Partir en retard n’est jamais quelque chose de facile à vivre. Les milles que l’on perd sur les prédécesseurs donnent l’impression de compter double quand ceux que l’on gagne paraissent infimes. Et pourtant, positionné plus à l’ouest que le reste de la flotte, Bertrand de Broc gagne régulièrement du terrain sur le peloton.Il y a eu des précédents. On se souvient d’un certain Michel D… qui, quatre ans auparavant, avait quitté Les Sables d’Olonne avec plus de quarante heures de retard et qui, au final, s’en était plutôt bien sorti. De là à dire que partir en retard peut être un avantage, il y a un pas que l’on ne franchira pas. Pourtant, passé le difficile franchissement du cap Finisterre dans la pétole, Bertrand de Broc bénéficie de vents plus favorables dans sa zone de course que la tête de course qui, du fait de l’absence des alizés, peine à descendre vers l’archipel du Cap Vert et l’équateur. Cette compression devrait permettre donc à Bertrand de combler une grande partie de son retard, voire de regagner quelques places, notamment sur Tanguy de Lamotte et Javier Sanso excentrés dans l’est.
Acclimatation nécessaire
A bord de Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets, Bertrand poursuit sa mue. A côté de certains de ses concurrents qui ont disposé de plusieurs années parfois pour peaufiner leur machine, le skipper de Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets doit compenser les heures d’entraînement dont il n’a pas pu disposer par une inventivité de chaque instant.
Bref ! Les journées de Bertrand de Broc sont bien occupées. Entre la marche du bateau pour continuer à gratter des milles, les bricolages divers et la fatigue nerveuse accumulée depuis l’incident du départ, le navigateur cornouaillais a hâte de retrouver des conditions un peu plus clémentes pour recharger ses batteries. Dans deux jours, les alizés devraient être au rendez-vous.