Paul-Henri Dubreuil : « Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à l’Open de tennis de Vendée en novembre 2018. Sébastien venait de gagner la Solitaire du Figaro et à l’époque, il était timide ! Dès le début, on s’est bien entendu. Ce qui m’a plu, c’est sa personnalité. Sébastien est quelqu’un d’humble qui aime se dépasser et rechercher la performance. Et comme le groupe Dubreuil, c’est un Vendéen et un compétiteur ! »
Sébastien Simon : « Paul-Henri est un grand capitaine d’industrie et cette histoire, qui s’est inscrite dans le temps, est une grande fierté. Je suis fier de représenter les couleurs d’une belle réussite vendéenne à travers le Vendée Globe, l’événement incontournable de la course au large qui contribue à valoriser notre territoire. »
Les prémices d’une nouvelle aventure
Paul-Henri Dubreuil : « Nous avions soutenu Sébastien lors de son premier Vendée Globe. Il était légitimement frustré de son abandon (alors qu’il était 4e NDLR) et nous étions aussi frustrés d’avoir été minoritaires dans ce projet. On s’était promis de revenir un jour à 100% si on en avait les moyens. Récemment, alors que la crise dans l’aérien était terminée, on s’apprêtait à vivre les 100 ans du groupe Dubreuil en cette année 2024. D’une certaine manière, toutes les planètes se sont alignées et ce projet suscitait de l’enthousiasme dans le groupe et dans ma famille. J’ai donc décidé de contacter Sébastien par un texto le 19 mai 2023 pour lui proposer de monter ce projet. »
Sébastien Simon : « Voir le bateau ici sous les couleurs du groupe Dubreuil, avec toutes ses filiales, Air Caraïbes à bâbord, French bee à tribord, c’est une fierté immense. Cette course m’a fait rêver depuis que je suis tout petit, j’ai grandi avec elle, je l’ai vue évoluer... Je me suis beaucoup battu pour être au départ de ce deuxième Vendée Globe. On a créé un projet de A à Z il y a seulement un an et demi en 2023. Finalement, en étant soutenu par le groupe Dubreuil et ses 46 filiales, je suis le skipper qui a le plus de partenaires ! »
Des valeurs communes
Sébastien Simon : « Le groupe Dubreuil, qui compte 6700 collaborateurs et fête ses 100 ans, est une réelle source d’inspiration. Les valeurs du groupe me tiennent particulièrement à cœur. Il y a du respect, de l’authenticité, un goût de l’effort mais aussi beaucoup de loyauté.
Paul-Henri Dubreuil : « Sébastien nous connaît bien parce que ce sont vraiment les valeurs qui nous animent depuis toujours autour d’un socle qui comprend le respect, l’engagement et l’éthique. J’ajouterais aussi l’humilité et la résilience car dans la course au large comme dans le monde des affaires rien n’est facile. Il faut se battre, tout donner et ce sont des points communs que nous avons ensemble. »
À la source de l’inspiration
Paul-Henri Dubreuil : « J’ai été bercé tout petit dans l’aviation avec mon père. C’est cette influence qui a fait office de déclencheur. Ça m’a permis de vivre ma passion, m’a poussé à développer des compétences et à suivre cette trajectoire de vie ».
Sébastien Simon : « Ce n’est jamais le fruit du hasard. Nos parents et nos proches influent sur nos passions et nos envies. Mon père était passionné de voile et c’est probablement grâce à lui que je fais ce métier. »
L’importance du travail d’équipe
Paul-Henri Dubreuil : « Comme le disait Sébastien, nous avons 6 700 collaborateurs et 46 filiales. Au sein du groupe Dubreuil, on ne sait travailler qu’en équipe. C’est important de partager les tâches, de responsabiliser chaque collaborateur et de savoir déléguer. Ce qui compte, c’est de faire confiance, exactement comme nous avons pu le faire avec Sébastien.»
