Autres articles
-
Découvrez ici le nouveau gouvernement
-
"Notre mobilisation pour soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy n’aura pas suffi"
-
François Hollande élu président de la République avec 51,67 % de voix
-
Nicolas Sarkozy aux Sables d'Olonne : «Les choses vont se jouer sur le fil du rasoir»
-
Élection du Président de la République française: les paris sont ouverts! sur www.unibet2012.com
1. Le rapport de force électoral de premier tour : de la bipolarisation à l’incertitude sur l’ordre d’arrivée.
- La classique bipolarisation attendue dans le cadre d’une élection présidentielle opposant un Président sortant et une gauche qui aspire à l’alternance semble laisser la place à un rapport de force électoral largement marqué par une incertitude quant à l’ordre d’arrivée possible au soir du premier tour. Trois candidats dépassent en effet 20% des intentions de vote. L’écart entre eux s’est resserré au cours de la semaine : 5.5 points séparent en effet François Hollande de Marine le Pen dans la dernière mesure du Rolling Ifop-Fiducial, l’avance de Nicolas Sarkozy sur la candidate frontiste n’atteignant que 2 points (enquêtes du jeudi 19 et du vendredi 20 janvier).
-Ce désormais « jeu à trois » pour le premier tour révèle en creux des fragilités s’agissant des candidatures François Hollande et Nicolas Sarkozy, quand bien même le candidat socialiste arrive systématiquement en tête des intentions de vote et s’inscrit comme le seul candidat dans l’histoire des campagnes présidentielles à devancer au premier tour dans les intentions de vote le Président sortant. François Hollande est concurrencé sur sa gauche, Jean-Luc Mélenchon captant désormais près de 10% des électeurs de Ségolène Royal de 2007, et sur sa droite, François Bayrou mordant lui aussi sur l’électorat socialiste. A l’inverse, François Hollande ne récupère plus que 20% de l’électorat centriste de 2007 (contre un tiers à l’issue de la primaire socialiste). Le même phénomène s’observe s’agissant de Nicolas Sarkozy : les intentions de vote cumulées de François Bayrou et de Dominique de Villepin représentent près de 10% de l’électorat sarkozyste de 2007 et les voix lepénistes près de 20% de ce capital électoral. A la fois, challenger de François Hollande et sous la menace de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy se trouve, à moins de 100 jours du premier tour, dans un contexte d’inquiétudes sur le terrain socioéconomique, renforcées dans l’opinion par la perte du Triple A, dans une situation malaisée.
-Dans ce contexte, Marine Le Pen et François Bayrou apparaissent comme des outsiders susceptibles d’animer la campagne présidentielle. Les deux prétendants sont d’ailleurs perçus avec François Hollande (24%) comme les candidats menant la meilleure campagne (27% de citations pour Marine Le Pen, 20% pour François Bayrou). Toutefois, leur situation électorale diffère nettement : avec des intentions de vote autour de, voire dépassant, la barre des 20%, Marine Le Pen apparait aujourd’hui comme une prétendante sérieuse pour le second tour alors que François Bayrou s’inscrit plutôt dans une phase de reconstitution de son socle électoral de la dernière élection présidentielle (47% de son électorat de 2007 s’éparpillent encore parmi les autres candidats).
« La présidentielle en temps réel » Ifop-Fiducial, avec Paris-Match - Vendredi 20 janvier 2012
-Au-delà du quatuor de premier tour, il convient de relever le mouvement des intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon s’apparentant à une amorce de dynamique. Avec trois mesures entre 8% et 8.5%, le candidat du Front de Gauche obtient des scores que le parti communiste n’avait plus entrevus depuis la campagne présidentielle de 1995. Surtout, à la différence des derniers scrutins du quinquennat (européennes et régionales), le Front de Gauche prend un net ascendant sur Europe Ecologie / Les Verts, Eva Joly demeurant à un étiage de 3% à 3.5%.
-A un degré moindre, Dominique de Villepin connait cette semaine une progression, passant de 1.5% à 3% des intentions de vote dont le socle provient majoritairement d’électeurs de Nicolas Sarkozy lors du dernier scrutin présidentiel.
-Un nombre élevé de candidats peine à exister dans cette campagne. Au-delà du couperet que constituera le dépôt des 500 signatures, huit candidats déclarés à l’élection présidentielle sur les quinze testés recueillent des scores très faibles, s’établissant entre 0% et 1% des intentions de vote. On compte pourtant parmi eux les prétendants d’extrême gauche, quatre anciens candidats à l’élection présidentielle et l’ancien détenteur d’un portefeuille ministériel régalien.
