Bertrand Delesne aura eu besoin d’une étape, selon ses dires, pour apprécier à nouveau les pleines sensations de son prototype. Mais, une fois la bonne cadence trouvée, quel festival : le navigateur costarmoricain a su trouver les bons moments pour pousser ses limites, se mettre dans le rouge et ceux où il fallait laisser reposer bonhomme et machine. Son secret : jouer avec le front qui les a accompagnés tout au long de la traversée. En restant en avant, Bertrand bénéficiait d’une part d’un vent puissant et de l’autre d’une mer pas encore trop formée. Une stratégie payante qui lui a permis de faire exploser la concurrence et d’aligner jour après jour des moyennes exceptionnelles.
Un podium international en proto
Derrière ces trois-là, un autre groupe de concurrents était en lice pour la quatrième place au scratch et qui plus est, le podium de l’étape en prototype. Nicolas Boidevezi (GDE), Véronique Loisel (De l’espace pour la mer) et Andrea Caracci (Speedy Maltese) se tenaient en moins de trois milles à moins de deux heures de l’arrivée aux Sables d’Olonne. Au final, c’est Nicolas qui devait l’emporter vraisemblablement devant Véronique et Andrea. Au delà du caractère symbolique de cette troisième place, Andrea Caracci ferait malgré tout une bonne opération puisqu’il devrait s’emparer de la troisième place au classement général au détriment de Sébastien Rogues (Eole Génération GDF Suez), Jörg Riechers devant a priori conserver la deuxième place. Cette troisième place, Vincent Barnaud (NorthStar) a pu un temps espérer la conquérir. Le navigateur de la Trinité sur Mer,
auteur d’une deuxième étape remarquable tenait encore la corde, hier avant que l’on ne constate qu’il avait fortement ralenti dans les dernières vingt-quatre heures. Confirmation en était donné par Véronique Loisel qui avait doublé son collègue démâté au niveau du premier étage de barre de flèche. Vincent va bien, mais on imagine que sa déception doit être à la hauteur des espérances qu’il avait pu avoir. Autre navigateur qui semble aux prises avec des difficultés, Ysbrand Endt (Mediabrein) en bateau de série, qui pourrait avoir subi le même sort. Visiblement, la dernière dépression qui est passée sur la flotte a laissé des traces : entre spis déchirés, tangons brisés ou problèmes de safrans, les solitaires ont souffert. Après douze jours de mer à mener les bateaux sur le fil du rasoir, le matériel n’avait pas forcément besoin de cette dernière épreuve.