En cette rentrée, il a bien fallu se rendre à l’évidence devant le rideau de porte baissé, les vitrines tendues de papier opaque et les affichettes désabusées de nos aimables libraires ! A leur « coup de gueule »*, je voudrais joindre le mien, résidente depuis 30 ans à Talmont et, assurément, celui de dizaines et dizaines de talmondais, tous consternés et tristes.
Car cette fermeture intervient après celles en cascade, les derniers temps, de la supérette, du marchand de primeurs, de la charcuterie, des boutiques de jouets, de cadeaux, de déco, lla compagnie d’assurances , etc…. Que va t- il bientôt rester dans le centre de Talmont ? La Poste probablement, coincée entre deux rues et ses fourgonnettes et pour combien de temps encore dans cette frénésie actuelle de regroupement des services…. Serons-nous bientôt réduits à nous rencontrer seulement en voitures et sur les parkings en plein vent des grandes surfaces ou encore dans les ZI qui s’ouvrent au détail ?
La fermeture de la Maison de la Presse porte en tous cas, un coup très dur à notre vie communale : les conversations ici et là parlent toutes de la mort programmée du centre ville à court terme alors que, paradoxalement, c’est le moment où la municipalité y entreprend de gros travaux d’embellissement et de confort !
Après la colère, c’est aujourd’hui l’incompréhension des habitants devant un agenda municipal à contretemps, leur émotion qui éclate pour des commerçants par ailleurs menacés par la mise en place prochaine du contournement de Talmont et on ressent déjà une certaine résignation devant un mouvement de fond qui fait fi des nombreux attraits de notre bourg !
Et pourtant, un peu partout en France et en particulier en Vendée , chez nos proches voisins du Poiroux, du Bernard ou un peu plus loin à La Génétouze … on assiste à de véritables campagnes pour la renaissance des cœurs de villages et des petites villes comme lien social et de vie essentiel, on compte des municipalités de plus en plus nombreuses qui, pour ce faire, font notamment appel à des forces vives comme les « citymarkets » des grandes enseignes et leur effet d’entrainement, aident financièrement des commerces à se relancer voire engagent des salariés municipaux pour les tenir let les gérer le temps nécessaire ….
Il y a donc lieu d’espérer que les jeux ne sont pas faits mais aussi de prendre notre part de responsabilité à tous, heureux habitants d’un bourg encore rural et remarquable à bien des égards, quand nous nous comportons comme des citadins et privilégions l’efficacité, la rapidité, le confort, la consommation indépendamment des lieux, de leur histoire … et au détriment de la qualité des échanges et de l’environnement.
Pourquoi ne pas trouver là l’occasion d’ouvrir une réflexion avec nos Elus, entre les anciens et les nouveaux Talmondais de plus en plus nombreux pour partager par exemple les raisons qui nous ont fait choisir de résider et de passer par Talmont. Car, à coup sur, on retrouvera comme fil conducteur le charme d’une qualité de vie encore humaine à l’abri de son imposant château et on se mobilisera pour le conserver longtemps encore ….

Fiflore 85440

*Paru dans le Journal des Sables