
C’est donc un grand soulagement qui doit souffler sur la flotte après ces jours sans fin contre le vent, mais cette belle journée de mercredi s’achève avec une bulle anticyclonique qui a largué sa nasse au Nord des Açores ! Alors que les vitesses avaient dépassé les sept nœuds en route directe vers Faïal toute la nuit dernière et toute la matinée de mercredi, celles-ci ont sérieusement baissé en fin d’après-midi quand la brise est tombée à moins de cinq nœuds en basculant à l’Est… Se retrouvant vent arrière, du moins pour les Mini positionnés les plus au Sud, la progression sous spinnaker a chuté mais cela ne devrait pas durer puisque c’est au près (encore !) que les solitaires vont achever cette première étape. De nouveau, une dépression passe au large des Açores mais elle aura au moins l’avantage de générer une brise de Sud-Ouest d’une douzaine de nœuds. Certes il faudra louvoyer mais le deuxième groupe de bateaux qui concède plus de cent milles aux leaders, va pouvoir être assuré de finir avec seulement une journée de retard. Les vingt-six solitaires encore en course devraient donc être tous au port avant le week-end.
Mais entre les douze premiers skippers, les écarts sont inférieurs à cinquante milles et en atterrissant sur les îles de Graciosa et de Sao Jorge, nombreux vont être les Mini qui vont batailler à vue pour les vingt derniers milles. Pour le podium, il semble à moins de 24 heures du dénouement, que les places sont acquises mais l’ordre d’arrivée est encore très incertain. Le Portugais Francisco Lobato a l’avantage d’avoir déjà remporté cette première étape il y a deux ans mais Jérôme Lecuna a depuis le départ des Sables d’Olonne, démontré une grande aisance tactique avec sa route plutôt directe depuis le cap Finisterre. Reste le Britannique Oliver Bond (Base Camp) qui avait aussi bien joué en privilégiant l’option Nord mais non seulement il semble plus englué dans les petits airs que ses concurrents plus au Sud, mais en sus, la bascule attendue va l’obliger à tirer des bords plus longtemps… Sera-t-il rattrapé par un groupe très compact qui comprend pas moins de six Mini après plus de mille milles et onze jours de mer ! Fabien Sellier (Yemaya) a lui aussi à son actif l’expérience du parcours en 2006, mais il faut compter sur l’Italien Riccardo Apolloni (Ma vie pour Mapei), Benoît Sineau (Cachaca), Charlie Dalin (Antalis), Damien Guillou (Demi-Clé) et le prototype de Sébastien Stéphant (Déphémèrides).
Cette dernière nuit en mer ne va donc pas être de tout repos pour les solitaires qui vont tout faire pour se démarquer et grappiller des places : il faudra raison garder… et les yeux ouverts aussi ! Pour ne pas se faire prendre par les courants de marée aux abords des îles, pour ne pas tomber dans un dévent sous une falaise, pour ne pas choisir un mauvais bord quand le vent va basculer, pour ne pas baisser les bras quand la brise risque de mollir. Mais surtout, il ne faudra pas passer entre Sao Jorge et Pico, même si sur la carte marine, cela peut paraître plus court : il n’y a pratiquement jamais de vent sous le volcan de Pico… Alors après ces interminables heures de barre, ce déficit probable en nourriture, cette fatigue accumulée au bout de douze jours de mer, les solitaires pourront enfin poser pied à terre et raconter leur course au coin du bar qui les attend à Horta…
Classement des voiliers de série mercredi 6 août à 16h30
1-Francisco Lobato (Looking for…) à 107,4 milles de l’arrivée
2-Jérôme Lecuna (I feel good) à 0,8 mille du leader
3-Oliver Bond (Base Camp) à 15,5 M
4-Fabien Sellier (Yemaya) à 26,8 M
5-Riccardo Apolloni (Ma vie pour Mapei) à 29,8 M
Classement des prototypes mercredi 6 août à 16h30
1-Pierre Rolland (D2-Marée Haute) à 114 milles de l’arrivée
2-Sébastien Stéphant (Déphémèrides) à 30,7 milles du leader
3-Stéphane Le Diraison (Cultisol-Institut Curie) à 41,1 M
4-Arnaud Vasseur (Nat’Che) à 49,8 M
5-Marine Feuerstein (C20) à 70 M
Info Presse : Isabelle Delaune / www.lessables-lesacores.com / www.sportsnautiquessablais.com