Outre l’évolution de l’âge de départ, ce projet de réforme joue sur la durée de cotisation exigée dans la retraite du régime général, dite aussi "retraite de la Sécu". Elle va évidemment continuer d’augmenter. Pour les générations nées en 1953 et 1954, il faudra 41 ans et 1 trimestre (165 trimestres validés). Ensuite, la durée de cotisation devrait aller jusqu’à 41,5 ans en 2020. Les fonctionnaires sont soumis aux mêmes évolutions, tant pour l’âge de départ que la durée de cotisation. Mais ils vont aussi cotiser davantage. Leur taux de cotisation, actuellement de 7,85 %, va passer à 10,55 % en dix ans, pour rejoindre le taux du privé. Seuls les régimes spéciaux verront toutes ces règles s’appliquer ultérieurement, à compter de 2017.
Parallèlement, le texte apporte des avancées pour certaines populations. Les chômeurs non indemnisés verront ainsi leurs droits validés passer de 4 à 6 mois. L'indemnité journalière perçue pendant le congé maternité sera désormais intégrée dans le salaire de référence pour le calcul de la pension. Pour les agriculteurs enfin, les règles du minimum vieillesse seront revues.
Bien sûr, la chasse aux nouvelles recettes immédiates n’est pas oubliée dans le texte. Les épargnants vont contribuer à l’effort général. Tous les revenus du capital, mobiliers et immobiliers, vont subir une hausse d’un point des prélèvements. En outre, la taxation des stock options et des retraites chapeaux est renforcée. Ce n’est pas tout : les plus-values mobilières seront désormais imposables au premier euro, et non plus au-delà du seuil de cessions. Le crédit d’impôt sur les dividendes des particuliers est aussi supprimé. Enfin, sans surprise, les hauts revenus seront davantage taxés. La dernière trancher de l’impôt sur le revenu à 40 % sera majorée d’un point. 342 000 foyers fiscaux Notion juridique permettant de soumettre à une imposition unique les revenus perçus par le contribuable lui-même ou par des époux et partenaires d'un pacte civil de solidarité ainsi que par d'autres personnes considérées comme fiscalement à leur charge. sont concernés.
D’ici 2018, le Fonds de réserve des retraites (34 milliards d’euros) sera utilisé pour boucher les trous. Cet avant-projet de réforme sera présenté en conseil des ministres le 13 juillet. Avant d’être débattu au Parlement en septembre. Mais d’ici là, bien des changements sont possibles.