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Ils étaient murmurants. Voici qu’ils redonnent de la voix. Ce n’est pas encore un véritable hurlement, mais un cri de rappel aux marins du Vendée Globe pour leur dire : "vous êtes toujours ici, dans le Grand Sud". À 2000 milles du Cap Horn, la dépression subtropicale qui a remplacé le gigantesque anticyclone du Pacifique, restitue aux Cinquantièmes leur réputation de latitudes hostiles.
Il y a du vent, de la mer, il fait froid, les bateaux faiblement toilés et les marins chaudement habillés se font brinquebaler.
Après presque 10 jours de valse soporifique avec les hautes pressions, les solitaires avaient presque oublié qu’ils étaient en territoire hostile et doivent se réhabituer à ces conditions plus typiques des mers australes. « C’est dingue l’ampleur du contraste d’un jour à l’autre » reconnait Boris Herrmann (7e) dans une vidéo envoyée ce lundi matin. « J’ai déjà presque oublié comment c’était hier. Et il faut vraiment être fort dans sa tête parce que chaque jour, on est projeté dans quelque chose de nouveau. Il y a cette anxiété permanente de devoir régler sans cesse le bateau. Sortir de sa sieste pour modifier les voiles, encore et toujours. Mieux vaut ne pas trop y penser, mais je peux dire que je me sens fatigué mentalement » reconnaissait le marin allemand dans un triste sourire.
Isabelle Joschke (5e), emmitouflée sous de multiples couches de vêtements, évoquait elle aussi ce changement brutal : " La nuit dernière ça tapait énormément. J’ai même eu le mal de mer tellement je n’avais plus l’habitude ! ». Et d’avouer une lourde fatigue physique qui l’empêche de renvoyer la bonne toile.
Même écho chez Benjamin Dutreux (10e) dont l’impératif est de reprendre des forces après une ascension dans le mât pour affaler son J2 déchiré en deux, une grimpette dans la mer formée qui l’a transformé en poupée de chiffon dangereusement balloté entre l’espar, et sa voile d’avant. Il s’en sort contusionné et groggy, épuisé par ce gros coup de stress.
Bestaven s’offre un matelas pour ses 48 ans
En ce 28 décembre, aux commandes de la course, Yannick Bestaven, aurait pu se réjouir de souffler ses 48 bougies. Mais le skipper de Maître CoQ n’a pas le coeur à la fête non plus. Dans la lumière rouge de son habitacle (c’était la nuit pour lui lorsqu'il a été joint en visio pour l’émission du Vendée Live), le Rochelais se fait secouer comme un prunier et ses yeux fatigués trahissent son désir : « Il me tarde de sortir des mers du Sud » confesse-t-il.
À l’avant de la dépression qui s’est formée autour du fameux point Nemo - l’endroit de la planète le plus éloigné de toute terre émergée -, Yannick est dans le dur, au portant, certes, mais avec 40 nœuds de vent de Nord-Ouest et une mer de face. Sa position lui garantit de conserver son trône - un siège qu’il occupe depuis 12 jours -, et d’augmenter son matelas d’avance sur son dauphin Charlie Dalin, ralenti au centre de la dépression. Mais à ce stade du parcours, tout le monde veut d’abord arriver en un seul morceau au Cap Horn. Alors on ne fanfaronne pas.
De près ou de loin, cette dépression concerne les 14 premiers bateaux qui naviguent tous dans des vents soutenus, à des vitesses flirtant avec les 20 nœuds. Et on n’en finit pas de s’extasier devant le spectacle d’une meute aussi compacte après plus de 15 000 milles de navigation. 387 milles seulement séparent le premier du 10e. En comparaison, cet écart s’élevait à plus 5700 milles il y a quatre ans ! Or, les rangs pourraient encore se resserrer et les positions faire le yoyo à mesure que la troupe progressera vers le Cap Horn (passage des premiers prévu le 2 janvier) et vers une nouvelle dépression !
Pause technique envisagée pour Le Diraison
Le ventilateur austral est également en marche pour le reste des monocoques qui progressent tant bien que mal vers l’Est dans le train perturbé. C’est même Arnaud Boissières (16e) qui, à la longitude de la Nouvelle-Zélande, détient la palme de la meilleure progression en 24 heures (414 milles).
Derrière, Stéphane Le Diraison (19e) a mis sa course sur pause. Son chariot de hook de grand voile est cassé. Il envisage de s’abriter sous le vent de l’île Macquarie – comme l’avait fait avant lui Louis Burton - pour tenter de réparer. Time for Oceans est actuellement 150 milles dans le Nord-Ouest de cette réserve naturelle vers laquelle il progresse à petite vitesse, grand-voile affalée sur le pont.
Enfin, Alexia Barrier (25e) a sorti le champagne au petit matin (heure française) pour célébrer son passage du Cap Leeuwin. Ari Huusela est le prochain sur la liste.
Ouverture dans le passage de Drake
Le terrain de jeu s’ouvre de part et d’autre du Cap Horn ! En relation avec CLS (Collecte Localisation Satellite), chargé de la surveillance des glaces pour le Vendée Globe, la Direction de Course a descendu 9 des 11 points de la Zone d’Exclusion Antarctique. Cette opération permet d’élargir significativement - 180 milles au lieu de 85 - le couloir de circulation autorisé entre le Cap Horn et l’Antarctique, autrement appelé passage de Drake. Même ouverture pour le début de la remontée vers les îles Falkland avec une marge de 100 milles supplémentaires.
