimentée côté tactique et parfumée d'une délicieuse saveur nommée aventure. De quoi relever encore cette transat France-Mexique déjà chargée d'émotions et de souvenirs forts !
Positions du 9 novembre à 8h00
1 Initiatives – Novedia Tanguy De Lamotte Adrien Hardy à 984.67 milles de l’arrivée
2 Cheminées Poujoulat Bruno Jourdren Bernard Stamm à 113.5 milles des premiers
3 Telecom Italia Giovanni Soldini Pietro D'Ali à 115.82 milles des premiers
4 Cargill-MTTM Damien Seguin Armel Tripon à 298.91 milles des premiers
5 Palanad 2 Tim Wright Nicko Brennan à 371.23 milles des premiers
6 Desafio Cabo de Hornos Felipe Cubillos Daniel Bravo Silva à 480.84 milles des premiers
7 40 degrees Peter Harding Miranda à 489.81milles des premiers
8 Groupe Picoty Jacques Fournier Jean-Edouard Criquioche à 660.15 milles des premiers
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Crédit photo : Bertrand Duquenne
Le groupe Picoty, mécène de l’association « Les Toiles Enchantées »
L’association « Les Toiles Enchantées » a pour objectif de proposer aux enfants hospitalisés de véritables séances de cinéma dans l’enceinte même de l’hôpital.
Pour les enfants, ces petites parenthèses d’émotions et de bonheur sont autant des bulles d’oxygène et d’évasion. Chaque séance est aussi une belle et rare occasion de rencontrer les autres enfants hospitalisés près d’eux.