Arnaud, le "local de l'épreuve » bouclera, ce matin, son 3ème Vendée Globe consécutif, un exploit jusqu'à maintenant réalisé uniquement par Armel Le Cléac'h.
3 arrivées en 3 jours !
Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) fait lui aussi une très belle performance. Samedi, il devrait s'emparer de la 11e place et terminer 2e bizuth derrière Eric Bellion. Comme Arnaud Boissières, Fabrice va terminer son parcours dans un vent faible de secteur Est. « La fin de parcours va être laborieuse mais je suis très heureux car je commence à tenir le bon bout », dit Fabrice. « Il va falloir rester vigilant jusqu'au bout. Tout peut encore arriver. Hier j'ai constaté que j'avais un petit requin d'environ un mètre pris dans la quille. J'ai fait une marche arrière et j'ai réussi à l'évacuer. Et la nuit dernière, j'ai traversé l'axe du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) Finisterre 40 milles dans son Nord. Je me suis quand même retrouvé au milieu de nombreux cargos dont un qui ne me répondait pas à la VHF. Ce cargo est passé à quelques centaines de mètres de mon tableau arrière. C'était la plus grosse frayeur de mon Vendée Globe ! » Fabrice a bon espoir d'arriver samedi après-midi aux Sables d'Olonne, avec une entrée dans le chenal dans la foulée.
Le lendemain, ce devrait être au tour d'Alan Roura (La Fabrique) de franchir la ligne d'arrivée, et de terminer premier des bateaux « vintage », bien loin devant les autres marins disposant d'IMOCA mis à l'eau entre 1998 et 2000 (Didac Costa, Romain Attanasio et Sébastien Destremau). L'excitation monte pour le Suisse, comme il l'explique dans un nouveau message du bord dont il a le secret : « Oui, je vais arriver dimanche matin. J'ai beau foncer, maintenant ça ne va pas changer grand chose. En approche des côtes, le vent va tourner et devenir plus faible. Il faudra prendre son mal en patience sur les dernières 12h. Mais dès demain, je vais commencer à ne vraiment plus tenir en place ! Déjà là, ça devient intenable, mais à deux jours d'arriver, ça va être juste Alan qui tourne en rond autour du pont pendant 48h ! Incroyable… Il va falloir du champagne les copains, on va arroser la Bigoudène (son bateau, NDR), je sens qu'elle a soif elle aussi. Je me vois bien arriver dimanche au petit matin, passer la ligne sous les premières lumières du jour et terminer le protocole de l'organisation à l'heure de l'apéro ! »
Quatre nouvelles arrivées prévues la semaine prochaine
Conrad Colman (Foresight Natural Energy) poursuit sa route au Nord-Est vers le cap Finisterre, à une vitesse oscillant entre 3 et 4 nœuds. Conrad a tout intérêt à gagner vers le Nord le plus vite possible car à partir de samedi, un flux de Nord va se mettre en place. Conrad va donc bien progresser ces prochaines 24 heures mais ce sera plus délicat par la suite. Cette fin de Vendée Globe va être longue… Au pointage de 15h ce jeudi, le Néo-Zélandais était à 672 milles des Sables, où il pourrait arriver samedi 25 ou dimanche 26 février.
Rich Wilson (Great American IV), le concurrent le plus âgé de l'histoire du Vendée Globe (66 ans), est en passe de réussir son pari : faire mieux qu'en 2008-2009 (121 jours). Il est attendu en Vendée mercredi 22 ou jeudi 23 février, donc après 108 ou 109 jours de mer. Rich est passé aujourd'hui à une poignée de milles de l'île de Faial (archipel des Açores) et a donc pu admirer les côtes. Ca sent bon le retour à terre…
Longtemps compagnons de route, Didac Costa (One Planet One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) ne sont plus logés à la même enseigne. Si l'Espagnol allonge la foulée dans un bon vent d'Ouest, le Français est scotché dans une zone sans vent. Et c'est un peu la double peine car Romain subit une forte houle… Mais des jours meilleurs sont à venir et il devrait rapidement retrouver des vents portants.
Pas d'arrêt technique pour Sébastien Destremau
Les jours se suivent et se ressemblent pour Pieter Heerema (No Way Back) qui file à près de 15 nœuds dans de bons alizés de Nord-Est. Le Néerlandais est à moins de 2500 milles des Sables.
Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) ne va finalement pas faire de pit-stop à Fernando do Noronha : les conditions de navigation sont trop bonnes et le bateau reste bien sec depuis que les entrées d'eau ont été bouchées de l'intérieur. « Il n'y a pas d'urgence à stopper le bateau. Avec 520 milles parcourus ces dernières 48 heures, on déboule bien et il serait dommage de perdre une demi journée pour pas grand chose », explique Sébastien qui est à environ 150 milles de l'équateur.