Il y a du vent, de la mer, il fait froid, les bateaux faiblement toilés et les marins chaudement habillés se font brinquebaler.
Après presque 10 jours de valse soporifique avec les hautes pressions, les solitaires avaient presque oublié qu’ils étaient en territoire hostile et doivent se réhabituer à ces conditions plus typiques des mers australes. « C’est dingue l’ampleur du contraste d’un jour à l’autre » reconnait Boris Herrmann (7e) dans une vidéo envoyée ce lundi matin. « J’ai déjà presque oublié comment c’était hier. Et il faut vraiment être fort dans sa tête parce que chaque jour, on est projeté dans quelque chose de nouveau. Il y a cette anxiété permanente de devoir régler sans cesse le bateau. Sortir de sa sieste pour modifier les voiles, encore et toujours. Mieux vaut ne pas trop y penser, mais je peux dire que je me sens fatigué mentalement » reconnaissait le marin allemand dans un triste sourire.
Isabelle Joschke (5e), emmitouflée sous de multiples couches de vêtements, évoquait elle aussi ce changement brutal : " La nuit dernière ça tapait énormément. J’ai même eu le mal de mer tellement je n’avais plus l’habitude ! ». Et d’avouer une lourde fatigue physique qui l’empêche de renvoyer la bonne toile.
Même écho chez Benjamin Dutreux (10e) dont l’impératif est de reprendre des forces après une ascension dans le mât pour affaler son J2 déchiré en deux, une grimpette dans la mer formée qui l’a transformé en poupée de chiffon dangereusement balloté entre l’espar, et sa voile d’avant. Il s’en sort contusionné et groggy, épuisé par ce gros coup de stress.
Bestaven s’offre un matelas pour ses 48 ans
En ce 28 décembre, aux commandes de la course, Yannick Bestaven, aurait pu se réjouir de souffler ses 48 bougies. Mais le skipper de Maître CoQ n’a pas le coeur à la fête non plus. Dans la lumière rouge de son habitacle (c’était la nuit pour lui lorsqu'il a été joint en visio pour l’émission du Vendée Live), le Rochelais se fait secouer comme un prunier et ses yeux fatigués trahissent son désir : « Il me tarde de sortir des mers du Sud » confesse-t-il.
À l’avant de la dépression qui s’est formée autour du fameux point Nemo - l’endroit de la planète le plus éloigné de toute terre émergée -, Yannick est dans le dur, au portant, certes, mais avec 40 nœuds de vent de Nord-Ouest et une mer de face. Sa position lui garantit de conserver son trône - un siège qu’il occupe depuis 12 jours -, et d’augmenter son matelas d’avance sur son dauphin Charlie Dalin, ralenti au centre de la dépression. Mais à ce stade du parcours, tout le monde veut d’abord arriver en un seul morceau au Cap Horn. Alors on ne fanfaronne pas.
De près ou de loin, cette dépression concerne les 14 premiers bateaux qui naviguent tous dans des vents soutenus, à des vitesses flirtant avec les 20 nœuds. Et on n’en finit pas de s’extasier devant le spectacle d’une meute aussi compacte après plus de 15 000 milles de navigation. 387 milles seulement séparent le premier du 10e. En comparaison, cet écart s’élevait à plus 5700 milles il y a quatre ans ! Or, les rangs pourraient encore se resserrer et les positions faire le yoyo à mesure que la troupe progressera vers le Cap Horn (passage des premiers prévu le 2 janvier) et vers une nouvelle dépression !
Pause technique envisagée pour Le Diraison
Le ventilateur austral est également en marche pour le reste des monocoques qui progressent tant bien que mal vers l’Est dans le train perturbé. C’est même Arnaud Boissières (16e) qui, à la longitude de la Nouvelle-Zélande, détient la palme de la meilleure progression en 24 heures (414 milles).
Derrière, Stéphane Le Diraison (19e) a mis sa course sur pause. Son chariot de hook de grand voile est cassé. Il envisage de s’abriter sous le vent de l’île Macquarie – comme l’avait fait avant lui Louis Burton - pour tenter de réparer. Time for Oceans est actuellement 150 milles dans le Nord-Ouest de cette réserve naturelle vers laquelle il progresse à petite vitesse, grand-voile affalée sur le pont.
Enfin, Alexia Barrier (25e) a sorti le champagne au petit matin (heure française) pour célébrer son passage du Cap Leeuwin. Ari Huusela est le prochain sur la liste.
Ouverture dans le passage de Drake
Le terrain de jeu s’ouvre de part et d’autre du Cap Horn ! En relation avec CLS (Collecte Localisation Satellite), chargé de la surveillance des glaces pour le Vendée Globe, la Direction de Course a descendu 9 des 11 points de la Zone d’Exclusion Antarctique. Cette opération permet d’élargir significativement - 180 milles au lieu de 85 - le couloir de circulation autorisé entre le Cap Horn et l’Antarctique, autrement appelé passage de Drake. Même ouverture pour le début de la remontée vers les îles Falkland avec une marge de 100 milles supplémentaires.
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