En 2012, soyons nous memes
Tout ce que je nous souhaite, pour 2012, c’est d’être nous-mêmes. Ces dernières années, nous nous sommes tant habitués à la guerre, à l’intolérance, au chômage, à la crise, aux mesquineries politiques, aux discours sans saveur ni sens, à la pauvreté, aux catastrophes naturelles... Il semble que rien ne puisse plus nous émouvoir si cela ne nous touche pas personnellement.
Cependant, tout ce qui bouge en nous nous vient de “l’autre”. L’autre induit le “JE” et le “JEU” non seulement de notre comportement social mais aussi le jeu de notre propre personnalité - Ce nœud d’influences, de références, de lieux communs, d’idées toutes faites et de pensées rares... où nous cherchons désespérément à nous situer, à nous reconnaître.
Nous pourrions tant dire sur ce que nous ne sommes pas que nous finirions par nous reconnaître.
Qui suis-je, moi, me fixant un itinéraire probable parmi les faits et gestes, les paroles, les écrits et les images des autres ?
C’est l’autre qui dit que je suis un artiste, un mercenaire, un mec bien, un bon français... L’autre le dit, et moi, dans mon infinie modestie, je me tends vers ce miroir.
Que suis-je réellement si l’autre ne me qualifie pas. Seul dans ma tanière, que suis-je ?
Les bêtes se reconnaissent en tant que telles, existent et fonctionnent pour leur survie ; d’instinct. Moi, avec le peu d’instinct qui me reste, sans les autres, je ne suis même pas une bête et je ne peux l’être car, paraît-il, j’ai une “âme” !
Mon âme ne serait-elle donc pas l’émergence de la vitalité des autres ?
D’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, de ma Vendée profonde ou d’un coin de rue de Paris, j’ai puisé ma substance pour être ce que je suis. Je l’ai puisé dans les rencontres, les livres et les arts - des premiers temps à aujourd’hui - je ne suis qu’une hyène s'acharnant sur des lambeaux de cultures séculaires pour naître et n’être.
J’ai souvent ce sentiment d’être l’autre de moi-même et cela se révèle dans ces moments ou je ne suis pas suffisamment attentif aux autres et qu’il m’arrive de prétendre me suffire à moi-même - d’être le centre de ma tribu, le gardien-sorcier d’un territoire cerné par les autres.
Quand les autres deviennent mon enfer, je ne suis pas très loin de n’être plus “humain”. Je me surveille encore mais... un jour... peut-être... comme certains... je finirai par perdre mon humanité, je finirai par oublier que je suis le fruit des influences et des différences et... sans doute... je ne serai plus rien.
Le concept “d’identité nationale” me navre et m’échappe totalement tant je dois ma propre identité à Tahar Ben Jelloun, Norman Mailer, Kerouac, Picasso, Klee, Pollock... et Karima, la secrétaire que j’ai eu pendant des années.
L’autre nous délimite, nous “illimite”. Mais il s’avère, au quotidien, que nous ne savons plus gérer que les limites et la médiocrité.
Cette tendance qui consiste à exclure l’autre et à lui attribuer nos propres faillites - le sentiment que j’ai de collaborer à ce forfait - me laisse supposer que de tout temps j’ai appartenu à une race inférieure ; moi qui ne suis que l’autre de l’autre méprisé.
C’est ainsi que je commence l’année, peut-être pas très gai, mais il fallait que je remette MES/NOS pendules à l’heure et ne pas oublier d’où nous venons pour aller où nous allons... je vais bientôt voter...
toutes les chroniques dans www.jeanlouisrenaudin.com
Cependant, tout ce qui bouge en nous nous vient de “l’autre”. L’autre induit le “JE” et le “JEU” non seulement de notre comportement social mais aussi le jeu de notre propre personnalité - Ce nœud d’influences, de références, de lieux communs, d’idées toutes faites et de pensées rares... où nous cherchons désespérément à nous situer, à nous reconnaître.
Nous pourrions tant dire sur ce que nous ne sommes pas que nous finirions par nous reconnaître.
Qui suis-je, moi, me fixant un itinéraire probable parmi les faits et gestes, les paroles, les écrits et les images des autres ?
C’est l’autre qui dit que je suis un artiste, un mercenaire, un mec bien, un bon français... L’autre le dit, et moi, dans mon infinie modestie, je me tends vers ce miroir.
Que suis-je réellement si l’autre ne me qualifie pas. Seul dans ma tanière, que suis-je ?
Les bêtes se reconnaissent en tant que telles, existent et fonctionnent pour leur survie ; d’instinct. Moi, avec le peu d’instinct qui me reste, sans les autres, je ne suis même pas une bête et je ne peux l’être car, paraît-il, j’ai une “âme” !
Mon âme ne serait-elle donc pas l’émergence de la vitalité des autres ?
D’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, de ma Vendée profonde ou d’un coin de rue de Paris, j’ai puisé ma substance pour être ce que je suis. Je l’ai puisé dans les rencontres, les livres et les arts - des premiers temps à aujourd’hui - je ne suis qu’une hyène s'acharnant sur des lambeaux de cultures séculaires pour naître et n’être.
J’ai souvent ce sentiment d’être l’autre de moi-même et cela se révèle dans ces moments ou je ne suis pas suffisamment attentif aux autres et qu’il m’arrive de prétendre me suffire à moi-même - d’être le centre de ma tribu, le gardien-sorcier d’un territoire cerné par les autres.
Quand les autres deviennent mon enfer, je ne suis pas très loin de n’être plus “humain”. Je me surveille encore mais... un jour... peut-être... comme certains... je finirai par perdre mon humanité, je finirai par oublier que je suis le fruit des influences et des différences et... sans doute... je ne serai plus rien.
Le concept “d’identité nationale” me navre et m’échappe totalement tant je dois ma propre identité à Tahar Ben Jelloun, Norman Mailer, Kerouac, Picasso, Klee, Pollock... et Karima, la secrétaire que j’ai eu pendant des années.
L’autre nous délimite, nous “illimite”. Mais il s’avère, au quotidien, que nous ne savons plus gérer que les limites et la médiocrité.
Cette tendance qui consiste à exclure l’autre et à lui attribuer nos propres faillites - le sentiment que j’ai de collaborer à ce forfait - me laisse supposer que de tout temps j’ai appartenu à une race inférieure ; moi qui ne suis que l’autre de l’autre méprisé.
C’est ainsi que je commence l’année, peut-être pas très gai, mais il fallait que je remette MES/NOS pendules à l’heure et ne pas oublier d’où nous venons pour aller où nous allons... je vais bientôt voter...
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