Ses atouts : « Du courage, de la motivation, beaucoup de patience. J'ai surtout la chance d'avoir une équipe de qualité. C'est une course en solitaire, mais c'est un travail d'équipe et sans eux je n'aurais pas pu faire ce que j'ai fait. J'ai vraiment beaucoup de chance d'avoir mes Roxy Boys… »
Les moments difficiles : « Quand Yann s'est cassé la jambe et quand Jean a chaviré. On se met à leur place. Mais aussi, parce que pour pouvoir avancer, on n'imagine pas ce genre de choses. Quand ça se produit, c'est le pire qui nous tombe dessus. Un autre moment difficile fut, quand dans la remontée de l'Atlantique sud j'ai perdu 700 milles que j'avais durement gagnés dans l'Océan Indien et le Pacifique. A cet instant-là, j'ai reçu un mail d'encouragement de Yannick Bestaven et j'ai réalisé que dans mon petit malheur, j'avais la chance d'être toujours en course. On se dit que plein de personnes aimeraient être à notre place, ça motive pour rester positif. »
La casse : « Je n'ai pas eu de problèmes particuliers. On avait même un jeu avec Erwan, mon préparateur. Quand j'avais un pépin technique, je lui signalais par mail. Ensuite, on cherchait chacun de notre côté la solution la plus adaptée. Mon challenge, c'était de pouvoir lui renvoyer un mail avant d'avoir sa solution et de lui écrire, c'est bon c'est réparé. Au final, c'est du 50-50. »
La course des Britanniques : « Je voudrais saluer la performance de Mike Golding, car même s'il n'est pas à l'arrivée, il a fait une course incroyable. Je le regardais naviguer et je me disais : dans quatre ans, je veux faire une course comme ça. Je voyais bien les navigateurs anglais dans les cinq ou six premiers, mais pas dans cet ordre là ! Je pense que Brian, s'il n'avait pas eu tellement de problèmes, aurait été capable de faire des choses incroyables. Je ne m'attendais vraiment pas à être la première de tous les Anglais. »
Self-control : « Je pense que j'ai toujours eu le contrôle. Et quand on était en bagarre avec Roxy, c'était moi le chef. Mais il y a des choses qui échappent à votre contrôle, comme les icebergs ; ça c'est de la roulette russe ou encore les containers dans l'Atlantique. Les deux jours précédant l'arrivée, j'avais vraiment peur de heurter quelque chose. Il vaut mieux ne pas y penser, sinon on ralentit et on ne gagne pas »
Femme du large : « La différence hommes femmes ? Je pense qu'il faut surtout être une femme motivée. Si tu as envie d'y arriver tu peux le faire. Homme ou femme, c'est dans la tête qu'une course se joue. Je n'ai pas pleuré. C'était l'objectif : zéro larme. Enfin… lors de ma dernière soirée, sous spi, en pensant que c'était ma dernière nuit en mer, j'ai failli. Mais ce sera peut-être dans deux jours, quand je me rendrai compte que c'est fini. »
On savait Sam Davies capable de grâce, de joie de vivre et de légèreté. On avait peut-être tendance à oublier ce qu'un Vendée Globe demande de ténacité et d'abnégation. La jeune Britannique, avec ses mots et ses pudeurs nous l'a rappelé à juste titre.
Alors que Sam s'apprête à fêter son retour à terre, Marc Guillemot continue quant à lui de s'accrocher à son incroyable pari. Malgré des conditions défavorables, Safran, privé de sa quille continue de tenir des moyennes plus qu'honorables qui font espérer au navigateur trinitain une arrivée devant les Sables d'Olonne entre 0h et 8h, lundi matin. L'heure limite est fixée au lundi 16 février à 3h41 (TU+1). Autant dire que rien n'est joué.
Le classement de 16 heures
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) le 1 février à 16h11
2 - Armel Le Cléac'h (Brit Air) le 7 février à 9h41
3 - Sam Davies (Roxy) le 14 février à 1h41
4 - Marc Guillemot (Safran) à 184,6 milles de l'arrivée
5 - Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) à 223,1 milles du premier
6 - Dee Caffari (Aviva) à 276,8 milles du premier
7 - Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 1453,8 milles du premier
8 - Steve White (Toe in the water) à 2039,2 milles du premier
9 - Rich Wilson (Great American III) à 3580,2 milles du premier
10 - Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) à 4745,2 milles du premier
11 - Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 5102 milles du premier
RDG Vincent Riou (PRB), réparation accordée, classé 3e