La collision entre un minibus et un poids lourd, le 24 mars, a fait douze morts près de Moulins dans l’Allier. L’accident a eu lieu sur la Route Centre-Europe Atlantique (RCEA), l’une des plus fréquentée et des plus dangereuses de France.
Certains élus locaux dénoncent l’irresponsabilité de l’Etat. Le secrétaire d’Etat aux Transports se défend en expliquant que la RCEA concentre plus de 100 millions d’investissement. « Le scandale, c’est que ces investissements viennent beaucoup trop tard », réagit Maitre Jehanne COLLARD, avocate des victimes de la route.
« Cela fait vingt ans que l’on dénonce cette Route de la Mort, ce cimetière à deux voies. Pendant vingt ans, on a fait la sourde oreille, on a tergiversé, on a laissé la situation empirer avec le développement du trafic. Puis on s’est aperçu que les caisses publiques étaient vides et qu’il fallait faire appel au privé. Les études de faisabilité vont seulement commencer et rien ne sera achevé avant 2025. Pendant ce temps, des hommes, des femmes continuent à périr. Il y a une semaine, on a déjà eu un blessé grave. Le 3 mars, c’était une animatrice de Montceau qui est morte. Le 21 février on a déploré quatre blessés. Un tel massacre programmé, c’est effarant »
« Je suis heureuse de voir que des élus locaux réagissent enfin, qu’ils évoquent eux-mêmes le risque de responsabilité pénale des décideurs publics. Mais tous les gouvernements successifs sont responsables. Tout le monde s’est refilé la patate chaude. Pour que ces scandales cessent, il faut en finir avec les fonctionnaires de l’Equipement qui sont à la fois juges et parties. Il faut instituer une agence indépendante qui expertise les infrastructures routières dangereuses et contraignent les pouvoir publics à agir. Je souhaite que les élus qui protestent aujourd’hui, défendent maintenant cette réforme indispensable. Sinon le massacre va continuer au vu et au su de tous. »