Jérémie Beyou a répertorié cinq avaries :-
Les pièces mécaniques d'ancrage (appelées tang) des barres de flèche 2 et 3 tribord sont cassées. Il n'y a aucune possibilité d'en usiner de nouvelles à bord ni de les réparer. Ce sont des pièces en titane, usinées avec précision dans la masse et ajustées à leurs parties femelles sur les barres de flèche.
- Les deux barres de flèche en carbone numéros 2 et 3 tribord sont cassées. Une stratification serait possible à bord, mais leur résistance mécanique serait très amoindrie après une réparation de fortune. Cela nécessite de réaliser une expertise avant toute stratification.
- Le gréement dormant périphérique tribord, en fibre textile PBO, est très endommagé par les chocs répétés des barres de flèche : haubans (verticaux 2 et 3),les diagonaux 3 et 4 sont hors d'utilisation.
- La bastaque tribord est fortement endommagée (fibre sectionnée).
- Le tube du mât en carbone est lui-même partiellement délaminé par les chocs répétés des barres de flèche.
" La mer a fait son travail de sape sur le gréement déjà bien abîmé du bateau, et le revoir naviguer rapidement et en sécurité m'apparaît à ce jour impossible. Mais le coup le plus dur a été reçu lorsque j'ai constaté l'avarie il y a trois jours : devoir me retirer du match dans lequel j'étais si bien installé fût un crève-cœur. Le bateau allait bien, le bonhomme aussi. Je peux vous affirmer que mon bateau était en parfait état, parfaitement préparé, jusqu'à cette "tuile". " indiquait Jérémie Beyou.
La situation évolue peu si ce n'est que les neuf premiers se tiennent désormais en moins de 85 milles avec une grande stabilité des positions, même avec des écarts à quelques milles près : Sébastien Josse (BT) est ainsi un peu plus proche du leader Loïck Peyron (Gitana Eighty) mais cela n'est pas très significatif, tout comme Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) et Mike Golding (Ecover 3), légèrement décalés plus à l'Ouest s'avéraient les plus véloces ces dernières heures. Effet local ou volonté de marquer un ascendant : il semble que l'objectif des solitaires est de rester au contact sans se démarquer en attendant que la situation anticyclonique évolue devant les étraves. Et ce n'est pas encore au programme ! Pour le trio poursuivant, Marc Guillemot (Safran) est toujours le plus rapide : il est désormais à moins de 200 milles du leader et à 110 milles de Jean Le Cam (VM Matériaux), neuvième et le plus décalé vers l'Est du groupe de tête.
Michel Desjoyeaux (Foncia) est encore à 415 milles et n'a donc pas encore tout à fait rattrapé son retard de son deuxième départ des Sables d'Olonne (360 milles) : il devrait toutefois bénéficier de conditions météorologiques plus favorables à l'orée du week-end car Météo France annonce un ralentissement par devant dû à cet anticyclone qui s'écroule sur lui-même… Enfin, ils ne sont plus que trois solitaires dans l'hémisphère Nord : l'Autrichien Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) devrait franchir la ligne équatoriale ce mercredi ; le Canadien Derek Hatfield (Algimouss-Spirit of Canada) et Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) profitent de conditions très favorables puisqu'ils naviguent déjà dans les alizés de Sud-Est sans avoir été ralenti au passage du Pot au Noir…
En tête de course, les jours se suivent et se ressemblent terriblement. Cette descente de l'Atlantique Sud tourne à la punition. Habituellement, à la latitude de Rio de Janeiro, l'ambiance est aux grandes chevauchées sur la mer. Vent portant et surfs endiablés à plus de 20 nœuds pour profiter des dernières journées de chaleur avant le froid et l'austérité du Grand Sud. Au contraire, depuis le week-end dernier, les huit premiers progressent péniblement entre 12 et 16 nœuds. Un champs de bosses au lieu d'une belle piste damée, forcément, ça finit par user les articulations du bateau. Et du même coup, la patience des marins qui ont hâte de rejoindre les fameux 40es Rugissants pour changer d'allure. Cette situation météorologique pourrait même leur infliger une double peine si jamais l'anticyclone de Sainte-Hélène leur barrait la route et permettait aux retardataires de revenir au contact. Marc Guillemot (Safran), désormais 10e à moins de 200 milles de Loïck Peyron (Gitana Eighty), était le plus rapide ce matin avec une moyenne horaire de 16,2 nœuds. Pour lui et pour ses voisins Thompson, Wavre, Davies et Desjoyeaux, l'espoir de recoller au groupe de tête n'a jamais été aussi grand. Au grand dam des leaders, évidemment…
Classement à 5h00 :
1- Loïck Peyron (Gitana Eighty) à 20118 milles de l'arrivée
2- Sébastien Josse (BT) à 15,7 milles du premier
3- Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 36,1 milles
4- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 40,6 milles
5- Vincent Riou (PRB) à 52,1 milles