Mais ce matin, le Sablais a dû se rendre à l’évidence. Les réparations sont impossibles à réaliser seul. Elles nécessiteraient énormément de temps et des conditions très clémentes et ne peuvent garantir un niveau de sécurité suffisant avant d’entamer le tour de l’Antarctique.
Le skipper d’ARKEA PAPREC naviguait en 4e position au moment du choc et était en train de réaliser son rêve de Vendée globe. Depuis hier, il n’arrivait pas à se résoudre à se retirer de la course. Il a souhaité étudier dans le détail toutes les possibilités et ne s’est fermé aucune porte dans la réflexion qu’il a menée avec son équipe à terre. Malheureusement, celui qui s’est dérouté en ce début de semaine pour porter secours à Kevin Escoffier, sait plus que jamais que la sécurité prime sur ce tour du monde extrême. Il a donc choisi ce matin d’abandonner.
ARKEA, PAPREC et son Club de Partenaires le soutiennent dans ce choix difficile et courageux. Sébastien fait route vers Cape Town. Il devrait rallier la baie sud-africaine dans la nuit de samedi à dimanche.
Plus d’informations à venir.
Sébastien Simon, skipper d’ARKEA PAPREC
« Il est temps pour moi de prendre une décision. Avec l’équipe, nous avons beaucoup réfléchi aux réparations possibles. Mais pour les envisager, il fallait sacrifier mon foil, le découper. C’est une pièce hyper massive de 300 kilos. Puis il aurait ensuite fallu réparer la coque par l’extérieur et sur le pont pour rendre étanche le puits de foil. Pour ça, je n’avais pas d’autre choix que de me dérouter vers Cape Town. Ces réparations s’annonçaient très compliquées. Probablement, quatre à cinq jours de travail sans compter la réparation de la cloison et un problème que j’ai découvert sur mon manchon de palonnier arrière qui génère une deuxième voie d’eau… La météo pour mon arrivée à Cape Town était très défavorable, je n’aurais pas pu attaquer les réparations avant deux ou trois jours après mon arrivée. Surtout, tout ça n’est pas raisonnable car il n’était pas garanti que les réparations tiennent pour la suite de la course. Je ne peux pas continuer. Je ne pensais pas m’arrêter là, j’étais 4e du Vendée Globe. Je pensais bien réussir à faire quelque chose sur ce Vendée ! J’ai donné tout ce que j’avais. J’y ai mis beaucoup de passion et d’énergie, j’avais envie d’y arriver. L’aventure s’arrête là. Je suis désolé pour tout le monde. Tous mes partenaires m’ont soutenu jusqu’au bout. Tout ça ne me donne qu’une seule envie : repartir, être présent dans quatre ans. C’était une superbe expérience, une opportunité unique. Merci vraiment à tous de m’avoir permis de réaliser ce beau projet avec ce beau bateau. »
Jean-Pierre Denis, Président d’Arkéa
« Nous partageons, bien sûr, l’immense déception de Sébastien. Avec le soutien de son équipe à terre, il a étudié toutes les options possibles de réparation avant de se résoudre à cette décision douloureuse d’abandon. Sébastien a fait son choix en son âme et conscience et, surtout, en bon marin. Il est hors de question de jouer avec la sécurité du skipper dans une course aussi exigeante que celle du Vendée Globe.
Aujourd’hui, je veux tout d’abord l’assurer de notre soutien et lui dire combien nous sommes fiers de lui et de ce qu’il a accompli depuis le début de ce tour du monde. Sébastien a démontré qu’il avait toute sa place sur ce Vendée Globe, aux côtés des meilleurs skippers de la flotte Imoca. Au sein du Groupe Arkéa, nous avons suivi son aventure avec passion et enthousiasme. Là, Sébastien voit son rêve se briser sur un coup du sort alors qu’il naviguait dans le peloton de tête. C’est dur mais de tels aléas font partie intégrante du Vendée Globe et de la course au large, il faut donc l’accepter. Et je suis convaincu que Sébastien va rebondir et qu’il sortira encore plus fort de cette épreuve ».
Sébastien Petithuguenin, Directeur Général de Paprec Group
« Nous sommes ce matin partagés entre deux sentiments. La déception évidemment que Sébastien ne puisse pas aller au bout de cette formidable aventure et en même temps une très grande fierté.
Il a su prouver tout au long de ces semaines de course qu’il était capable de rivaliser avec les meilleurs sur la course en solitaire la plus difficile au monde, L’Everest des Mers : le Vendée Globe. Les 10 000 collaborateurs du groupe qui accompagnent Sébastien et suivent ces exploits au quotidien saluent unanimement sa performance. Ils sont fiers d’être représentés par un coureur qui portent très haut les valeurs de notre entreprise : courage, humilité et détermination. Notre expérience est grande sur le Vendée Globe puisque c’est le 5e bateau qui porte les couleurs de notre groupe. Nous savons à quel point cette épreuve peut-être cruelle et combien il est difficile de la terminer.
Sébastien a décidé d’abandonner la course. C’est sa décision et nous lui avons laissé toute la liberté pour la prendre en son âme et conscience. Nous savons qu’il a pris la bonne décision en bon marin, même si elle est très difficile.
En dernier lieu, je tiens à témoigner à Sébastien toute notre affection et notre soutien. Nous pensons très fort à lui et nous avons hâte de le retrouver pour le féliciter. »