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C’est le pot au noir avant l’heure pour le duo Maître CoQ. Pendant six heures cette nuit, le monocoque rouge et blanc a été prisonnier d’un énorme grain. Sous la pluie, Jérémie Beyou et Christopher Pratt ont bataillé, manœuvré, changé de voiles, réglé leur bateau… en vain. Impossible de s’extirper de cette emprise grise, dépourvue de vent. Pourtant, leur belle option ouest devait justement porter ses fruits au petit jour. « Nous avions, je pense, repris les commandes de la flotte à 3h du matin » , explique Christopher. Il reste encore 3700 milles (6800 km) à négocier sur cette Transat Jacques Vabre, le duo vient de retrouver une belle vitesse : ce n’est que partie remise !


Photo : Yvan Zedda
Photo : Yvan Zedda
À 11 heures ce mercredi, le duo Maître CoQ pointe en 4e position de la flotte Imoca de la Transat Jacques Vabre, à une cinquantaine de milles du leader. Jérémie et Christopher filent à 12 – 14 nœuds… La course vient de repartir pour eux, car, pendant six longues heures cette nuit, ils ont bataillé dans une large zone sans vent, sous un nuage digne du pot au noir (zone de transition entre les deux hémisphères, où de gros grains génèrent soit de violentes bourrasques, soit une absence totale de vent).

Le piège gris
En général, un grain passe. Les marins en subissent ses effets pendant quelques dizaines de minutes, une heure au plus… six heures, c’est exceptionnel. Jérémie et Christopher ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir été piégés. Le duo de Safran, en tête hier, est dans leur sillage.
À la mi-journée, enfin, le speedomètre de Maître CoQ a repris de la hauteur : Jérémie et Christopher sont plus remontés que jamais pour revenir sur la tête de flotte.

Équateur en vue
Le duo Maître CoQ avait opté hier pour une option assez marquée à l’ouest. Ce décalage reste judicieux. En effet, le pot au noir, qu’ils devraient atteindre d’ici deux à trois jours, est en général plus actif près des côtes africaines. Alors, maintenant que le soleil est revenu sur le pont de Maître CoQ et que l’alizé souffle à nouveau dans ses voiles, ils vont tout faire pour exploiter cet atout « ouest ».

Jérémie Beyou et Christopher Pratt, co-skippers Maître CoQ : « Nous sommes depuis 6 heures sous un grain. Nous ne savons pas quand cela va s’arrêter, cela ne correspond pas aux fichiers météo. En revanche, ce qui est sûr c’est que nous avons perdu beaucoup de terrain cette nuit, c’est dommage.
À 3h ce matin, nous étions revenus en tête de flotte grâce à notre option Ouest, quand ce grain est arrivé. Depuis, nous sommes sur le pont, tous les deux, pour tenter de nous sortir de là. Rien à faire pour l’instant.
La route est encore longue, le bateau et les bonhommes sont à 100% de leur potentiel et il y a aura d’autres opportunités stratégiques, mais l’urgence pour l’instant est de continuer à faire face pour s’extirper de ce nuage !
»

Positions du 13 novembre à 11h
1. Cheminées Poujoulat à 3648,4 milles de l’arrivée,
2. PRB à 3,76 milles du premier,
3. Macif à 24,62 milles du premier,
4. Maître CoQ à 56,83 milles du premier,
5. Safran à 61,32 milles du premier.

L’alizé
Un ciel pommelé, une longue houle du large, une chaude brise soutenue et régulière, des poissons-volants pour compagnons de voyage… Voilà le tableau idyllique que l’on se fait généralement de la navigation dans l’alizé.
Ce n’est souvent pas aussi rose. Ce flux typique des zones intertropicales (de secteur nord-est dans l’hémisphère nord et sud-est dans l’hémisphère sud) est un vent de surface généré par la rotation de la terre et par la circulation de l’air chaud de l’Équateur et celui plus frais des zones subtropicales (l’air chaud de l’Équateur monte, il est remplacé par de l’air plus frais : cela créé un flux).
Il suffit cependant que l’anticyclone des Açores soit situé très sud pour « casser » cette belle harmonie. Ou, inversement, s’il est très nord, de petites dépressions tropicales se forment aux Antilles et glissent vers l’ouest : sur la route dite « des alizés » (idem dans l’hémisphère sud).

Mis à part le grain atypique rencontré cette nuit par le duo Maître CoQ, les concurrents de cette Transat Jacques Vabre 2013 sont gâtés par l’alizé : il souffle régulièrement et fort, depuis les côtes portugaises jusqu’à l’approche du pot au noir.

Rédigé par Les Sables d'Olonne Info le Jeudi 14 Novembre 2013 à 15:43 Facebook Twitter LinkedIn Google Viadeo Pinterest
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