Ce que l’on peut lire sur le blog de Pierre Regnault
« Si dans chaque école, plus de 25 % des enseignants se déclarent en grève, le maire est, de par la loi, tenu de mettre en place un accueil minimum. Comme élu républicain, j'ai demandé aux services de la ville d'examiner toutes les possibilités permettant de mettre en place ce service.
Première difficulté de taille: Nous ne connaissons l'ampleur des grévistes que 48 heures avant. Comment dans de tels délais mobiliser l'encadrement nécessaire ?
Seconde difficulté : Qui doit encadrer ? La loi ne prévoit rien. Nous avons fait le choix, comme la plupart des villes, de mobiliser les personnels formés à l'accueil des jeunes et des enfants : ATSEM, animateurs des centres de loisirs en particulier.
Troisième difficulté : ces mêmes personnels ont le droit eux-aussi de faire grève. C'est d'ailleurs ce qui est annoncé pour jeudi 20 novembre, le jour ou les enseignants se mettent en grève de façon massive à la Roche-sur-Yon comme partout ailleurs. Comment dans ces conditions assurer en toutes sécurité un accueil correct ?
La très grande majorité des maires ne comprennent pas que le gouvernement les contraint à assumer ce que lui même ne veut pas faire : demander aux personnels enseignants d'assurer ce service minimum comme il le fait dans d'autres services publics nationaux. La stratégie est limpide : faire reporter l'impopularité des grèves qu'il suscite lui-même sur les élus locaux. C'est d'ailleurs la stratégie de ce gouvernement de casse des acquis sociaux et des services publics ».
La lettre adressée aux parents d'élèves et affichée dans chaque école de la ville.
« Vous le savez sans doute, la loi du 20 août 2008 impose désormais aux communes la mise en place d’un Service Minimum d’Accueil dès lors qu’au moins 25% des enseignants d’une école sont en grève.
La municipalité, par esprit républicain, a étudié les possibilités de mise en œuvre de cet accueil à l’occasion du mouvement de grève de l’Education nationale annoncé pour ce jeudi 20 novembre.
Les premiers éléments dont nous disposons nous indiquent que celui-ci sera vraisemblablement très suivi par les enseignants des écoles de La Roche-sur-Yon. Ce sont près de 90 classes qui seront fermées, représentant plus de 2 000 élèves Yonnais.
Dans un délai trop court, il est ainsi demandé à la Ville d’assurer l’accueil d’un nombre important d’enfants dans des conditions incertaines et difficiles.
Ceci est inapplicable matériellement et humainement : la Ville ne dispose pas d’un nombre suffisant d’encadrants formés pour accueillir tous les enfants dans de bonnes conditions de sécurité.
Conjointement, des syndicats appellent les personnels territoriaux exerçant leur activité dans les secteurs scolaires ou périscolaires à rejoindre ce mouvement de grève, et les personnels municipaux qualifiés ne peuvent être mobilisés en cas de grève dans la fonction publique car la collectivité est tenue aux mêmes obligations que l’Etat sur le respect du droit de grève.
La loi n’imposant pas de réglementation spécifique sur la prise en charge de vos enfants (taux d’encadrement, qualification des encadrants…), la Ville de La Roche sur Yon n’est pas en mesure de réunir les conditions minimum de sécurité. C’est pourquoi, comme dans de nombreuses villes de France, il n’y aura pas de Service Minimum d’Accueil à l’occasion de la grève de ce jeudi 20 novembre.
Persuadé de votre compréhension malgré les difficultés d’organisation qui peuvent se poser à vous pour la garde de votre enfant, soyez assurés, Madame, Monsieur, de notre attachement au maintien de la qualité du service public de l’Education. Pierre REGNAULT »