A la fin de l'année 2009, l'argent que nous avons prêté aux banques pour qu'elles fassent leur métier rapportera au budget de l'Etat 1,4 milliard d'euros (d'intérêts), que j'utiliserai intégralement pour financer des mesures sociales", a expliqué Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy a promis des mesures sociales pour répondre à l'inquiétude des Français mais il a assuré qu'il continuerait à réformer le pays. Durée: 01mn04Parmi les mesures susceptibles d'être financées par cette enveloppe, Nicolas Sarkozy a évoqué une suppression de la 1ère tranche de l'impôt sur le revenu, une "augmentation des allocations familiales" et un "chèque emploi service payé par l'Etat" pour les personnes âgées et les mères de famille seules.
Il a également assuré que l'Etat était "prêt à faire un effort" pour "mieux protéger" les jeunes en fin de CDD et qui ne retrouvent pas d'emploi, et suggéré qu'il fallait "aller plus loin" sur l'indemnisation du chômage partiel, déjà passée en décembre de 50 à 60% du salaire brut à la suite d'un accord entre partenaires sociaux.
Le président a précisé que ces "pistes" seraient soumises aux partenaires sociaux le 18 février. Cette réunion sera consacrée au "partage du profit", a-t-il décidé, évoquant le "sentiment d'injustice majeur" suscité dans cette crise par "le comportement" de certains banquiers.
Forts du succès de leur journée d'action de la semaine dernière, les syndicats ont suspendu leurs prochaines initiatives au contenu de la prestation télévisée du chef de l'Etat, en lui faisant savoir qu'ils attendaient des gestes de sa part en faveur du pouvoir d'achat.
Comme l'ensemble des formations de gauche, le patron de la CFDT, François Chérèque, a réclamé un "changement de cap" de la politique gouvernementale, tandis que celui de F O Jean-Claude Mailly a prévenu que sans "relance par la consommation", il y aura "remobilisation".
Afin de préserver l'emploi et de "garder des usines en France", Nicolas Sarkozy a créé la surprise en annonçant la suppression de la taxe professionnelle dès 2010, court-circuitant les travaux de la commission Balladur sur la réforme des collectivités territoriales.
"Je ne peux pas dire aux actionnaires pour le coup: +ne délocalisez plus, relocalisez+, et en même temps leur laisser des charges et des contraintes qui font qu'ils ne s'en sortiront plus", a-t-il plaidé.
Sur la question des paradis fiscaux, le chef de l'Etat a enfin souhaité, avant même la réunion du G20 à Londres le 2 avril, que la France revoie ses relations avec Andorre et Monaco.
Il a par ailleurs assuré qu'il maintenait "totalement" sa confiance à son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, mis en cause dans un livre où il est accusé de conflit d'intérêts.