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Nandor Fa attendu demain matin aux Sables d'Olonne
Cela fait maintenant plus de 93 jours que les marins encore en course bataillent seuls dans un milieu hostile et un espace pour le moins restreint. De quoi se décourager… Mais ce n'est pas le genre des hommes engagés dans ce défi autour du monde. Tous sont des battants, à l'image de Nandor Fa (Spirit of Hungary) qui est tout proche du grand bonheur : terminer le Vendée Globe à la 8e place. Un dernier écueil se dresse sur sa route : la traversée du golfe de Gascogne dans un vent maniable mais néanmoins soutenu. Nandor est attendu sur la ligne d'arrivée demain dans la matinée, après un peu moins de 94 jours de mer. Une superbe performance pour ce Hongrois de 63 ans qui était devenu, en 1993, le premier étranger à terminer un Vendée Globe, en 128 jours. Vingt-quatre ans plus tard, il va boucler son deuxième tour du monde en solo en trois tentatives (abandon en 1996-1997).
Derniers jours musclés pour Eric Bellion et Conrad Colman
Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) est plus que jamais en passe de devenir le premier bizuth à terminer ce Vendée Globe 2016-2017. Mais que ces derniers jours sont compliqués ! Rappelons qu'Eric ne peut plus démarrer son moteur et doit donc uniquement compter sur ses hydrogénérateurs pour produire l'indispensable énergie du bord. Il doit donc se restreindre, notamment au niveau des communications, et ce n'est sûrement pas un hasard s'il n'a pas pu être joint en vacation ces deux derniers jours… Pour ne rien simplifier, les conditions s'annoncent musclées sur la fin de parcours. Eric et son premier poursuivant Conrad Colman (Foresight Natural Energy) vont en effet être propulsés dans le golfe de Gascogne par une belle dépression. Relégué à 300 milles, Colman aura sans doute du mal à revenir sur Bellion. Quoi qu'il en soit, le skipper néo-zélandais pourra être fier en décrochant une place dans le Top 10 pour sa première participation qui aura été pour le moins animée et riche en rebondissements.
A la latitude des Canaries, Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) doivent négocier une zone de vent faible avant de prendre le train de dépressions qui les accompagnera jusqu'à l'arrivée. L'écart entre eux n'est que d'une cinquantaine de milles, alors qu'il leur reste environ 2000 milles à parcourir pour rallier les Sables d'Olonne où ils sont attendus dans une dizaine de jours, entre le 17 et le 19 février. Plus de 500 milles derrière, Alan Roura continue de filer bon train dans les alizés. Le benjamin Suisse a encore deux semaines à patienter avant de toucher terre. Il maintient une avance confortable sur le doyen Américain Rich Wilson (Great American IV) qui distance ses deux poursuivants, englués dans le Pot au noir.
Didac Costa/Romain Attanasio : le duel le plus incertain de cette fin de Vendée Globe !
Didac Costa (One Planet One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) ont franchi l'équateur ce matin avec seulement une heure d'écart, et ce, après plus de 93 jours de mer… Mais leur joie de retrouver l'hémisphère Nord a été de courte durée car ils sont désormais englués dans le Pot au noir. « Je galère, il y a zéro nœuds de vent, je suis à la barre, totalement arrêté », nous racontait ce midi Romain. « Il y a pas mal de mer donc ça bouge dans tous les sens. Ce n'est que mon troisième passage du Pot au noir mais il est à chaque fois différent. Depuis hier c'est vraiment tout gris, bouché de partout. Ce n'est pas très engageant et j'espère qu'il va se passer quelque chose car sinon ça va être difficile de sortir de là… Didac (Costa) est juste devant moi, nous naviguons à vue. »
Il ne reste donc plus que deux concurrents dans l'hémisphère Sud. Pieter Heerema (No Way Back) poursuit sa remontée plein nord au large du Brésil, dans un alizé bien stable. Il devrait franchir l'équateur d'ici trois jours. Quant à Sébastien Destremau, il a subi un problème de grand-voile : le chariot s'est désolidarisé de la latte au niveau du troisième ris. Le skipper de TechnoFirst-faceOcean a donc dû affaler sa GV sur le pont et bricoler durant plusieurs heures dans 30 nœuds de vent et sur une mer formée. Mais tout est rentré dans l'ordre pour Sébastien qui poursuit son chemin, à plus de 5000 milles de l'arrivée. Tout vient à point à qui sait attendre…