Bref, la tactique de Dick commence à se dessiner plus précisément, et a posteriori n'est pas si surprenante que cela. Après un Vendée Globe 2004 sur le premier plan Farr de la flotte Imoca et avec lequel il terminait sixième aux Sables d'Olonne, l'ex-vétérinaire s'est consacré corps et âme à ce nouveau défi avec un rigueur très scientifique. La méthodologie n'est pas sans rappeler sa formation universitaire à coup d'enchaînement : compréhension, recherches, tests, validations, confirmation. Pour exemple, son monocoque est parmi ceux de la nouvelle génération, celui qui a cumulé le plus de milles après sa mise à l'eau en Nouvelle-Zélande dès février 2007 : un convoyage par le cap Horn, puis un tour du monde en double victorieux (Barcelona World Race)… On comprend mieux que le Niçois ne soit pas aussi interrogatif sur la capacité de son bateau à tenir le choc sur 24 275 milles !
Toujours poussé par un bon flux de secteur Nord-Ouest, le groupe de tête maintient donc des moyennes supérieures à seize nœuds, voir plus et les écarts se stabilisent à quelques milles près. La " locomotive " Dick tire les dix premiers sur une trajectoire rectiligne vers la porte de sécurité australienne, à environ 1000 milles, soit à ce rythme, un franchissement dès lundi… A noter que depuis vendredi midi, la hiérarchie est figée avec un Mike Golding (Ecover 3) accroché aux basques du leader, et un Marc Guillemot (Safran) qui a dépassé Yann Eliès.
Des " revenants " remontés
Tel un coucou suisse, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) est aussi à l'affût et devrait ce samedi soir, s'adjuger la onzième place au classement. En fait, trois des solitaires qui sont revenus aux Sables d'Olonne pour avarie, ont rattrapé approximativement le même nombre de milles sur la tête de la flotte ! Michel Desjoyeaux (Foncia) n'est plus qu'à 70 milles du premier, soit un gain de 300 milles sur son deuxième départ (370 milles) ; Bernard Stamm avait environ 950 milles de delta lorsqu'il est reparti quatre jours après le coup de canon officiel et n'en a plus que 740 milles (220 milles de gain) ; enfin, Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) qui a réalisé le meilleur temps de cette sixième édition du Vendée Globe entre Les Sables d'Olonne et le cap de Bonne Espérance (24j 09h), concède encore 1800 milles alors qu'il était parti une semaine après avec approximativement 2000 milles d'écart (200 milles de gain)…
Quant à Loïck Peyron (Gitana Eighty), il fait toujours route vers le Nord-Est, en direction de l'Australie, comme le Baulois l'a confirmé vendredi soir, à une vitesse modérée pour cause de ralentissement de la brise sur le 45° Sud. Enfin, Dominique Wavre (Temenos II) qui connaît des problèmes de quille, n'était plus ce samedi matin qu'à quelques dizaines de milles du golfe du Morbihan, en approche des côtes Est des Kerguelen. Il devrait s'abriter devant la station scientifique de Port-aux-Français en milieu de journée.
Classement du 13 décembre à 5h00 :
1- Jean Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) à 14938 milles de l'arrivée
2- Mike Golding (Ecover 3) à 45,3 milles du leader
3- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 48,2 milles
4- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 62,9 milles
5- Sébastien Josse (BT) à 111,7 milles