À seulement 240 milles de l'arrivée, Jérémie Beyou a suffisamment de marge sur ses poursuivants pour ne plus être inquiété, mais le solitaire ne voit pas la ligne d'arrivée se rapprocher à grand pas ! Depuis 24 heures, il bataille dans une zone de vents très mous qui s'étend à tout le golfe de Gascogne et c'est plutôt à six nœuds qu'il progresse vers Les Sables d'Olonne ! Le skipper de Maître CoQ devrait toutefois en finir lundi après-midi.
Régate au contact
C'est la première fois sur un tour du monde en solitaire sans escale que trois concurrents sont aussi proches les uns des autres à moins de 1 200 milles et quatre jours de l'arrivée ! Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) et Yann Éliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) ont traversé l'archipel des Açores cette nuit passant entre Graciosa et Florès, poussés par une vigoureuse dépression qui leur apporte un flux de Sud de 25 à 35 nœuds.
« La pression monte un peu. Je suis un peu plus en mode « Figaro ». J'essaie de faire avancer le bateau un peu plus vite parce qu'il y a aussi la pression du résultat. J'aimerais bien faire cinquième minimum. En ce sens, j'essaie d'avoir un œil encore un peu plus précis sur la météo et de bien me concentrer sur mes choix de voiles. Je tente de trouver le bon tempo car je sais que je ne peux pas non plus faire quatre jours à fond. Je pense même que ce serait une erreur car à ce stade de la course, il faut assurer l'essentiel : arriver. » indiquait Yann Éliès à son équipe à terre. Les trois solitaires sont attendus dans un mouchoir de poche mercredi à partir de 10h00.
Autour de Saint-Hélène
Du côté de l'archipel du Cap-Vert, Louis Burton est enfin sorti du Pot au Noir après trois jours de galère et de progression en dents de scie. Le skipper de Bureau Vallée peut désormais aligner deux chiffres au compteur dans un alizé de Nord-Est d'une quinzaine de nœuds. Son suivant, Nándor Fa (Spirit of Hungary) est quant à lui dans des alizés de Sud-Est tout aussi modérés en face de Salvador de Bahia. Le Hongrois n'est plus qu'à 700 milles de l'équateur. Une ligne de mire que Éric Bellion (CommeUnSeulHomme) suivi à 150 milles par le néo-Zélandais Conrad Colman (Foresight Natural Energy), vise dorénavant directement : les deux marins sont en effet sortis de la zone magmatique qui sévissait au large du cap Frio et peuvent faire cap sur la ligne de changement d'hémisphère dans un flux encore léger d'Est.
Au large de l'Uruguay, le « club des quatre » bénéficie d'un flux de Nord-Ouest puissant qui les a fait accélérer la nuit dernière, cap au Nord-Est vers l'anticyclone de Sainte-Hélène qu'il va leur falloir traverser en cette fin de week-end : les vitesses vont sérieusement chuter, d'abord pour Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) et Arnaud Boissières (La Mie Câline) les plus en pointe, puis pour le Suisse Alan Roura (La Fabrique) et l'Américain Rich Wilson (Great American IV). Quant à Didac Costa (One Planet-One Ocean) et Romain Attanasio (Famille Mary-Étamine du Lys), ils naviguent dans un régime de Nord-Ouest modéré entre l'île des États et les Falkland, optant pour le détroit de Lemaire après leur passage du cap Horn, puis pour une route à l'Ouest des Malouines. Côté Pacifique, Pieter Heerema (No Way Back) n'est plus qu'à 650 milles du détroit de Drake et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) à moins de 1 800 milles…