Ils ont démontré qu’ils avaient largement les capacités de mener leur trimaran à bon port… L’équipage de Crêpes Whaou ! 2 a su compenser son relatif manque d’expérience de ce bateau par de vraies capacités d’adaptation. Prenant la mesure du potentiel de leur machine, ils ont su pousser chaque jour le curseur un peu plus loin, optimiser les performances de leur multicoque. Au point de penser qu’au bout du compte un tel bateau, au prix de quelques adaptations mineures pourrait encore rivaliser avec les deux ténors de la série. Heureux d’arriver, fiers du travail accompli, ils auront sans nul doute une pointe de nostalgie en quittant leur machine au ponton de Saint-Gilles Croix-de-Vie.
Conditions musclées
Pendant ce temps, le peloton prend son mal en patience. Pour eux, les derniers milles risquent de virer au pensum : mer agitée, vents forts de sud-ouest dominants, ils vont devoir achever leur parcours en Manche par des bords de près, allure détestée des multicoques. Leur quotidien va se conjuguer au rythme du saute-mouton par dessus les vagues, du compromis jamais tout à fait satisfaisant entre cap nécessaire et vitesse souhaitée. Sans compter l’inconfort du bateau qui tape à chaque vague qu’il redescend, le sommeil plus difficile à trouver et l’impatience qui monte de pouvoir enfin ouvrir les voiles et laisser filer de l’écoute. Des conditions qui devraient favoriser à nouveau l’équipage de Lalou Roucayrol dont le multicoque est particulièrement à l’aise aux allures de près. Pour d’autres la punition sera encore plus rude : Hervé Cléris et son équipage ont déjà accumulé du retard, du fait de n’avoir pas pu recevoir de fichiers météos pendant plusieurs jours. Renouant avec une navigation à l’ancienne, ils n’ont pu exploiter au mieux les informations sur les variations du vent en mer du Nord. Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, les voilà maintenant en panne de gaz, condamnés à utiliser le circuit de refroidissement du moteur pour tenter de réchauffer un peu d’eau… On dit des allures de près : « deux fois la route, trois fois la peine. » Quel est le coefficient multiplicateur pour, de surcroit, manger froid ?
Paroles de mer
Loïc Féquet (message par mail) : « C’est vraiment un parcours super, tactiquement intéressant. Nous avons vu des paysages fantastiques. On s’était fait une montagne des cargos et des éoliennes mais finalement, ce n’est pas si compliqué. Nous sommes contents d’avoir pu être au départ et d’avoir ramené le bateau. On ne le connaissait pas du tout au moment du départ, nous avons appris tout au long des deux étapes. Notre seul regret c’est l’erreur que nous avons faites la première nuit, par manque d’expérience de ce bateau. Nous n’avons pas assez toilé et avons été tout de suite distancés. Je ne pensais pas que ces bateaux pouvaient supporter autant de surface de toile ! Notre équipage a moins d’expérience que les deux leaders mais nous sommes néanmoins contents de notre course. Et ce bateau, il a vraiment un énorme potentiel. Avec quelques petites optimisations, je suis sûr qu’il peut largement coller au tableau arrière de Crêpes Whaou ! 3 et d’Actual ! »
Positions au pointage de 16h (TU+2)
- 1 Actual (Y Le Blévec) arrivé le 6 juin à 15h 29mn 25s
- 2 Crêpes Whaou ! 3 (FY Escoffier) arrivé le 6 juin à 19h 13mn 27s
- 3 Crêpes Whaou ! 2 (L Féquet) à 53,4 milles du premier
- 4 Région Aquitaine Port-Médoc (L Roucayrol) à 161,7 milles du premier encore en mer
- 5 Naviguez Anne Caseneuve (A Caseneuve) à 181,3 milles du premier
- 6 FenêtréA-Cardinal (E Le Roux) à 279,8 milles du premier
- 7 La mer révèle nos sens (P Hingant) à 301,5 milles du premier
- 8 CLM (H Cléris) à 386,5 milles du premier
- 9 π R2 (E Hochédé) abandon