Au large du Portugal, à environ 70 milles au nord de Cascais, le Groupe Bel de Kito de Pavant a été heurté par un chalutier lundi matin, vers 10h00 (heure française). Selon les premiers détails communiqués par le skipper français à son équipe, les dégâts sont importants : bout-dehors arraché, outrigger bâbord cassé, pont soulevé sur 2 mètres.
Kito de Pavant, qui a réussi à sécuriser le mât de son monocoque, va bien. Selon le skipper de Port-Camargue, le chalutier qui a heurté son bateau n'avait pas actionné son AIS, le système qui permet d'être repéré en permanence.
« Kito a une énorme expérience, il a sécurisé son mât, a indiqué Denis Horeau, le directeur de course, lors de la vacation quotidienne lundi midi. Il devrait rallier en toute sécurité le port de Cascais. »
Groupe Bel fait en effet actuellement route vers le port portugais sous grand voile 2 ris à une vitesse de 9 nœuds. Il évolue dans 20 nœuds de vent de Nord Ouest avec une houle de Nord Ouest de 2,5 mètres de haut.
Kito de Pavant
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Le problème, c‘est que ceux qui ne sont pas équipés du système, on ne les détecte pas. Et c’est un piège parce qu’on n’a pas moyen de les voir. Je suis allé me coucher au mauvais moment. Et même si j’avais été debout, à l’heure où on regarde la météo par exemple, où on est sur l’écran, je ne l’aurai pas vu. Il suffit de 5 minutes.
Il n’y a pas eu d’appel à la VHF. Je pense que sur le chalutier, ils n’étaient pas en veille non plus, ils devaient travailler ou dormir. Quand il y a eu le choc, je me suis réveillé en sursaut. J’ai entendu les mecs gueuler mais c’était trop tard. J’ai bondi sur le pont, fait ce qu’il fallait pour que le mât ne tombe pas. On a sauvé au moins ça, mais bon, ça ne sert pas à grand chose.
Je n’ai pas de colère contre les pêcheurs mais contre moi, parce que ce truc là n’aurait pas dû arriver. On ne pouvait pas le prévoir, mais je m’en veux de m’être couché au mauvais moment. Ce risque de collision existe toujours en solo, avec les cargos, les pêcheurs. Ça peut arriver au Portugal, au Sénégal, au large du Cap Vert ou du Brésil. Partout.
Le bateau est très abîmé. Toute cette énergie qu’on dépense depuis des années et des mois pour préparer tout ça, c’est terrible. Il n’y a plus de bout dehors, il y a un trou à l’avant de la coque, mais le bateau est en sécurité, y’a pas de problème. J’ai sécurisé le mât.
Il y a 17/18 nœuds de vent, je suis sur la route directe vers Cascais. J’arriverai en fin de soirée au Portugal. Après, on réfléchira pour savoir ce qu’on fait. Encore une fois, quitter le Vendée Globe après deux jours de course… c’est même pas possible, même pas possible.»