affûtés et amateurs dans le meilleur sens du terme. Parmi eux, trois navigateurs aux profils forts différents mais qui ont tous la particularité de naviguer sur des bateaux construits dans les années 1990. Le prologue a révélé quelques jolis talents, mais il a aussi permis à tous les navigateurs qui le souhaitaient d’embarquer quelques amis, des jeunes talents des Sables d’Olonne. Nombre de navigateurs ne tarissaient d‘ailleurs pas d’éloges sur l’acuité des jeunes régatiers sablais, notamment sur le plan tactique.
Portraits des vainqueurs mais aussi de quelques figures sans qui la classe Mini ne serait pas ce qu’elle est.
Sébastien Rogues et Davy Beaudart, les copains d’abord
Le hasard fait parfois bien les choses. Sébastien Rogues (Eole génération GDF Suez) et Davy Beaudart (Innovea Environnement), les deux vainqueurs du prologue, sont aussi copains comme cochons dans la vie civile. Sébastien, Basque devenu Breton d’adoption, pratique la voile à haut niveau depuis sa plus tendre enfance. Le virus de la compétition ne l’a jamais quitté depuis les régates en 420 ou en Laser, deux dériveurs particulièrement exigeants. Pragmatique, exigeant avec lui-même, Sébastien s’est lancé dans l’aventure de la
course au large en solitaire en laissant le moins de place possible au hasard. Après une saison brillante en bateau de série, il a choisi de sauter le pas et de naviguer en prototype. Mais qui sait ? Derrière le discours de la méthode, le garçon sait qu’il lui faudra maîtriser ses émotions pour se maintenir constamment aux avant-postes. Davy Beaudart, quant à lui, s’il ne court pas en prototype est particulièrement lié à Sébastien puisque c’est dans son chantier naval que le bateau de son pote a été préparé. Celui qui multiplie les places d’honneur en bateau de série avec un appétit d’ogre a la sérénité de l’homme sûr de sa vitesse, du technicien qui a su adapter son bateau à son profil. Davy est sans aucun doute, une des valeurs sûres en bateau de série. Les deux navigateurs ont d’ailleurs profité de la même structure d’entraînement à Lorient. Répétant leurs
gammes quel que soit le temps, ils ont pu acquérir la sérénité technique qui leur permet maintenant de faire valoir leur sens marin et leur intuition en toute liberté.
Toujours verts
D’autres ne viennent pas avec de telles ambitions. Hugues Chollet (Dizikilepti) et Pierre Denjean (Oufti) savent que leur bateau ne pourra pas rivaliser avec les nouvelles unités, voire même avec les plus affûtés des bateaux de série. Qu’importe, l’histoire d’amour avec leur monture mérite considération. Le premier contact de Pierre
Denjean avec son proto, un plan Fauroux de 1991, se noue à l’occasion d’un convoyage entre les Canaries et le port d’attache du voilier en Méditerranée. Pierre se sent bien à bord, a confiance. Arrivé à terre, il propose au propriétaire du bateau un marché équitable : en échange d’un entretien sérieux et d’une remise à niveau, Pierre aura le droit de disposer du bateau pour les courses jusqu’à l’objectif ultime la Transat 6,50 de 2011. Hugues Chollet, de même, voulait disposer d’un bateau de caractère, personnalisé. Ce chercheur en dynamique des fluides a porté son dévolu sur le premier prototype dessiné par Pierre Rolland. Un bateau qui a connu des propriétaires aussi divers qu’Eric Deroost, son constructeur, devenu depuis un artiste peintre reconnu ou Mark
Turner qui a lancé la carrière d’Ellen Mac Arthur.
Sébastien Picault (Kickers) refuse, quant à lui, de se ranger définitivement dans la catégorie des Oldies. Son plan Magnen, double vainqueur de la Mini-Transat en 1997 et 1999 reste encore une machine redoutable à certaines allures. Ancien footballeur de haut niveau, devenu par la suite permanent au centre des Glénans avant de se lancer dans l’aventure du Mini, Pic - comme on le surnomme sur le circuit - présente un profil atypique. Ne pas se fier aux apparences : il est aujourd’hui un des navigateurs qui connaît le mieux le circuit Mini et n’hésite pas à multiplier les expériences pour gommer ses petits défauts et mettre en valeur ses qualités. Récemment, il a
participé à la transat AG2R Concarneau – Saint-Barth où, face aux ténors de la série Figaro, il s’est classé à une très honorable treizième place. Et ne désespère pas de faire monter une fois de plus son prototype sur le podium.
Classement du prologue :
Classement prototype
1 – 716 Sébastien Rogues (Eole Génération - Suez GDF)
2 – 754 Bertrand Delesne (Prati’Buches)
3 – 753 Jörg Riechers (Mare.de)
4 – 787 Thomas Normand (Financière de l’Echiquier)
5 – 719 Nicolas Boidevezi (GDE)
Classement série
1 – 674 Davy Beaudart (Innovea Environnement)
2 – 697 Amaury François (amauryfrancois.com)
3 – 464 Jean-Marc Allaire (Baker Tilly AG2R La Mondiale)
4 – 435 Vincent Kerbouriou (CGG Veritas)
5 – 758 Ysbrandt Endt (Mediabrein)