Transmanche Express
Sur la ligne, Groupe Bel, FenêtréA-Cardinal et Initiatives-Alex Olivier réalisent un excellent départ. Mais 4 milles et quelques empannages plus loin, ils n’ont déjà plus l’avantage. Après 15 minutes de course, le Multi50 Crêpes Whaou! , le 60 pieds Imoca Virbac-Paprec 3 et le Class40 ERDF Des Pieds et des Mains sont les premiers, dans leur catégorie respective, à doubler la bouée du Général Metzinger. Le passage à la marque des multicoques lancés à plus de 20 nœuds est spectaculaire. Les centaines de spectateurs qui s’étaient donné rendez-vous sur les falaises du cap de la Hève et sur la plage du Havre n’en ont rien raté aux jumelles !
Deux bateaux ont connu quelques contrariétés pendant cette phase de départ. Cheminées Poujoulat et Banque Populaire, en délicatesse avec leur gennaker, seront contraints de naviguer sous solent et perdront d’emblée quelques longueurs.
Au pointage de 17h00, ils étaient aussi deux nœuds moins rapides que le trio de tête composé de PRB, Virbac-Paprec 3 et Groupe Bel. En Multi50, Crêpes Whaou ! et Actual ouvraient le bal tandis qu&rsq uo;en Class40, les « gros bras » Yannick Bestaven et Eric Drouglazet (Aquarelle.com) imprimaient leur rythme aux méditerranéens Thierry Bouchard et Gilles Berenger ( Comiris Pole Santé Elior) et aux Anglais Ned Collier Wakefield/Sam Goodchild (Concise 2).
Pour tous, c’est désormais parti pour un grand « tout droit » en Manche, sur un bord (bâbord), vent de travers, à haute vitesse, en direction de la pointe sud-ouest de l’Angleterre.
Nuit sportive et humide
Sous un ciel de plus en plus couvert, la demi-lune aura du mal à percer l’obscurité de cette première nuit en mer, bien noire… et blanc he. Les tandems auront en effet du mal à fermer l’œil. Ce soir, au large de la pointe du Cotentin, un front va les cueillir : le vent va monter autour de 35/40 nœuds, la pluie tomber en abondance et la mer se creuser franchement. Il faudra anticiper la réduction de voilure et ne pas se laisser emporter par la vitesse pour préserver le matériel. Mais ce ne sera pas la seule difficulté nocturne. La Manche est le lieu où le trafic maritime est le plus dense au monde. Les concurrents de la Transat Jacques Vabre ont l’obligation d’éviter les dispositifs de séparation de trafic mais ils croiseront forcément des cargos sur leur route. Il faudra donc rester très vigilant. Une chose est sûre, cette chevauchée en Manche sera rapide et sauvage. Demain matin, à la pointe de l’Angleterre, il fera jour. Au sortir de la Manche, on fera peut-ê tre le bilan des premiers bobos…
Ils ont dit :
Les déclarations des marins avant le départ…
Marc Thiercelin – Luc Alphand, DCNS :
Luc : C’est ma première Transat donc je me pose pas mal de questions. On va avoir un premier tiers assez musclé, mais je suis impatient de partir. Il est temps que nous prenions la mer car nous sommes ici depuis le 21 octobre, ça fait long.
Marc : Je suis un peu tendu, mais c’est dans le bon sens. Je sui s encore plus dans la course. La phase de départ est délicate, mais je me projette pour après. C’est vraiment sur l’eau que l’on va se retrouver pour mobiliser nos forces et affronter les conditions. Je vais faire attention à Luc et inversement.
Luc : C’est mal damé au départ, il faudra faire attention. Ça va nous prendre un jour ou deux pour nous mettre dans la course. »
Mike Golding (GBR), Gamesa : « Je suis excité… nerveux et excité. Peu importe le nombre de départs qu’on prend dans sa vie, on est toujours nerveux le jour même, on pense à un million de choses : ce qu’on a pu éventuellement oublier. Mais le bateau est bien pré paré. Les gars ont fait un super boulot en peu de temps. »
Christophe Coatnoan, Partouche : « Je n’ai rien d’autre à faire à terre que de suivre le briefing météo et écouter les consignes pour la procédure de départ. Ensuite, je saute dans mes bottes et je file en mer. La situation est bizarre. Le fait de reporter le départ est une bonne décision, mais nous nous sommes retrouvés deux jours sans rien faire. J’ai passé ces deux journées à regarder la météo, encore et encore. Hâte de partir. »
Yann Elies, Safran : « La dernière choses que je vais faire : c’est de mettre les petite s affaires que j’ai à terre, mon jean et mes chaussures, dans le sac pour que ça arrive à la maison. Passer un petit coup de fil à ma femme, c’est la dernière personne que j’ai envie d’appeler. Sans doute, il y aura une dernière interview avant de quitter le quai (rire). L’ambiance est totalement différente. C’est beaucoup plus feutré, beaucoup plus calme. J’ai l’impression d’être un peu plus reposé. Samedi dernier, il y avait beaucoup de stress, on était pas mal sous pression. Je préfère cette ambiance-là, je me sens beaucoup plus serein à partir maintenant que si on avait eu à partir dimanche dernier. »
Jérémie Beyou, Virbac-Paprec 3 : « La dernière chose que je va is faire avant de monter à bord ? Tout d’abord, ça va être de remercier toute l’équipe pour tout le boulot qu’ils ont fait. Ensuite appeler ma femme pour lui faire un dernier petit bisou avec un téléphone où le son passe normalement. Ce départ, c’est un peu particulier : le village est démonté, c’est un peu cafardeux comme ambiance, du coup l’émotion est moins présente, mais on ressent presque plus le stress. Ça fait deux jours qu’on attend, on a hâte de partir maintenant. C’est un peu comme d’habitude, ce qu’il y a autour de toi t’échappe assez rapidement. »
Les positions le 2 novembre 2011 à 17h00 :
Imoca
1- PRB (Riou/Destremau) à 4701 milles de l’arrivée
2- Virbac-Paprec3 (Dick/Beyou) ) 0,3 mille du leader
3- Groupe Bel (De Pavant/Regniau) à 0,6 milles
Multi50
1- Crêpes Whaou ! (Escoffier/Koch) à 5266,4 milles de l’arrivée
2- Actual (Le Blévec/Manuard) à 0,3 mille du leader
3- Maît re Jacques (Fecquet/Escoffier) à 2 milles
Class40
1- Aquarelle.com (Bestaven/Drouglazet) à 4705,9 milles de l’arrivée
2- Comiris Pôle Santé Elior (Bouchard/Bérenger) à 1,7 milles du leader
3- Concise 2 (Collier Wakefield/Goodchild) à 1,7 milles