« Belle et douce nuit très appréciée et propice à la récupération. La lune est pleine dans un ciel clair agrémenté de nuages blancs. Cela donne une mer argentée amplifiant un relief bien apaisé. La visibilité sur le pont est comme en plein jour. Il fait doux au point de passer la nuit en bermuda et tee-shirt. Le bateau glisse en surf sous spinnaker sans choc et laissant un long sillage blanc… », écrivait Jacques la nuit dernière.
Quel soulagement et quel contraste avec les jours précédents ! Et heureusement car ni le matériel ni les hommes n’auraient pu tenir très longtemps le rythme infernal de cette première moitié de course.
Le décor change mais les souvenirs restent
Le tempo de la Solidaire du Chocolat va désormais être bien différent : depuis deux jours déjà, la survie a fait place à la stratégie et à la technique.
Mais le souvenir du dernier front essuyé en début de semaine dernière est encore extrêmement vif dans les mémoires et dans les corps aussi, épuisés, de Jacques et Jean-Edouard : « j'étais au milieu d'un enfer que je n'avais jamais connu, dans lequel je n'avais plus de référence. Je me devais simplement d'occulter cette idée, cette évidence, que la situation était en train de se barrer en couil... Éviter de penser aux chocs que je ressentais et que le bateau encaissait, oublier le mât, oublier la coque, se battre à chaque vague, croire que c'est possible et se persuader qu'on en est capable... Je sais qu'il va me falloir du temps, non pas pour oublier, mais pour accepter les images de cette tempête », se souvient Jean-Edouard.
Réparations en série et repos obligatoire
Malgré le choc et la fatigue, les deux complices ont immédiatement profité des calmes qui ont suivi pour réparer. Leur grand voile d'abord : une réparation à suspens, avec une première couture de fortune qui lâche. Ils ne baissent pas les bras, jamais… La deuxième tentative sera la bonne. Là encore, le soulagement est immense… et Jacques et Jean-Edouard sont très vite passés à la réparation suivante ! Leur priorité désormais est aussi de reprendre forces et repos. Cette première moitié de transat exceptionnellement violente a laissé d’inévitables traces : « on a les muscles saturés d’acide et la réserve de sommeil en liquidation judiciaire ! Mais on est encore en course, il n’y a plus de gros temps à affronter alors un seul objectif : à DONF ! »
Endurance et anticipation
Avec encore 3000 milles à parcourir, soit l’équivalent d’une transat France Antilles « classique » la course est loin d’être finie ! Des calmes sont attendus à l’approche de l’arc antillais, les écarts devraient logiquement se réduire au sein du « top ten ». Ensuite, il y aura la traversée de la mer des Antilles, une inconnue à découvrir et à maîtriser au fur et à mesure. Enfin, même loin des tempêtes, la bonne gestion du matériel et des hommes sera l’une des clés de l’issue de cette transat. Les bateaux, les gréements et les marins ont souffert et la route est encore longue. Le seul fait d’être toujours en course et à l’attaque après avoir essuyé cinq dépressions est cependant déjà une belle victoire.
Les premiers concurrents sont attendus d’ici une semaine à Saint Barthélemy, point de passage obligatoire de cette transat France Mexique, ensuite, la flotte aura encore 5 à 6 jours de course jusqu’à Progreso.
Le groupe Picoty, mécène de l’association « Les Toiles Enchantées »
L’association « Les Toiles Enchantées » a pour objectif de proposer aux enfants hospitalisés de véritables séances de cinéma dans l’enceinte même de l’hôpital. Pour les enfants, ces petites parenthèses d’émotions et de bonheur sont autant des bulles d’oxygène et d’évasion. Chaque séance est aussi une belle et rare occasion de rencontrer les autres enfants hospitalisés près d’eux.
L’équipage du Class40 groupe Picoty : un duo de complices
Calme à l’extérieur, Jacques est en permanence en mouvement, dedans... Entreprenant, à l’écoute, constructif, sportif Jacques va de l’avant, toujours. Aucune montagne ne l’empêche d’avancer. Toute sa vie professionnelle, il l’a vécue en homme libre, indépendant. Depuis qu’il est à la retraite, Jacques va chercher son besoin de liberté et d’indépendance en mer, tandis qu’il continue d’entreprendre au sein de la Class40 qu’il préside avec bonheur et efficacité.
Jean-Edouard Criquioche ne vit pas sa vie, il la dévore et la déguste en même temps ! Curieux de tout, il entreprend, tout le temps. S’il n’a pas un défi à relever, il s’ennuie. Aujourd’hui, le défi majeur de ce père de famille et exploitant de cinéma, c’est la course au large avec notamment en ligne de mire un tour du monde en 2011. Ce Normand est également impliqué depuis 2 ans avec l’énergie qui le caractérise dans le développement de la Class40.