Pour Jean-Louis Borloo : "la fiscalité écologique reste une grande idée, absolument indispensable pour accélérer la mutation écologique et économique de notre pays. Je reste convaincu de sa nécessité. Cependant, la contribution carbone a été l'otage de débats qui ont dépassé largement le champ de l'écologie et qui ont conduit à une profonde incompréhension. Je suis, à titre personnel, déçu par toutes ces controverses et ces malentendus. Cette incompréhension ne doit pas altérer les avancées majeures obtenues dans le cadre du Grenelle Environnement et de la révolution écologique qui est en marche, notamment les 70 mesures de fiscalité écologique déjà adoptées. Aujourd'hui, Il faut se poser, remettre le travail sur le métier, dans la sérénité, et avec l'ensemble de nos partenaires. Je continuerai à me battre pour cette grande idée".
Le ministre du développement durable rappelle à cette occasion que ce sont les parlementaires de la majorité qui ont, "courageusement", voté en faveur de la création d'une contribution carbone, dans le cadre du PLF 2010. Il regrette que les socialistes et certains écologistes qui n'avaient pas voté la taxe carbone en son temps, s'émeuvent et critiquent aujourd'hui la décision de nous coordonner au niveau européen.
François Baroin, le nouveau ministre du budget, a déclaré hier sur France 2 que la taxe carbone, qui était un engagement de Nicolas Sarkozy, était une "bonne mesure" à "l'échelle européenne", assurant qu'elle "se fera".
Le Parti socialiste s'est réjoui de l'abandon d'une taxe qu'il jugeait injuste, tout en critiquant le recul du gouvernement par rapport aux engagements du Grenelle de l'environnement. Ségolène Royal a indiqué mardi soir sur TF1 que "cette taxe était parfaitement injuste et anti-sociale et c'est une bonne chose qu'elle soit retirée".
La secrétaire nationale des verts, Cécile Duflot s'est dite "estomaquée" par "l'abandon" de la taxe carbone par le gouvernement, estimant que "c'est du pipeau" de se réfugier derrière l'Union européenne.
Enfin pour finir, le patronat a aussi réagit à travers la présidente du Medef Laurence Parisot qui a déclaré être "soulagée" par l'abandon à l'échelle nationale de cette taxe, car selon elle, "l'industrie n'aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité".