« Le cap Horn en 3e position c’est énorme, jamais je n’aurais imaginé ça ! »
Quel plus beau cadeau pour Sébastien Simon, ses proches et son équipe en ce jour de Noël, que de franchir cette étape, assurément la plus marquante du tour du monde en solitaire ? « Passer le cap Horn en 3e position c’est quelque chose d’énorme, jamais je n’aurais imaginé ça. Je compte bien profiter de ce moment-là, ce n’est pas donné à tout le monde de passer le cap Horn à Noël. C’est plutôt chouette, » se réjouissait le jeune skipper qui d’ordinaire ne s’attache pas tellement à ce genre de symbole. « Cette année-là, avec le groupe Dubreuil, après tout ce que j’ai vécu, c’est d’autant plus une réussite et une joie. » C’est chose faite, dans 37 à 47 nœuds de vent et une mer toujours aussi démontée, « juste pour me dire au revoir, merci le Pacifique, ciao le Sud, vive l’Atlantique ! »
Noël en solitaire
La gorge serrée, les yeux humides, Sébastien s’est exprimé dans une vidéo envoyée du large hier soir : « depuis que je suis tout petit, je vois des marins porter des bonnets du père Noël dans leur bateau. Cette fois j’en fais partie. Je les regardais en vidéo, je les admirais, je me demandais ce qu’ils faisaient là. Et ben j’y suis ! J’y suis avec un cap Horn qui approche. » Avant d’annoncer son menu de fête : « ma grand-mère m’a offert un pot de foie gras que j’ai entamé au ptit’ dej avec des Kinders… Je vous souhaite à tous un joyeux réveillon, profitez bien de vos proches, votre famille, profitez bien de ces moments qui sont précieux. Un Joyeux Noël à tous ceux qui ont choisi d’être seuls aussi, comme moi. Merci à la famille Dubreuil, à toutes les filiales, à mon papa, Alexandra, Chiffon, toute l’équipe. C’est aussi grâce à vous qu’on est là aujourd’hui, c’est incroyable. Merci à vous tous, je vis un moment fabuleux. J’ai toujours rêvé de ça. Pas forcément d’être seul à Noël mais (long silence), c’est plutôt chouette, » conclut-il, ému.
Cap sur les Sables d’Olonne
Maintenant que les deux tiers du parcours sont derrière lui, le Sablais peut enfin mettre le clignotant à gauche, direction la maison. « Vu les écarts, je pense que je vais plutôt gérer la situation. J’aimerais bien réussir à prendre un peu de temps pour le bateau. Selon mes routages, il y a deux jours de près en bâbord amures dans l’Atlantique Sud, pour essayer de monter petit à petit pour attraper les alizés. Ça va être un scénario différent de celui des mers du Sud, bien plus rythmé comme type de course, avec un enchaînement de systèmes météo. Ça va être très stratégique et technique et ça j’aime beaucoup ! »
Après 44 jours de course en solitaire, Sébastien Simon trouve que « le temps n’est pas si long. Au contraire, je pense que je vais essayer de savourer cette remontée de l’Atlantique. Notre Vendée Globe est quand même relativement rapide. On est devant le record d’Armel. » Même s’il sait qu’il y aura encore des moments difficiles à traverser, le skipper reste focalisé sur sa course qu’il entend bien continuer sur sa même lancée, avec beaucoup d’envie et de plaisir. « J’ai plutôt hâte. On n’est pas encore totalement arrivé, il peut se passer encore beaucoup de choses et je suis prêt pour ces moments-là. »