Une équipe de quinze bénévoles, mobilisés pendant quatre jours pour une flotte de vingt-cinq bateaux : soit environ 250 heures cumulées sur les divers contrôles nécessaires avant le départ de la course… Les chiffres donnent une idée significative de l’ampleur de la tâche des hommes et des femmes chargés des divers contrôles à bord. « La simple vérification d’un container de survie prend environ deux heures. Vérifier la liste complète du matériel, s’assurer que tout fonctionne parfaitement demandent une rigueur importante et de la patience… D’autant qu’il s’agira parfois de composer, entre les textes et la réalité des concurrents… » Jean-Luc Gauthier, jaugeur national adoubé par la Fédération Française de Voile, dirige ainsi sa petite équipe de bénévoles en s’efforçant de trouver le juste chemin entre le respect des textes et les adaptations nécessaires. « La Class’40 est en plein développement… C’est toujours dans ces périodes que l’on peut se trouver confronté à des difficultés. Ici, les problèmes que l’on rencontre sont de deux ordres : d’une part, le caractère international de la flotte provoque parfois des différences d’interprétations de certains textes ; d’une autre, comme dans toutes les classes en développement, la jauge n’a pas encore pu tout prévoir et les coureurs sont tentés d’interpréter les règles à leur avantage… » Pour Jean-Luc Gauthier, l’essentiel étant d’aboutir à des solutions en respectant quelques principes basiques : avant tout, privilégier une certaine forme de courtoisie dans les relations avec les coureurs. Ensuite, savoir prendre le temps de la réflexion en cas de problème : les décisions hâtives peuvent vite dégénérer en conflit avec les coureurs. « Il est important, en cas de divergence, d’écouter les points de vue des uns et des autres. Sachant, qu’au bout du compte, c’est la règle qui reste le juge de paix, car c’est la seule qui garantit une certaine forme d’équité. De plus, on essaye de prendre une décision en commun avec les autres arbitres et le directeur de course de manière à pouvoir exprimer une opinion homogène vis à vis des coureurs. »
Contrôles médicaux renforcés
Depuis cette année, les navigateurs qui veulent participer à des épreuves océaniques doivent aussi se soumettre à une batterie de tests médicaux poussés : dont notamment un test d’effort chargé d’évaluer la bonne santé cardiaque des navigateurs. Une contrainte supplémentaire prise avec une certaine philosophie par les navigateurs, même si, en filigrane, certains d’entre eux, regrettent les temps insouciants où l’on partait la fleur au tangon défier les océans… De même, le Docteur Thébaud, médecin de la course, est en charge de vérifier les dossiers médicaux de tous les postulants à l’aventure. Ici, pas de concessions, les textes sont formels. On pourra objecter que la course au large perd en romantisme, on devra bien convenir qu’elle y gagne en sécurité comme en performances… Ici encore, Les Sables – Horta – Les Sables fait figure de pionnier dans la démarche.
Appart City, le bateau d’Yvan Noblet, est finalement arrivé hier au soir aux Sables d’Olonne après un périple de deux cent milles dans la pétole complète… Pour comble de malchance, l’équipage est tombé en panne de gazole à quelques encablures des jetées de Port Olona. CG Mer, quant à lui, devrait pouvoir rejoindre le reste de la flotte dans la journée de jeudi. Le bateau est en effet immobilisé au chantier à La Rochelle, suite à sa collision avec une bouée au retour du record SNSM. La course contre la montre est lancée.