L'actualité en Vendée

Richard chante Brassens au Pavillon des Dunes à 21H00 Spectacle gratuit
Depuis dix ans, Richard Parreau parcourt les scènes de l'Hérault et de l'Hexagone avec ses reprises de Georges Brassens. Portrait de ce musicien marqué depuis son plus jeune âge par le Sétois.
Gravé dans sa mémoire, ce moment le restera certainement jusqu'à sa mort. Vingt-cinq ans plus tard, Richard Parreau le raconte encore. Le vit encore. « Pour mes 18 ans, une fois le permis en poche, j'avais prévu de prendre la voiture et d'aller voir Brassens à Sète. Le jour de mon anniversaire, on fait la fête chez moi à Grabels. Le lendemain, on apprend sur tous les journaux et à la télévision que Brassens est mort la veille au soir à Saint-Gély-du-Fesc. A peine à cinq kilomètres de chez moi. Distance que j'aurais pu faire en vélo… » Regret éternel ? Certainement pour celui qui en 2006 vit toujours à Grabels. Mais avec un autre statut que celui de jeune majeur. Il est désormais l'un des plus fidèles représentants de la mémoire de Brassens. Tant par son activité dans son association – sétoise – Le Petit Paradis de Brassens, que par les scènes qu'il enchaîne dans l'Hérault et dans tout le pays, guitare à la main, paroles de Brassens aux lèvres.

« AVEC UNE CHANSON, BRASSENS M'AVAIT TOUT EXPLIQUÉ »

Une passion née dès son enfance. Un frère aîné porté sur la musique (Brant, Guichard), puis un vinyl qui arrive un peu par hasard vers l'âge de 12 ans. « La première chose que je remarque, se souvient Richard Parreau, c'est que ce mec-là a de la gueule ». Et des chansons bien évidemment. Dont les premières paroles qui parviendront à ses jeunes oreilles sont celles de Fernande. « A cet âge, on se pose des questions. Avec une chanson, Brassens m'avait tout expliqué ! » Avec les autres, le jeune Parreau fera l'apprentissage de la vie et du « dico ». Une première guitare vers 15 ans, un groupe de rock'n'blues vers 17, les premières partitions de Brassens en même temps, mais réservées aux intimes, la vie suit son cours. Avant le fameux rendez-vous manqué, puis « les amours, la caserne » et le travail car comme lui avait suggéré son père : « On ne vit pas de la musique. » Le temps passe. Richard Parreau s'installe dans la vie active. Quinze ans de travail, notamment dans le commerce puis en 1996, un concert qui s'annonce au Palais des Congrès de Béziers en soutien aux victimes des inondations. « Je me dis : je peux chanter Brassens, se remémore le bonhomme. J'y vais. C'est très pro, on me prend d'ailleurs pour un professionnel. Il y a mille deux cents personnes dans la salle, j'ai un de ces tracs ! Je joue six ou sept chansons. » Il se rend après dans la salle. Les spectateurs viennent le voir. Dont un septuagénaire qui lui glisse : « Monsieur, depuis que Brassens n'est plus là, personne ne l'a fait revivre autant » Signé un des copains du chanteur sétois ! C'est là que tout décolle. Chômeur quelque temps après, Richard Parreau se décide à monter un spectacle à partir du répertoire de celui qui l'accompagne depuis plusieurs décennies. Agrémenté d'une exposition d'une quinzaine de panneaux et d'objets sur la vie du poète. Première dans son village d'origine, puis les tournées débutent. Avec toutes les louanges. Et les disques qui suivent. Chacun avec son histoire : « En 1998, un gars vient me voir après un concert. Il s'avère que c'est le petit-fils d'Antoine Pol, celui qui a écrit le texte des Passantes. Brassens n'en avait chanté que quelques couplets. Il m'a donné le texte intégral et j'en ai fait une des chansons du premier album ». En 2004, ce sera encore une histoire de textes qui sera à l'origine du second disque : « J'étais chez un bouquiniste et je retrouve un texte de Brassens écrit à 24 ans, mais jamais mis en musique. » Ça deviendra Grand Dieu merci.

THÉÂTRE DE LA MER, ZÉNITH SUD… Avec maintenant dix ans de carrière derrière lui, Richard Parreau a accumulé des souvenirs. Scéniquement, le plus fort sera incontestablement celui sur la scène du Théâtre de la Mer à Sète pour les vingt ans de la disparition de Brassens : « Je n'étais pas prévu à l'origine. J'ai eu la plus grosse ovation, c'était magnifique. » Un mois plus tard, l'Héraultais était sur la liste des artistes du Zénith Sud ! Mais ce qui lui aura arraché les plus belles larmes, ce sont certainement ses visites à Paris dans l'ancienne maison de Brassens, habitée désormais par son secrétaire particulier, qui l'a adopté dès les premières écoutes. « Un jour, je repars, je vois un étui de guitare dans un coin. Je lui demande si c'est celle de Brassens. Il me répond 'Oui, celle de 1981. Tu veux essayer ?' J'accepte et j'ai joué sur la guitare de Brassens, en chantant du Brassens, chez lui, dans sa bibliothèque, devant son secrétaire particulier. Quand je suis sorti, j'avais la larme à l'œil. » Forcément…

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