Pendant plus de 30h, Jean-Christophe Caso et Rémi Beauvais ont été freinés par une grande bâche plastique transparente venue se coincer en haut de leur quille. Ils ont tout testé pour comprendre d'où venait leur soudain déficit de cap et de vitesse. Ils ont bien sûr pensé à la quille, regardé par la trappe de sécurité, tenté des marches arrière, au cas où... mais rien ne changeait. La bâche, transparente, ne se voyait presque pas et elle était si bien coincée que les marches arrière ne suffisaient pas à la déloger. Ne voyant d'autres explications, les deux marins ont fini par plonger leur caméra dans l'eau pour filmer l'appendice.

Une vidéo qui a dévoilé la fameuse bâche. Il a ensuite fallu attendre que les conditions soient suffisamment sécuritaires pour que Rémi puisse plonger et dégager le déchet pour le remonter à bord.

Pendant ce temps, le groupe de tête avait pris suffisamment d'avance pour ne plus être rattrapable. Mais cela n'a pas empêché la Picoline et son équipe de cravacher à nouveau pour gagner un maximum de milles, de temps et, si possible aussi, de places au classement.
D'ailleurs, une fois ce gros problème réglé, le duo n'a fait que regagner, doucement, mais sûrement, du terrain.

L'important est d'apprendre et de progresser. Tout au long de cette épreuve aller-retour entre la Vendée et les Açores, le bateau a été poussé à fond dans différentes conditions, et il a montré son bon potentiel.
Cette course à étape qui autorise les changements d'équipiers a aussi permis à Jean-Christophe de travailler d'une autre façon aux côtés de Rémi, de découvrir d'autres méthodes et une autre vision de la course...
Autant de points de points positifs et constructifs pour la suite. Et la suite s'appelle la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 3 novembre prochain.

Jean-Christophe Caso, skipper Groupe Picoty : « C'est très dommage cette histoire de bâche plastique parce qu'on était bien partis, on était en position pour attaquer et jouer avec le groupe de tête. On a pourtant très rapidement pensé à cette hypothèse, mais on ne la voyait pas comme elle était transparente. On a perdu du temps et des milles... Ensuite on a tout de suite remis du charbon, on a bien cravaché : on était 10 milles derrière Momemtum Ocean Racing hier et on arrive 3 milles devant lui aujourd'hui ! C'est malgré tout satisfaisant. On sait que l'on peut faire marcher le bateau. Et puis avec Rémi j'ai appris beaucoup aussi, il a une autre façon d'appréhender la course. C'est toujours très enrichissant de partager. »

Jean-Christophe Caso et Aymeric Chappellier participeront à de nouvelles séances d'entraînement fin août et cet automne, avant de faire route, fin octobre vers Le Havre, ville de départ de la Transat Jacques Vabre.