Cet accident intervient après un week-end de course intense alors que le skipper de 38 ans maintenait le rythme avec le groupe de tête. Obligé de ralentir durant les 24 dernières heures pour préserver le matériel et effectuer les réparations, Alex Thomson doit malheureusement faire une croix sur son hydro générateur, mais le safran est en état de marche. Thomson est actuellement en 5e position et navigue à une vingtaine de nœuds.
« Avant-hier vers 22h00 GMT j'ai heurté quelque chose dans l'eau alors que je naviguais à 22 nœuds. J'étais à la table à carte à ce moment, bâbord amure sous solent J2 et 2 ris dans la GV dans 28 nœuds de vent. J'ai entendu une forte détonation en avant de l'endroit où je me trouvais. J'ai d'abord pensé à un choc sur la quille ou sur une dérive. J'ai ensuite entendu une série de bruit moins prononcés sous la coque jusqu'à un gros bruit quand ça a touché le safran et l'hydro générateur. Au moment où je suis arrivé au niveau de la descente, j'ai vu le safran en l'air et l'hydro générateur traîner dans l'eau. Le bateau est devenu incontrôlable et s'est retrouvé face au vent. J'ai immédiatement roulé le J2 et arrêté le bateau dans une mer formée. L'inspection des dommages a montré que le fusible du safran s'est cassé, mais peu de dommage sont à constater sur le safran à proprement dit. En revanche, l'une des pales de l'hydro générateur est cassé et l'un des supports était en morceaux et est finalement passé par dessus bord. La barre de liaison (cassé précédemment) s'est aussi cassée mais cette fois en trois morceaux.
Je me suis d'abord focalisé sur la réparation de cette barre de liaison afin de rendre opérationnel le safran sous le vent pour naviguer en sécurité dans la bonne direction.
L'état de la mer ne m'a pas aidé dans la réparation car de fortes vagues heurtaient le tableau arrière au-dessus du rail de GV.
Les deux pièces de tête de safran ont été endommagés lors de cette réparation.
Finalement j'ai pu effectuer une réparation qui m'a permis de reprendre ma route mais avec le safran bâbord en l'air. J'ai contacté mon team et débuté la réparation de la barre de liaison. Je n'ai pas été en mesure de naviguer à 100% lorsque j'ai effectué la réparation. J'ai procédé à peu près de la même façon que la dernière fois mais les cassures n'étaient pas aussi nettes et les conditions moins propices au bricolage.
Il faut que j'attende que le pont soit sec pour débuter les réparations sur la tête de safran mais mon team m'a indiqué que cette réparation n'était pas critique
Je pense avoir les deux safrans en état de marche ce matin.
Après inspection, je n'ai pas vu de dommages sur ma dérive et sur la quille. Elle est solide.
Je suis dégoûté d'avoir perdu autant de milles, mais aussi heureux que les dommages soient réparables et que je puisse poursuivre ma route.
En revanche je ne fonctionne plus que sur un hydro générateur. Il va falloir que j'économise un maximum le courant surtout dans les conditions actuelles si je veux terminer. Ca signifie que tout est sur off, l'ordinateur, le téléphone, le GPS, etc, etc... Sinon je n'ai aucune chance de finir la course...
La nuit dernière vers 20h30 GMT le bateau s'est encore retrouvé dans tout les sens, le safran en l'air. Après avoir roulé le J2 et remplacer le fusible du safran j'ai pu reprendre la route, mais heurter deux fois quelque chose en 24 heures n'est pas courant. Heureusement que le fusible a bien fait le boulot. J'espère juste que je n'ai pas trop perdu de terrain sur mon groupe.» Confiait Alex Thomson.
Avec un seul hydro générateur en état de marche, Alex Thomson doit impérativement économiser au maximum l'électricité à bord. Seule source d'énergie à bord, son avenir dépend du bon fonctionnement de cet outil.
Plus d'informations sur le site internet du Vendée Globe : www.vendeeglobe.org
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