« Il pleut depuis le matin, il est 23h30 locale, ce mercredi, nous sommes dans la bannette à écouter la pluie tomber : comme prévu le téléphone sonne et une douce voix presque mexicaine nous dit « the sail is ok, rendez-vous au même endroit que ce matin dans 3/4h… biip, biip, biip » c'est sûrement moi qui ait coupé court dans mon demi sommeil.
Un petit peu d'eau chaude, je réveille Yves, et on prépare la tenue de combat car il pleut toujours. Les outils dans la poche les gants de docker dans l'autre, nous voilà partis la frontale à poste pour 200 mètres de pontons vides, ou presque : les gouelles et quelques bateaux nous regardent bizarrement.
Nous arrivons sur le grand parking vide et grillagé. A l'entrée, au fond, deux phares brillent sous la pluie mais restent derrière la barrière : le gardien de nuit a disparu… à force de klaxoner la « mexicaine » fini par réveiller le vigile qui arrive grimaçant, en uniforme, et sous la pluie.
La voiture vient au milieu du parking sous les projecteurs et ouvre le coffre. Nous palabrons un peu et nous sortons la grand voile pliée sur le béton trempé. Nous la déplions pour constater le bon boulot de la voilerie de SADA, tout est clair.
Nous allons nous retrouver "like two lonesome poor cowboy" devant 75 m² de toile remplis d'eau étalés sur le sol. Beatriz nous embrasse avec un regard à la fois d'admiration mais surtout de pitié !
Il est 0h45 locale nous attaquons la remise en place des lattes et des embouts, chargement sur deux chariots et direction le bateau. Les mêmes mouettes sourient en nous voyant passer dégoulinant de pluie…
Le vent est absent, on en profite pour remonter les chariots en hissant la voile, contrôler tout, remettre les bosses de ris etc.
3h heures locale, tout est prêt. Une soupe, un bout de pain et de saucisson et nous voilà prêts. A 2h TU, nous quittons La Corogne, sous les applaudissements des mouettes et des goélands qui, comme nous, se rappelleront longtemps de cette journée (22h de stop) moche mais efficace.
Il est 5 h, nous tirons des bords vers le cap Finistere, contents d'être repartis. Il ne reste plus qu'à nous remettre dans le match. Merci à tous pour vos encouragements par mails, SMS et téléphone, cela nous a aidé à être efficaces ! »
Hier, au plus dur de l’escale, Yves confiait que sans ses partenaires, les enfants de Nouvelle Calédonie, ceux du Collège René Guy Kadou de Saint Brévin les Pins, les petits d’1 Maillot pour la Vie, ils n’auraient pas pu trouver toute l’énergie nécessaire pour aller de l’avant… Merci à eux !
A 6h ce jeudi matin, le Class40 Vale Inco Nouvelle Caledonie est à 300 milles des premiers, il reste encore 4700 milles soit 8700 km à parcourir, la transat ne fait que commencer…