2. Un second tour révélateur de l’antisarkozysme
-Le second tour s’avère très défavorable au Président sortant et constitue un révélateur du rejet actuel de Nicolas Sarkozy. Avec 57% des intentions de vote observés lors de l’enquête du 20 janvier, François Hollande recueille en effet des scores de second tour inédits depuis la présidentielle de 1988, mesurés à l’époque pour François Mitterrand. Nicolas Sarkozy ne l’emporte que dans les catégories traditionnelles du peuple de droite : personnes âgées de plus de 65 ans, retraités, artisans ou commerçants. François Hollande bénéficie en effet de reports massifs des électorats provenant des autres candidats de gauche et de soutiens importants émanant de l’électorat Bayrou (40-42% environ) ou non négligeables s’agissant des électeurs Marine Le Pen du premier tour (20-22%).
Paradoxalement, les indicateurs de souhait et de pronostics de victoire s’avèrent moins favorables au candidat socialiste, même s’il devance Nicolas Sarkozy de près de 10 points sur chacun d’entre eux. On peut voir là le signe du refus d’une partie de l’opinion (un tiers des électeurs refusant de se prononcer) de s’inscrire, alors que la campagne pour le vote du 22 avril débute à peine, dans une logique de bipolarisation.
« La présidentielle en temps réel » Ifop-Fiducial, avec Paris-Match - Vendredi 20 janvier 2012
3. Une campagne digne d’intérêt pour les Français, centrés sur les sujets économiques et sociaux
-71% des Français ont déclaré être intéressés par l’actualité autour de la campagne présidentielle, et parmi eux près d’un sur trois se dit même « très intéressé ». A l’inverse, 29% ne sont pas intéressés, dont 6% seulement « pas du tout ». C’est parmi les catégories traditionnellement les plus politisées et les plus enclines à se rendre aux urnes que l’intérêt est le plus fort (85% parmi les 65 ans et plus, 74% chez les cadres et professions libérales, contre 64% chez les jeunes et 65% parmi les ouvriers).
Dans ce cadre, les conversations des Français relatives à la campagne ont été dominées par les enjeux et propositions socioéconomiques. 62% des interviewés ont ainsi évoqué la mauvaise nouvelle de la semaine, la perte du triple A. Un Français sur deux a également évoqué la possible instauration d’une TVA sociale (51%), la réforme du quotient familial (48%) ou encore la mise en place d’une taxe sur les transactions financières (46%). En revanche, seuls 39% ont évoqué le sommet social, pourtant fortement mis en exergue par le camp de la majorité présidentielle.
Par ailleurs, les péripéties plus politiques de la campagne, comme la petite phrase de Jean-Luc Mélenchon sur Marine Le Pen (14% de citations) ou encore le ralliement de Philippe Douste-Blazy à François Bayrou (11%) ont nettement moins passionné
- La classique bipolarisation attendue dans le cadre d’une élection présidentielle opposant un Président sortant et une gauche qui aspire à l’alternance semble laisser la place à un rapport de force électoral largement marqué par une incertitude quant à l’ordre d’arrivée possible au soir du premier tour. Trois candidats dépassent en effet 20% des intentions de vote. L’écart entre eux s’est resserré au cours de la semaine : 5.5 points séparent en effet François Hollande de Marine le Pen dans la dernière mesure du Rolling Ifop-Fiducial, l’avance de Nicolas Sarkozy sur la candidate frontiste n’atteignant que 2 points (enquêtes du jeudi 19 et du vendredi 20 janvier).
-Ce désormais « jeu à trois » pour le premier tour révèle en creux des fragilités s’agissant des candidatures François Hollande et Nicolas Sarkozy, quand bien même le candidat socialiste arrive systématiquement en tête des intentions de vote et s’inscrit comme le seul candidat dans l’histoire des campagnes présidentielles à devancer au premier tour dans les intentions de vote le Président sortant. François Hollande est concurrencé sur sa gauche, Jean-Luc Mélenchon captant désormais près de 10% des électeurs de Ségolène Royal de 2007, et sur sa droite, François Bayrou mordant lui aussi sur l’électorat socialiste. A l’inverse, François Hollande ne récupère plus que 20% de l’électorat centriste de 2007 (contre un tiers à l’issue de la primaire socialiste). Le même phénomène s’observe s’agissant de Nicolas Sarkozy : les intentions de vote cumulées de François Bayrou et de Dominique de Villepin représentent près de 10% de l’électorat sarkozyste de 2007 et les voix lepénistes près de 20% de ce capital électoral. A la fois, challenger de François Hollande et sous la menace de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy se trouve, à moins de 100 jours du premier tour, dans un contexte d’inquiétudes sur le terrain socioéconomique, renforcées dans l’opinion par la perte du Triple A, dans une situation malaisée.
