éprouvantes pour les nerfs des navigateurs. Tomber dans un trou de vent et voir revenir des concurrents qu’on pensait avoir distancé, risque d’être le lot de nombre de bateaux. Le grand jeu de stratégie océanique peut alors vite tourner au cassetête chinois… et ce d’autant que les passages à niveaux ne manqueront pas.Renverses de courant, effets de pointes vont se répéter du raz de Sein au nez de Jobourg, à la pointe du Cotentin. Il faudra aussi jouer avec le trafic maritime intense
en Manche et plus particulièrement lors du passage du détroit du Pas-de-Calais, avant d’embouquer la mer du Nord, ses bancs de sables mouvants et ses plateformes pétrolières.
Une alchimie à trouver
Un autre moment fort devrait être aussi le passage de l’Oresund entre Danemark et Suède. Le chenal étroit parfois de moins de cinq milles imposera notamment de franchir l’ouvrage mixte qui relie Copenhague à Malmö : tunnel sous-marin au départ du Danemark, il devient pont pour relier la Suède. Sens dessus dessous, les concurrents auront le choix des armes. Enfin, l’arrivée en mer Baltique sera pour la plupart des navigateurs une découverte, même si certains, tel Lalou Roucayrol
(Aquitaine Port-Médoc) ont déjà eu l’occasion de naviguer dans ces eaux à l’occasion de la Oop’s Cup, un circuit de multicoque qui sillonnait l’Europe du nord.Tous à l’instar de Loïc Féquet (Crêpes Whaou ! 2) savent en revanche qu’il faudra être d’une grande vigilance entre vents instables et nombreux obstacles qui jalonneront le parcours avant d’entrer dans le golfe de Finlande.
On le voit, c’est loin d’être une navigation de tout repos qui attend les navigateurs de la Vendée Saint-Pétersbourg. Il va falloir trouver le bon équilibre entre repos nécessaire, mobilisation ponctuelle de tout l’équipage, partage des tâches et prises de décisions. Une harmonie subtile où l’équipage qui saura trouver les notes justes peut espérer entonner le concerto de fin du premier acte devant les quais de Saint-Pétersbourg. N’oublions pas toutefois qu’il faudra revenir en Vendée où il est
coutume de dire que c’est à la fin du concert qu’on paye les musiciens…
Dernière minute :
Pour des raisons professionnelles, Philippe Laperche ne pourra pas être présent lors de l’étape retour. Le règlement de la course imposant la présence du chef de bord sur l’ensemble de l’épreuve, c’est donc Pierre Hingant qui devient le skipper officiel de « la Mer révèle nos sens »
Ils ont dit :
Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !)
« On a toujours un peu de crainte, parce qu’on ne connaît pas. Un nouveau parcours comme celui-là, c’est vachement sympa. Inévitablement, il y a une part d’inconnu. J’espère bien pour la classe que d’autres vont arriver devant nous, mais on va quand même faire le maximum pour arriver devant. Je suis ici depuis jeudi dernier et je ne regrette rien. Tout le monde est là, quand je vois le monde sur le
ponton, c’est exceptionnel. Une telle course pour nos partenaires peut devenir plus importante en terme de retombées que la Route du Rhum… »
Lalou Roucayrol (Région Aquitaine – Port Médoc)
« L’accueil ici est fantasttique, le parcours est génial et l’équipage est au top. Donc tout va bien. On a très envie d’y aller. L’intérêt de cette course, c’est que l’on devrait pouvoir jouer des coups et peut-être d’aller taquiner le tableau arrière des bateaux de dernière génération… j’ai navigué plusieurs fois dans ces eaux et à chaque fois c’était des expériences intéressantes : des cailloux, du courant, des vents capricieux et aussi des endroits fabuleux à traverser. Si on a la chance de naviguer près des côtes, on va en prendre plein les yeux. »
Etienne Hochédé (PiR2)
« On embarque un jeune de Saint-Gilles Croix-de-Vie pour l’étape retour, donc on devrait avoir toute la Vendée derrière nous. Ce qui est sûr, c’est que c’est sympa d’avoir enfin une grande course réservée exclusivement pour la classe des Multi50. »