Dix mois après Standard and Poor's, l'agence d'évaluation Moody's a privé lundi à son tour la France de la note financière d'excellence AAA, deux spécialistes de la finance à l’EDHEC décortiquent les agences de Notation et se proposent à leur tour de les noter. Obtiendraient-elles le Triple A ?
Pour Philippe Véry, Professeur de stratégie au Département Hommes & Marchés de l'EDHEC et Emmanuel Métais, Directeur MBA EDHEC : « Les avis émis par les agences restent des opinions et qu’ils convient de ne pas prendre ces opinions pour argent comptant.»
« Pour étudier la crédibilité des notations des agences de notation, évaluons leur capacité de prédiction sur un évènement bien précis. Choisissons les « acquisitions d’entreprises » ou OPA, par exemple. Lorsqu’une entreprise annonce une acquisition, les agences émettent un avis immédiat sur l’évolution du risque de défaut de l’acquéreur après la transaction. Dans les semaines ou les mois qui suivent, cette position initiale peut être soit maintenue, soit ajustée par une révision de l’avis, voire un changement de note. Nous avons étudié 126 opérations d’acquisition réalisées entre 2002 et 2006, pour éviter les périodes de crise durant lesquelles les prédictions sont plus complexes et n’ avons sélectionné qu’une agence pour éviter toute source d’hétérogénéité dans les méthodes de notation. Verdict : 4 fois sur 10(42%) l’agence de notation révise sa position initiale moins de 2 ans après l’acquisition et dans 20% des cas, l’agence change même d’avis seulement un an après le premier avis. Ainsi les avis formulés à l’annonce des acquisitions ne se révèlent fiables que dans moins de 6 cas sur 10 ! Un tel taux de défaut de prévision mérite-t-il, dans l’absolu, un triple A ? »
Pour Philippe Véry, Professeur de stratégie au Département Hommes & Marchés de l'EDHEC et Emmanuel Métais, Directeur MBA EDHEC : « Les avis émis par les agences restent des opinions et qu’ils convient de ne pas prendre ces opinions pour argent comptant.»
« Pour étudier la crédibilité des notations des agences de notation, évaluons leur capacité de prédiction sur un évènement bien précis. Choisissons les « acquisitions d’entreprises » ou OPA, par exemple. Lorsqu’une entreprise annonce une acquisition, les agences émettent un avis immédiat sur l’évolution du risque de défaut de l’acquéreur après la transaction. Dans les semaines ou les mois qui suivent, cette position initiale peut être soit maintenue, soit ajustée par une révision de l’avis, voire un changement de note. Nous avons étudié 126 opérations d’acquisition réalisées entre 2002 et 2006, pour éviter les périodes de crise durant lesquelles les prédictions sont plus complexes et n’ avons sélectionné qu’une agence pour éviter toute source d’hétérogénéité dans les méthodes de notation. Verdict : 4 fois sur 10(42%) l’agence de notation révise sa position initiale moins de 2 ans après l’acquisition et dans 20% des cas, l’agence change même d’avis seulement un an après le premier avis. Ainsi les avis formulés à l’annonce des acquisitions ne se révèlent fiables que dans moins de 6 cas sur 10 ! Un tel taux de défaut de prévision mérite-t-il, dans l’absolu, un triple A ? »