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Le meeting du Bourget, un tournant dans la campagne ?
Les effets de la séquence ouverte lors du meeting de François Hollande au Bourget semblent pour le moment relativement faibles sur les intentions de vote de premier tour recueillies par le candidat socialiste qui ne gagne qu'un point sur la semaine, terminant à 28%.
Mais au-delà de ce seul indicateur, tout se passe comme si cet épisode majeur et très fortement médiatisé avait contribué à un début de cristallisation de l'opinion, faisant entrer la campagne présidentielle dans une nouvelle phase. En attestent deux indicateurs :
On relève d'abord que la sûreté du choix des électeurs s'agissant de leur intention de vote de premier tour s'est renforcée, passant de 57% à 62% en 4 jours.
Dans le même temps, l'évolution est forte s'agissant des pronostics de victoire qui donnent désormais à François Hollande 20 points d'avance sur Nicolas Sarkozy (39% pronostiquent la victoire du candidat socialiste contre 19% celle du président sortant), alors qu'il ne le distançait que de 7 points en début de semaine. Certainement les doutes évoqués par le président lui-même quant à sa capacité à l'emporter ont-ils catalysé les effets de la dynamique ouverte par François Hollande au Bourget, rendant de plus en plus probable aux yeux des Français une victoire socialiste en mai prochain. De surcroît, François Hollande apparait cette semaine comme le candidat ayant mené la meilleure campagne. Avec 31% de citations (+7 points par rapport à la semaine dernière), il devance François Bayrou (27%) et Marine le Pen (17%), précédemment en tête. Les ambiguïtés liées au statut de Nicolas Sarkozy, candidat probable non déclaré et par-là ne faisant pas campagne, sont patentes à travers cet indicateur : seul 1 électeur sur 10 (-2 points) estiment qu'il mène cette semaine la meilleure campagne.
L'incertitude sur l'ordre d'arrivée au premier tour se renforce
La situation se complique d'autant plus pour Nicolas Sarkozy qu'il a cette semaine encore perdu du terrain dans les intentions de vote au premier tour. Crédité de 25% le lundi 16 janvier, il ne l'est plus que de 23,5% une semaine plus tard et de 22% ce jour. Ainsi, l'écart avec François Hollande est passé de 4,5 points à 6 points en une semaine. Un indicateur sociodémographique symbolise la perte de terrain du président de la République : il fait désormais jeu égal avec François Hollande chez les retraités (31% d'intentions de vote pour l'un et l'autre) alors même que cette catégorie constitue un pan essentiel de son électorat.
Plus préoccupant encore pour le président sortant, Marine Le Pen a légèrement progressé dans le même temps, et en fin de semaine, la candidate frontiste, forte de 20,5% des intentions de vote, n'est plus qu'à 1,5 point de Nicolas Sarkozy, soit dans la marge d'erreur des résultats publiés. L'incertitude quant à la qualification de l'actuel locataire de l'Elysée se renforce donc. Marine Le Pen dépasse Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote de toutes les tranches d'âge intermédiaires, de 25 à 64 ans, s'impose également parmi les habitants des zones rurales, et le domine largement au sein des catégories populaires. Seuls les plus jeunes, les plus âgés, ou encore les cadres et professions libérales sont nettement plus nombreux à choisir Nicolas Sarkozy que la candidate du FN.
Dans ce contexte, on n'observe guère d'évolutions parmi les autres candidats. François Bayrou semble se stabiliser aux alentours des 13% depuis le début de nos mesures il y a deux semaines. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a consolidé les 8% dont il est aujourd'hui crédité, ne parvenant cependant guère à mordre réellement sur l'électorat populaire qu'il convoite ou encore à faire concurrence à un François Hollande largement dominant à gauche.
En bas de classement, aucune candidature ne parvient réellement à progresser, Eva Joly paraissant encalminée sous la barre des 5%, et Dominique de Villepin n'étant pas parvenu à confirmer un début de progression enregistré la semaine dernière.
Un second tour toujours très favorable à François Hollande
Les rapports de force au second tour demeurent extrêmement favorables au candidat socialiste. Avec un score oscillant de 56% à 57%, François Hollande parvient à rassembler largement au-delà du seul peuple de gauche (mesuré aux alentours de 40% dans les intentions de vote au premier tour), et fédère sur son nom une part non négligeable des électeurs centristes (environ 35 à 40% des électeurs de François Bayrou) de même qu'environ un cinquième des soutiens de Marine Le Pen.
François Hollande l'emporte dans toutes les catégories sociodémographiques, à l'exception des personnes âgées de 65 ans et plus.
Dans le même temps, le souhait de victoire évolue dans un sens de plus en plus favorable à François Hollande. Ainsi, alors que l'écart entre le candidat socialiste et le président sortant était en début de semaine de 7 points sur cet indicateur, il atteint 12 points ce vendredi. C'est en réalité surtout parce que le souhait de voir Nicolas Sarkozy l'emporter diminue que l'écart se creuse entre les deux : 31% souhaitaient sa victoire en début de semaine, ils ne sont plus que 28% ce vendredi.
Les thématiques économiques et sociales au cœur de la campagne
Le degré d'intérêt pour la campagne a reflué de deux points cette semaine : 69% des électeurs interrogés ont déclaré être intéressés par l'actualité autour de la campagne présidentielle. Notons que la part des personnes très intéressées (28%) et celle des individus « pas du tout intéressés » (26%) par cette campagne électorale tend à s'équilibrer. Relevons également que ce sont les électeurs déclarés de François Hollande qui manifestent l'intérêt le plus prononcé pour cette campagne (83%) marquée cette semaine il est vrai par la montée en puissance médiatique du candidat socialiste.
Plus largement, la teneur des conversations des Français relatives à la campagne reste dominée par les enjeux économiques et sociaux : perte du triple A, projet de TVA sociale, projet d'instauration d'une taxe sur les transactions financières ou annonces de plans sociaux (Seafrance, Lejaby, Cofinoga) arrivent en tête les discours. A l'inverse, les aspects plus anecdotiques et relevant d'un registre plus politicien (propos de Jean-Luc Mélenchon sur Marine Le Pen, petite phrase de Gérard Longuet ou débat entre personnalités socialistes sur les 60000 postes à créer dans l'éducation) n'ont que marginalement fait l'objet de discussions.