-Dans ce contexte, Marine Le Pen et François Bayrou apparaissent comme des outsiders susceptibles d’animer la campagne présidentielle. Les deux prétendants sont d’ailleurs perçus avec François Hollande (24%) comme les candidats menant la meilleure campagne (27% de citations pour Marine Le Pen, 20% pour François Bayrou). Toutefois, leur situation électorale diffère nettement : avec des intentions de vote autour de, voire dépassant, la barre des 20%, Marine Le Pen apparait aujourd’hui comme une prétendante sérieuse pour le second tour alors que François Bayrou s’inscrit plutôt dans une phase de reconstitution de son socle électoral de la dernière élection présidentielle (47% de son électorat de 2007 s’éparpillent encore parmi les autres candidats).
« La présidentielle en temps réel » Ifop-Fiducial, avec Paris-Match - Vendredi 20 janvier 2012
-Au-delà du quatuor de premier tour, il convient de relever le mouvement des intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon s’apparentant à une amorce de dynamique. Avec trois mesures entre 8% et 8.5%, le candidat du Front de Gauche obtient des scores que le parti communiste n’avait plus entrevus depuis la campagne présidentielle de 1995. Surtout, à la différence des derniers scrutins du quinquennat (européennes et régionales), le Front de Gauche prend un net ascendant sur Europe Ecologie / Les Verts, Eva Joly demeurant à un étiage de 3% à 3.5%.
-A un degré moindre, Dominique de Villepin connait cette semaine une progression, passant de 1.5% à 3% des intentions de vote dont le socle provient majoritairement d’électeurs de Nicolas Sarkozy lors du dernier scrutin présidentiel.
-Un nombre élevé de candidats peine à exister dans cette campagne. Au-delà du couperet que constituera le dépôt des 500 signatures, huit candidats déclarés à l’élection présidentielle sur les quinze testés recueillent des scores très faibles, s’établissant entre 0% et 1% des intentions de vote. On compte pourtant parmi eux les prétendants d’extrême gauche, quatre anciens candidats à l’élection présidentielle et l’ancien détenteur d’un portefeuille ministériel régalien.
2. Un second tour révélateur de l’antisarkozysme
-Le second tour s’avère très défavorable au Président sortant et constitue un révélateur du rejet actuel de Nicolas Sarkozy. Avec 57% des intentions de vote observés lors de l’enquête du 20 janvier, François Hollande recueille en effet des scores de second tour inédits depuis la présidentielle de 1988, mesurés à l’époque pour François Mitterrand. Nicolas Sarkozy ne l’emporte que dans les catégories traditionnelles du peuple de droite : personnes âgées de plus de 65 ans, retraités, artisans ou commerçants. François Hollande bénéficie en effet de reports massifs des électorats provenant des autres candidats de gauche et de soutiens importants émanant de l’électorat Bayrou (40-42% environ) ou non négligeables s’agissant des électeurs Marine Le Pen du premier tour (20-22%).
Paradoxalement, les indicateurs de souhait et de pronostics de victoire s’avèrent moins favorables au candidat socialiste, même s’il devance Nicolas Sarkozy de près de 10 points sur chacun d’entre eux. On peut voir là le signe du refus d’une partie de l’opinion (un tiers des électeurs refusant de se prononcer) de s’inscrire, alors que la campagne pour le vote du 22 avril débute à peine, dans une logique de bipolarisation.
« La présidentielle en temps réel » Ifop-Fiducial, avec Paris-Match - Vendredi 20 janvier 2012
3. Une campagne digne d’intérêt pour les Français, centrés sur les sujets économiques et sociaux
-71% des Français ont déclaré être intéressés par l’actualité autour de la campagne présidentielle, et parmi eux près d’un sur trois se dit même « très intéressé ». A l’inverse, 29% ne sont pas intéressés, dont 6% seulement « pas du tout ». C’est parmi les catégories traditionnellement les plus politisées et les plus enclines à se rendre aux urnes que l’intérêt est le plus fort (85% parmi les 65 ans et plus, 74% chez les cadres et professions libérales, contre 64% chez les jeunes et 65% parmi les ouvriers).
Dans ce cadre, les conversations des Français relatives à la campagne ont été dominées par les enjeux et propositions socioéconomiques. 62% des interviewés ont ainsi évoqué la mauvaise nouvelle de la semaine, la perte du triple A. Un Français sur deux a également évoqué la possible instauration d’une TVA sociale (51%), la réforme du quotient familial (48%) ou encore la mise en place d’une taxe sur les transactions financières (46%). En revanche, seuls 39% ont évoqué le sommet social, pourtant fortement mis en exergue par le camp de la majorité présidentielle.
Par ailleurs, les péripéties plus politiques de la campagne, comme la petite phrase de Jean-Luc Mélenchon sur Marine Le Pen (14% de citations) ou encore le ralliement de Philippe Douste-Blazy à François Bayrou (11%) ont nettement moins passionné