Sébastien Simon : « Tout semble plus facile en solo mais on ne va nulle part ! Pour construire un projet d’envergure comme le Vendée Globe, on ne peut pas y arriver seul. Il faut des partenaires mobilisés et je suis convaincu que le groupe Dubreuil fait partie des plus impliqués en IMOCA. Au sein de l’équipe, aussi, tous les membres mettent leurs compétences et leurs savoir-faire au service du projet. »
Course au large et aviation, deux univers similaires
Paul-Henri Dubreuil : « Je crois qu’il y a de nombreux points communs. Le premier aspect, c’est la capacité à rester humble avec les éléments. En tant que pilotes, nous avons plus d’options que les marins : nous pouvons passer au-dessus ou sur les côtés d’un grain alors qu’ils ne peuvent souvent pas les éviter. Parfois, il faut savoir s’arrêter et ne pas voler quand la météo l’exige. Il y a aussi des similitudes dans l’électronique embarqué même si c’est moins compliqué dans un cockpit que dans un bateau ! Et puis il faut aussi faire preuve de sang-froid. Notre vie peut se jouer en quelques secondes, ce qui oblige à rester concentré afin de prendre la bonne décision. »
Sébastien Simon : « C’est vrai qu’il y a la même exigence, surtout dans les moments critiques. On doit savoir réagir vite, oublier les émotions pour se focaliser sur les automatismes et avoir les bons réflexes. Le terme “pilotes” est d’ailleurs de plus en plus employé pour désigner les skippers. En effet, nos cockpits sont presque fermés et on doit interagir avec beaucoup d’électronique embarquée. Mais en écoutant Paul-Henri, ça donne envie d’essayer de piloter un avion ! »
Paul-Henri Dubreuil : « La différence fondamentale c’est que mes vols durent généralement une à deux heures. Alors que Sébastien, lui, s’apprête à partir pour 70 jours ! »
La sécurité à bord, une préoccupation majeure
Paul-Henri Dubreuil : « Nous avons souhaité apporter la notion de sécurité que l’on retrouve dans l’aviation. La priorité de ce projet, c’est que Sébastien revienne entier. Or, nous savons que les chocs peuvent être nombreux à bord d’un IMOCA et il en a souffert l’an dernier (commotion cérébrale et cervicale fracturée suite à un choc lors d’une transatlantique en décembre dernier, NDLR). Nous avons donc réalisé un travail conséquent sur l’ergonomie du bateau. Par ailleurs, mon cousin François a fabriqué des sièges sur mesure en carbone, dans un même souci de sécurité. »
Sébastien Simon : « Ça a été un moment très dur dans ma vie avec une immobilisation de trois mois dans un corset et un mois de réathlétisation en début d’année. Grâce aux échanges avec Paul-Henri, nous avons fait en sorte d’adapter le bateau pour éviter que ça ne se reproduise. Le siège a été moulé directement sur moi : on a utilisé mon corset pour en découper les contours, on a ajouté des ceintures de sécurité et des amortisseurs. À bord, on prend l’équivalent de 4G verticalement, ce qui est assez similaire à ce qu’endure un pilote de chasse à l’horizontale. Par ailleurs, nous avons adapté les bannettes avec des cale-pieds et on a installé des filets, fabriqués par des pêcheurs des Sables d’Olonne, pour compartimenter le bateau et ne pas être projeté en cas de choc. Enfin, même si ce n’était pas dans mes habitudes, j’ai désormais toujours mon casque à portée de main et je le porte systématiquement au-dessus de 20 nœuds de vitesse. »
Un objectif réaliste autour du monde
Paul-Henri Dubreuil : « L’objectif majeur, c’est de terminer et d’aller au bout. Nous avons connu, comme tous les projets, des moments plus difficiles. Mais nous avons aussi eu la chance de vivre des instants de joie comme en juin quand Sébastien a terminé 4e de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne. Et nous savons qu’on peut compter sur un très bon bateau et un très bon skipper ! »
Sébastien Simon : « Je partage cet objectif, j’ai envie d’aller au bout. Je souhaite aussi pouvoir partager cette aventure, essayer d’embarquer avec moi le plus de monde possible. Je sais qu’il y a déjà une belle communauté de collaborateurs qui me soutient et j’espère être à la hauteur pour le groupe Dubreuil, pour mon équipe et pour mes proches. »