Décalage brésilien
Pour le groupe de tête, la nuit a été marquée par une bascule du vent vers l'Est qui en a surpris plus d'un, car elle n'était pas prévue sur les fichiers météo : il a donc fallu s'adapter pour profiter de cette rotation favorable, soit en lofant un peu pour se rapprocher de la route directe (Riou, Jourdain), soit en réglant les écoutes pour accélérer sensiblement (Golding, Eliès). Cet effet local n'a malheureusement pas duré et les leaders ont retrouvé quelques heures plus tard, les mêmes conditions qu'auparavant. Puis ce fut au tour du groupe poursuivant de bénéficier de cette bascule où Roland Jourdain (Veolia Environnement) put concilier vitesse et cap, ramassant au passage plus de dix milles de bonus tout en revenant sur la même route que ses prédécesseurs ! Finalement, seul Marc Guillemot (Safran) gagne une place ce lundi en dépassant à la régulière le Britannique Brian Thompson (Barhain Team Pindar). La comparaison de ces deux monocoques Imoca est intéressante dans des conditions de navigation strictement identiques, puisque le premier est l'un des plus légers de la flotte, tandis que le second est le plus lourd et le plus puissant !
Normalement à cette époque de l'année (et les Transat Jacques Vabre l'indiquent), les bateaux sont déjà sous gennaker en suivant la bordure occidentale de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Mais cette fois la situation est bien différente puisque les hautes pressions se situent devant les étraves ! Pas d'option stratégique possible, si ce n'est un choix tactique de se rapprocher en latéral de ses concurrents ou de persévérer à gagner dans le Sud. Il semble bien que la première solution ait été retenue par les solitaires qui convergent dans le même couloir après s'être dispersés à la sortie du Pot au Noir (il y a déjà trois jours !)… A quelques dixièmes de nœud près, tous les bateaux vont à la même vitesse et suivent le même chemin : rien ne pourra changer tant que les skippers n'auront pas abordé de près le centre anticyclonique qui se positionne encore ce lundi à plus de 1 000 milles de leurs étraves. S'il ne veut pas bouger, il va falloir sérieusement se poser des questions sur la façon de le pénétrer. Et s'il se décale vers l'Ouest comme le souhaitent les solitaires, toute la flotte va progressivement obliquer vers le Sud-Est, route directe vers les Quarantièmes Rugissants qui, pour l'instant sont bien assagis…
Classement du lundi 24 novembre à 15h30 :
1- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 20 555,6 milles de l'arrivée
2- Sébastien Josse (BT) à 21,8 milles du leader
3- Jean Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 36,2 milles
4- Vincent Riou (PRB) à 51,4 milles
5- Armel Le Cléac'h (Brit'Air) à 53,1 milles
Premiers étrangers :
6- Mike Golding (Ecover 3) à 64,8 milles
11- Brian Thompson (Barhain Team Pindar) à 232,2 milles
12- Dominique Wavre (temenos II) à 236,4 milles