Pétole, moiteur et guerre des nerfs
. A la vacation du jour, il avouait n'avoir aucune idée de l'issue de cette affaire, ne plus regarder les infos météo et tenter simplement d'avancer droit devant, cap au sud. Depuis ce matin, le skipper de Gitana Eighty avait en effet de quoi se faire des cheveux blancs. Dans son rétroviseur, se profile l'ombre de ses adversaires qui profitent de ses difficultés pour peaufiner leur trajectoire et avancer. De fait, ils sont désormais dix en 80 milles à se bagarrer comme des chiffonniers au prix de quelques litres de sueur. Car l'atmosphère est toujours aussi torride à 344 milles de l'équateur. Dans les habitacles de carbone, le thermomètre dépasse les 30 degrés tandis qu'un soleil cuisant inonde les cockpits, ce qui a valu à Dominique Wavre quelques vilains maux de crâne, tandis que Sam Davies se baladait sur le pont de Roxy en bikini. Dans ce contexte, les quelques grains pluvieux croisés dans le pot étaient accueillis comme des douches providentielles. Mais les conditions de navigation restent éreintantes, d'autant que ce pot au noir est en train de devenir le lieu d'un nouveau départ. Au pointage de 16h00, Loïck Peyron, crédité d'une vitesse de 7 nœuds (contre 2,2 nœuds ce midi !), conservait certes une avance de 20 milles. Mais dans son tableau arrière, c'est la guerre entre Sébastien Josse (BT), Jean Pierre Dick (Paprec-Virbac 2), Vincent Riou (PRB), Armel Le Cléac'h (Brit Air), Yann Eliès (Generali), Mike Golding ( Ecover), Roland Jourdain (Veolia Environnement), Jérémie Beyou (Delta Dore) et enfin Jean Le Cam (VM Matériaux). D'après les données météo, tout ce petit monde pourrait entrevoir la porte de sortie dans la soirée et toucher cette nuit ou demain matin les premiers signes de l'alizés du sud-est. Mais dans quel ordre ? Peyron, lui, avait déjà sorti son génois…
116 milles de gagnés pour Foncia
En deuxième et troisième rideau, les bateaux de chasse assistent de loin à ce spectacle en applaudissant des deux mains. Crédités de vitesses parfois deux à trois fois supérieures à leurs prédécesseurs, ils sont les grands gagnants de ces dernières 48 heures. Onzième, Dominique Wavre (Temenos II) a récupéré une quarantaine de milles ; Marc Guillemot (Safran), émerveillé par le spectacle d'un groupe de gros mammifères marins, en a rattrapé 70. Enfin, Michel Desjoyeaux (Foncia) qui a passé sa nuit allongé dans le cockpit à admirer les étoiles, a quant à lui gagné 116 milles en 24 heures. Mais en navigateur prudent et expérimenté qu'il est, il estimait à raison qu'il était bien trop tôt pour se réjouir !
Meilleure progression…
Attribuée au dernier concurrent de la flotte, Jean Baptiste Dejeanty, qui cravache à la latitude de Gibraltar à 14 nœuds de moyenne. Le skipper de Maisonneuve a parcouru 337 milles entre les pointages de mercredi et jeudi 16 heures. Il est encore à 1875 milles de la tête de course.
Les premiers au pointage de 16 heures le 20/11/08 :
1- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 21 024 milles de l'arrivée
2- Sébastien Josse (BT) à 21,8 milles du leader
3- Jean Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 23,7 milles
4- Vincent Riou (PRB) à 29,5 milles
5- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 38,9 milles
Premiers étrangers :
7- Mike Golding (Ecover) à 55,1 milles
11- Dominique Wavre (Temenos II) à 191 milles
12- Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 193 milles