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Conrad Colman peaufine son gréement de fortune
Le skipper Néo-Zélandais, qui a démâté dans la nuit de vendredi à samedi, est toujours en train de fabriquer le gréement le plus sûr possible. Sa femme Clara l'a eu brièvement au téléphone et Conrad lui a expliqué qu'il avait découpé sa grand voile et l'avait installée sur sa bôme, mais qu'il voulait terminer le mieux possible son système de gréement avant de hisser son espar et de tenter de faire route au vent arrière, dans des conditions favorables : « mer belle, beau temps, soleil, vent léger et portant ». On s'attend à le voir repartir d'un instant à l'autre, espérons dès aujourd'hui pour profiter de ce vent de Sud qui doit s'essouffler sous trois jours.
Une centaine de milles dans le Nord-Ouest des Açores, la situation météo est plus complexe pour le jeune suisse Alan Roura (La Fabrique, 13e). Certes il a retouché un peu de vent et progresse maintenant à environ 10 nœuds, après avoir été copieusement ralenti dans le Sud d'une petite dépression. Mais il a encore devant son étrave au moins une zone de transition avec des vents faibles, laquelle pourrait barrer sa progression vers le golfe de Gascogne.
Rich Wilson (Great American IV, 14e), Didac Costa (One Planet One Ocean, 15e) et Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys, 16e), bien plus au Sud, n'ont pas encore ce genre de soucis. Ils ont même une belle opportunité de se caler entre l'Ouest de l'anticyclone et le Sud de la grosse dépression qui arrive de Terre Neuve. En faisant cela, ils pourront affiner leur angle et décider à l'avance quelle force de vent ils sont prêts à accepter : un peu moins de vent et de mer sur leur droite, un peu plus fort et plus rapide sur leur gauche. Ils ne devraient en tous cas pas subir de violente tempête, celle-ci se décalant dans leur Nord. De ce point de vue, la situation est favorable pour ces trois bateaux, mais pas au point d'imaginer revenir sur Alan Roura, qui a certes une trajectoire complexe à gérer mais dispose tout de même de 455 milles d'avance sur Rich Wilson, presque 700 sur Didac Costa et plus de 800 sur un Romain Attanasio qui a concédé un peu de terrain à son confrère espagnol : 120 milles d'écart.
Alizés pour les deux derniers
Quant aux deux skippers qui ferment la marche, tous deux naviguent au chaud dans les alizés… mais pas les mêmes, puisqu'ils sont chacun de part et d'autre du Pot au noir. Pieter Heerema (No Way Back, 17e) est dans les alizés de l'hémisphère Nord, qui soufflent du Nord-Est. Sébastien Destremau (TechnoFirst-FaceOcean, 18e) évolue, lui, dans les alizés de l'hémisphère Sud, lesquels soufflent en provenance du Sud-Est. Des conditions plutôt agréables pour ces deux marins qui ont attaqué eux aussi ce midi leur 101e jour de course… et qui en ont encore quelques poignées à vivre en mer avant de refermer la porte de ce huitième Vendée Globe. Pieter Heerema évolue au milieu de l'Atlantique, à un peu plus de 2800 milles des Sables d'Olonne (soit près de 5200 kilomètres terriens). Sébastien Destremau, lui, est en train d'en terminer avec la remontée du vaste Brésil. Il a réussi à démarrer son moteur ce midi et donc va pouvoir recharger les batteries du bord. Mais il a toujours une voie d'eau dans le compartiment moteur, ce qui va le contraindre à faire une halte technique dans l'archipel de Fernando de Noronha, jeudi ou vendredi.