Quelle fête pour célébrer l'implacable victoire de Michel Desjoyeaux (Foncia) ! Cela a commencé en mer où des centaines d'embarcations l'ont accompagné jusqu'au passage de la ligne d'arrivée, saluée par un rayon de soleil et une lumière magnifique au large des Sables d'Olonne. Plus de cent mille personnes ont ensuite bravé le froid polaire pour acclamer le héros tout le long du chenal des Sables, ces Champs-Elysées des solitaires du Vendée Globe. Et la fête s'est poursuivie tard dans la nuit dans le village du Vendée Globe. En grand vainqueur qu'il est, Mich' Desj' a tenu son rang et animé la soirée, arborant amusé une écharpe Mich' Monde 2009 toute la nuit.
Mais la course continue pour les onze autres marins solitaires encore en mer. Roland Jourdain (Veolia), au ralenti depuis sa perte de quille jeudi matin, n'était plus qu'à 70 milles de la principale île des Açores lundi à 4h30. A une vitesse de 5-7 nœuds, il devrait arriver devant le port au plus tôt en début d'après-midi et décider d'arrêter ou de poursuivre son Vendée Globe. Une décision certainement très difficile à prendre compte tenu des conditions météo peu favorables prévues cette semaine dans l'Atlantique Nord. Quelle que soit sa décision, il est probable qu'Armel Le Cléac'h (Brit Air), troisième à 219 milles de Bilou, s'empare de la deuxième place. Aujourd'hui en cas d'abandon ou bien dans les 48 heures puisqu'il progresse deux fois plus vite que son adversaire.
Derrière, à la latitude du Cap Vert, Sam Davies (Roxy) a gagné 16 milles dans la nuit sur Marc Guillemot (Safran) qui concède désormais 100 milles de retard sur la Britannique. Les deux autres Britanniques, Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) et Dee Caffari (Aviva), qui a franchi hier l'équateur, remontent au près dans l'alizé de nord-est à 300 milles de distance l'un de l'autre. Arnaud Boissières (Akena Vérandas), huitième et proche des îles brésiliennes de Fernando de Noronha, n'est plus qu'à une journée de mer du pot-au-noir, et le double voire plus de l'équateur. Enfin, Steve White (Toe in the Water), au large de Rio, et Rich Wilson (Great American III), au large de Buenos Aires, remontent l'Atlantique Sud à vitesse moyenne.
Dans le Pacifique, la fin des mers du sud est proche pour Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) qui n'était plus qu'à 70 milles du Cap Horn à 4h30 ce matin. Raphaël devrait revenir dans l'Atlantique aux alentours de midi. A 300 milles derrière, Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) devra s'armer de patience avant de franchir pour la première fois le mythique rocher. Englué dans un anticyclone, il se traînait ce matin à seulement 1,2 nœud !