D'ici 36 heures, les premiers concurrents devraient être à la hauteur de la première porte des glaces, la Porte Atlantique. Pour l'heure, la flotte continue de descendre au gré des empannages dans un couloir entre les 40ème et 41ème degrés sud. Les gains respectifs des uns et des autres se jouent avant tout sur la capacité des navigateurs à conserver une toile adaptée et sur leur angle de descente par rapport au vent arrière. Plus l'angle est proche de l'axe du vent, moins la vitesse est grande : il s'agit alors de trouver le meilleur compromis entre cap et vitesse. En la matière, la gestion du navire dépend de nombre de facteurs : l'état de la mer, la capacité du bateau à partir au surf, la toile portée et bien évidemment, la fatigue du navigateur. Car naviguer ainsi sur le fil du rasoir suppose une vigilance de tous les instants : pour pouvoir dormir un peu, les solitaires doivent alors adapter leur voilure, réduire et bien souvent accepter un petit déficit de vitesse ou de cap. Et c'est bien souvent la nuit que se fait la différence. Si Jean Le Cam (VM Matériaux) a pu reprendre 30 milles à Mike Golding (Ecover) dans la nuit, il y a fort à parier que le skipper de Port-la-Forêt a du passer plus de temps à régler le bateau que dans la bannette. Un autre navigateur qui a du puiser dans ses réserves, c'est Michel Desjoyeaux (Foncia) qui, au classement de 4h30 (TU+1), ne se trouvait plus qu'à 6,8 milles du Safran de Marc Guillemot. Michel était encore crédité de la meilleure vitesse de la nuit avec un respectable 16,5 nœuds de moyenne. Il est actuellement aux portes du top ten et peut de nouveau prétendre à la victoire, même s'il sait bien que les places vont devenir de plus en plus chères.
Mises en ordre et petits soucis
Dans le deuxième peloton, c'est l'heure des mises à jour. Ainsi Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) comme Steve White (Toe in the Water) ont effectué leur pénalité de 30 mn pour n'avoir pas respecté une marque lors du départ. Norbert doit aussi faire face à quelques infiltrations d'eau sur le pont de son bateau, de même qu'à quelques soucis de transmissions. Rien de très pénalisant, mais c'est ce genre de petits soucis qui pourrissent le quotidien du navigateur solitaire. Steve White continue d'épater la galerie : bien calé en 17ème position, il prouve jour après jour, une étonnante capacité d'adaptation et tire visiblement parfaitement partie de son bateau. Enfin, Dee Caffari (Aviva), après diagnostic du Docteur Chauve, le médecin de la course est en partie rassuré. Il semble bien que son inflammation au genou soit superficielle et puisse être guérie rapidement avant d'aborder l'Océan Indien… La vigilance reste de mise, mais Dee peut toujours envisager d'aller au bout de ses rêves.
Classement du mardi 2 décembre à 5 heures :
1- Sébastien Josse (BT) à 18741 milles de l'arrivée
2- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 48,7 milles du premier
3- Yann Elies (Generali) à 50,3 milles du premier
4- Vincent Riou (PRB) à 75,9 milles du premierr
5- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 77,3 milles du premier
Sélection internationale :
8- Mike Golding (Ecover) à 99,8 milles du premier
12- Dominique Wavre (Temenos II) à 223,2 milles du premier
13- Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 348,6 milles du premier